Acérola : super cerise des Tropiques
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Originaire d'Amérique centrale et du Sud, ce petit arbre tropical donne des fruits également appelés cerises des Barbades ou moureilles, et cerises-pays en Guyane. Si, en Occident, le climat ne permet pas à l'arbuste de pousser, l'acérola y connaît un grand succès comme complément alimentaire naturel extrêmement riche en vitamine C, et bien plus encore…
L’acérola (Malpighia Emarginata) est un arbuste natif d’Amérique centrale et du Sud ainsi que des Antilles, dont les premières mentions remontent aux traditions locales de ces régions. L’exceptionnelle teneur en vitamine C (molécule d’acide ascorbique) contenue dans son fruit ayant été scientifiquement identifiée au XXe siècle, on trouve aujourd’hui très couramment l’acérola en Occident et en Europe, généralement sous forme de comprimés à croquer fabriqués à partir des fruits de l’arbre. Dans les pharmacies, ils partagent leur rayon avec d’autres compléments alimentaires à base de vitamine C aux packagings attrayants, qui font parfois hésiter les consommateurs…
Une bombe de vitamine C naturelle
À poids égal, le fruit de l’acérola contient vingt à trente fois plus de vitamine C que l’orange. En dehors du kakadu plum (Australie), du camu-camu (Amazonie) et du cynorrhodon (Europe), on ne trouve pas meilleure source naturelle de vitamine C dans la nature. Aussi, lorsque nos besoins augmentent (fatigue, virus, maladie inflammatoire, cataracte, dégénérescence maculaire…), faire une cure d’acérola (bio) est un bon réflexe, comme le confirme Alain Tardif, naturopathe, directeur de l’Académie européenne des médecines naturelles et créateur de l’application de prévention santé Hâpy : « Ce fruit est une bombe de vitamine C naturelle 100 % assimilable. Elle est mieux reconnue par l’organisme que la vitamine C de synthèse, donc mieux absorbée. Il peut être également utile de s’en supplémenter si nos modes de vie (tabac, alcool, décalage horaire…) épuisent rapidement nos réserves en vitamine C . »
Dans nombre de régions sud-américaines comme les Antilles, l’acérola est avant tout un arbre fruitier qui régale les locaux. Mme Mainguy, guyanaise, en possède un dans son jardin : « Notre cerise-pays nous donne, une à deux fois par an après les périodes de sécheresse, de beaux fruits rouge-orangé. Certains enfants...
croquent dedans comme dans des bonbons acidulés, mais les adultes ont plutôt coutume d’en extraire de la pulpe et de la congeler. On s’en sert ensuite toute l’année pour faire des jus de fruits frais, des sirops, de la confiture, du coulis… Pour être honnête, quand on a un petit virus, on se prépare plutôt des infusions au citron vert et au gingembre du jardin, c’est plus rapide. » Effectivement, pour extraire la pulpe de l’acérola, il faut des petits fruits fraîchement cueillis – les couper, dénoyauter, écraser et filtrer le tout. Au Brésil, premier pays exportateur d’acérola, la récolte est mécanisée. La culture de ce fruit continue néanmoins d’être pratiquée sur des sols drainés et riches. Outre la vitamine C, l’acérola possède des taux intéressants de vitamines B6 et E, de calcium et de magnésium, de polyphénols et de caroténoïdes, autant d’avantages par rapport à la vitamine C de synthèse.
Acérola et sucre
L’acérola en comprimés à croquer contient généralement du sucre ajouté, qui joue un rôle d’agglomérant. Toutefois, s’il s’agit de fruits bio, vous ne trouverez généralement dans les comprimés que du sucre naturel, par exemple issu de la sève de fleur de cocotier cristallisé, ou du sucre de raisin. Un moindre mal quand on sait que celui-ci est très faiblement dosé. Pour les diabétiques ou abonnés aux régimes spéciaux, il est possible de trouver de l’acérola bio en poudre sans sucre ajouté, moins pratique à doser et à avaler mais d’une grande qualité également.
Le plein d’antioxydants
Si l’acérola a pu être appliquée traditionnellement sous forme de pâte pour traiter certains problèmes cutanés (scorbut, blessures, coupures…), une telle pratique est devenue rare aujourd’hui, détrônée par des produits pharmaceutiques plus faciles d’utilisation. En revanche, en Occident, les vertus antioxydantes de l’acérola favorisant la synthèse du collagène commencent à être exploitées par certains laboratoires qui l’intègrent à leurs crèmes pour le visage. Toutefois, l’acérola reste plus largement étudiée pour son usage interne. « Elle bénéficie notamment d’une particularité de la vitamine C : c’est à la fois un antioxydant et un facilitateur de l’assimilation de fer non héménique (d’origine végétale), d’où l’intérêt de la prendre en plus d’une alimentation riche en fer », explique Alain Tardif. Sa haute teneur en antioxydants contribue par ailleurs à protéger les membranes cellulaires et à réduire le risque de maladies cardiovasculaires, et ses flavonoïdes (comme les anthocyanines contenues dans les pigments du fruit) participent à la régulation des enzymes pro-inflammatoires impliquées dans l’arthrite et dans certains troubles neurodégénératifs. Des bienfaits très convaincants.
Recettes de mère Nature
Trois façons de profiter de l’acérola
- En complément alimentaire
Virus, maladies inflammatoires, décalage horaire… perturbent le métabolisme et engendrent de la fatigue. Dans ce type de contexte, il sera bénéfique de suivre une cure d’acérola de deux ou trois semaines à raison d’un comprimé d’acérola 500 bio par jour, soit 100 mg de vitamine C, correspondant largement à l’apport journalier recommandé pour un adulte. Pour les personnes consommatrices de tabac ou d’alcool, on pourra doubler ou tripler la dose. Du fait de son acidité, il est conseillé de prendre le comprimé en dehors des repas, avant le petit déjeuner, ou bien vers 11 heures.
- En jus frais
Boire du jus d’acérola frais est tout à fait possible en métropole. Pour cela, il suffit de se procurer de la pulpe d’acérola surgelée. En prélever 100 à 200 g et la mettre dans le fond d’une bouteille en verre ou dans un broc, y ajouter environ 1 litre d’eau jusqu’en haut et un peu de sucre d’agave par exemple. Bien mélanger, laisser reposer au frigo le temps que la pulpe dégèle et remuer avant de boire, 1 à 2 verres par jour. À consommer dans les 3 jours.
- En confiture maison
Et pourquoi pas une confiture d’acérola avec de la pulpe surgelée ? Pour une quantité donnée de pulpe, ajouter un tiers d’eau et un quart de xylitol. Faire cuire dans une grande casserole sans cesser de remuer, mixer puis filtrer le tout au chinois pour obtenir une confiture à la texture lisse. Mettre en bocal, conserver au frais et consommer rapidement. La vitamine C s’altérant avec la cuisson, cette confiture ne peut être considérée comme une source importante de vitamine C, mais elle sera un régal pour les papilles…
À savoir : Un apport excessif de vitamine C (au-delà de 2 grammes par jour) peut provoquer un dérèglement digestif et intestinal.