Mère Nature
L'huile de coco, un corps gras pour votre corps
© ©Inna Dodor
L'huile de coco, fabriquée à partir de la pulpe de la noix de coco, est un corps gras 100 % naturel. Comestible, elle est assez populaire, avec son apparence de beurre blanc et sa saveur délicieusement exotique. Mais on peut aussi l'appliquer sur la peau et sur les muqueuses où elle fait un travail de régénération peu connu en Occident, parfois indiqué en médecine.
Je reculais depuis longtemps, par pudeur, le moment de vous parler de la sécheresse vaginale, mais cela s’mpose si j’aborde le sujet de l’huile de coco. Car il s’agit bien de mon remède miracle depuis quelques années, alors que toutes les crèmes lubrifiantes ont échoué. Je souffre en effet de sécheresse sévère chronique, comme nombre de femmes sous traitement hormonal ou ménopausées. C’est ma gynécologue et sexologue, le Dr Marion Aupomerol, attachée à l’nstitut Gustave Roussy de Villejuif qui m’avait proposé de tester cette huile : « Elle peut à la fois vous apaiser et protéger la vulve en créant un film protecteur qui empêche les frottements. Elle peut aussi être utilisée comme lubrifiant en alternative aux lubrifiants du commerce. Seule précaution : il ne faut pas l’utiliser si le moyen de contraception est le préservatif ». Et ça a fonctionné.
De la famille des arécacées ou des palmacées, les cocotiers, dont quelques fossiles ont été retrouvés en Inde, en Nouvelle-Zélande et au Groenland, datent de plusieurs millions d’années. Ils ont une allure reconnaissable avec leurs longues palmes à franges et leurs fruits ronds, lourds et flottants, donc voyageurs. Le nom botanique du cocotier, Cocos nucifera, « porteur de noix » en latin, n’est apparu qu’au début du XVIe siècle au Portugal. Il fait référence aux singes qui aiment grimper dans l’arbre. Plus de 80 % des cocotiers sont aujourd’hui cultivés et exploités aux Philippines, en Indonésie et en Inde. On les appelle amicalement « arbres de vie », du fait de leurs multiples emplois : fabrication de gros œuvre avec le bois, d’ustensiles avec la coque des noix, consommation de l’eau de coco, utilisation de la pulpe en cuisine et en cosmétique…
Huile de coco blanchie et purifiée ou non raffinée ?
L’huile de coco – à ne pas confondre avec l’huile de coprah, réalisée avec la pulpe séchée – résulte d’un processus de fabrication à partir de la pulpe fraîche : découpage et trempage de la chair de coco dans l’eau, pressage du mélange pour en extraire le lait et chauffe de ce lait pour en extraire le gras, traditionnellement à la poêle et désormais à la centrifugeuse.
« Certaines huiles de coco sont désodorisées et homogénéisées, voire blanchies, pour des questions de stabilité profitables à la fabrication de cosmétiques industriels par exemple, mais l’huile vierge de coco peut être utilisée directement sur la peau et en cuisson, comme l’huile vierge d’olive, précise Adeline Dubosq, responsable de La Tourangelle, société française spécialisée dans les huiles végétales alimentaires. Non raffinée, elle conserve...
la majeure partie des propriétés de la pulpe de coco, surtout si elle n’a subi qu’une seule pression à froid et qu’elle est issue de cultures biologiques. De plus, comme un beurre, sa texture est facile à manipuler en cuisine, mais également en cosmétique ». En effet, en dessous de 24 degrés, l’huile de coco est semi-solide et opaque. Plus la chaleur augmente, plus elle devient liquide et transparente.
Cholestérol & huile de coco : attention aux quantités en cuisine !
L’huile de coco est fréquemment utilisée en cuisine par les vegans car sa teneur en acides gras saturés, à hauteur de 40 à 50 %, lui permet de supporter les hautes cuissons, même la friture. Mais, consommée en grande quantité, elle peut engendrer une hausse du mauvais cholestérol. Elle contient par ailleurs une forte proportion de triglycérides à chaîne moyenne (TCM), intéressantes pour la régénérescence neurologique et la tolérance au glucose. Du côté des acides gras insaturés, essentiels pour la santé cardiovasculaire et anti-inflammatoires, elle affiche un bel équilibre entre les omega-9, -6 et -3. Un bon tuyau ? En assaisonnement et en cuisson, utiliser un mélange d’huile de coco et d’huile d’avocat pour diminuer la part d’acides gras saturés et multiplier les qualités nutritives dans l’assiette.
Des insaponifiables aux propriétés antioxydantes
L’huile de coco renferme un mélange d’acides gras saturés et insaturés qu’l faut avoir en tête pour bien l’utiliser en cuisine. Mais qu’en est-il pour la peau et les cheveux ? Du fait de sa texture très dense, elle limite la respiration cutanée, ce qui peut la rendre comédogène. Si elle est peu adaptée à une application quotidienne sur le visage, surtout sur peau grasse, elle est en revanche très efficace en émollient pour le corps et sur les cheveux assoiffés et affamés, ou simplement frisés ou crépus. Par ailleurs, elle possède des insaponifiables (phytostérols) aux propriétés antioxydantes, « soutenues par sa teneur en vitamine E et par un taux de provitamine A plus ou moins important, qui activent le renouvellement cellulaire et améliorent l’aspect de la peau, développe Victoire de Taillac, directrice de la marque française Buly et autrice de Atlas de la beauté au naturelle (éd. Seghers/Versilio). Enfin, sa teneur en acide laurique, décongestionnant et purifiant, combinée à l’acide caprylique et caprique, contribue à protéger la peau, surtout qu’elle est antibactérienne et antifongique ! ».
Le Dr Aupomerol rapporte de rares cas de mycoses vulvo-vaginales après une application prolongée d’huile de coco. Elle propose alors de la remplacer par du beurre de karité, de l’huile d’amande douce ou de jojoba après une toilette à l’eau claire ou avec des huiles lavantes (surtout pas de toilette excessive !)… Mais rester à l’écoute de son corps semble être une des meilleures nourritures qu’on puisse lui apporter.
Recettes // Un gommage et un masque après-soleil à l'huile de coco
Emporter de l’huile de coco en vacances procure un réel gain de place, car celle-ci peut remplacer plusieurs produits cosmétiques de façon ponctuelle et simple, et s’associer à d’autres facilement. De plus, sa texture semi-solide la rend facile à transporter. Avant utilisation, vous devez réchauffer le contenant de l’huile de coco, sous l’eau chaude, au soleil… Quelques minutes vous suffiront à la rendre liquide !
Gommage pour préparer la peau avant l’été, par Buly
- Dans un bol, mélanger 5 c. à soupe d’huile de coco, 7 c. à soupe de sucre brun raffiné et 1 c. à soupe d’eau tiède, ou d’hydrolat de rose pour un effet plus apaisant.
- Appliquer immédiatement avant la douche ou le bain et gommer patiemment à la main ou avec un gant doux, avant de vous rincer abondamment.
Masque après-soleil pour cheveux, par La Tourangelle
- Mélanger les trois huiles végétales suivantes : 1 c. à soupe d’huile vierge de noix de coco fondue, 1 c. à soupe d’huile d’olive vierge extra et 1 c. à soupe d’huile de jojoba.
- Appliquer ensuite sur les longueurs. Éviter le cuir chevelu si vos cheveux ont tendance à graisser.
- Laisser poser 20 minutes dans une serviette et utiliser votre shampoing habituel pour rincer.
- Vous pouvez terminer en appliquant un peu d’huile de coco sur vos pointes, si elles sont particulièrement abîmées.
L’huile de coco pour remplacer votre déodorant, démquillant ou crème solaire !
Votre déodorant
Appliquer une noisette de beurre de coco ramolli sous les aisselles : actions antibactérienne et anti-humidité assurées !
Votre baume nourrissant et apaisant
À la sortie de la douche, sur la peau encore humide, masser certaines zones sèches avec de l’huile de coco. Elle les apaisera tout en vous parfumant d’un voile gourmand, que les enfants pourront également apprécier. On peut aussi l’appliquer sur les lèvres !
Votre démaquillant
Quelques gouttes d’huile de coco tiède sur des lingettes humidifiées vous assureront un démaquillage doux mais efficace, soutenu par l’acide myristique qui possède des propriétés nettoyantes. Rincer ensuite abondamment.
Votre crème solaire ?
Non, le beurre de coco possède un indice naturel de protection équivalant au niveau 10, mais ne peut servir de crème solaire, au risque de brûlures sévères. En revanche, il filtre les UV légers des doux rayons du printemps et peut servir d’après-solaire !