Dossier
Le remède à la mélancolie (1/4)
Elle peut se manifester sous différentes formes, avoir de multiples sources et autant de conséquences différentes. La dépression, que l’on appela un temps mélancolie, est un fléau dévastateur pour la santé physique et psychique. Avec, comme corollaire, un fléau tout aussi inquiétant : les antidépresseurs. Pourtant, la phytothérapie peut se révéler un succédané idéal aux traitements conventionnels lourds.
Trouble de l'humeur Des émotions plurielles
Les troubles de l’humeur s’expriment de manières très diversifiées, tant dans la forme que dans leur intensité. Si on ajoute à cela des causes spécifiques et le terrain personnel, on comprend facilement qu’il n’existe pas de solution généraliste pour les prendre en charge, pas plus en allopathie qu’en phyto-aromathérapie. Les plantes médicinales sont particulière- ment bien adaptées pour élaborer un traitement personnalisé, qui soigne non seulement l’état émotionnel dépressif, mais aussi les symptômes organiques associés pour un soulagement à la fois rapide et durable. Par exemple, la prise d’eschscholtzia (Eschscholzia californica), aussi appelé pavot de Californie, soulage les angoisses en attendant que le millepertuis produise son effet sur la cause des angoisses, la dépression. Notons aussi que la phytothérapie permet de prendre en charge tous les troubles de l’humeur, dès les formes les plus légères, là où les médicaments ne pourront pas être employés car ils présentent trop d’effets indésirables par rapport à l’apaisement recherché. Une phytothérapie adaptée permet ainsi de ne pas laisser un état ou un terrain dépressif se dégrader.
Par ailleurs, on va chercher à prendre en compte les symptômes exprimés et associés à la dépression, comme l’insomnie, en ajoutant de la valériane, (Valeriana officinalis). C’est un bon sédatif mais il faut savoir que la plante diminue le tonus général et peut provoquer des cauchemars chez les sujets anxieux. Un autre symptôme souvent associé est la sensation d’oppression de la cage thoracique et de palpitations. Dans ce cas, l’aubépine (Crataegus monogyna) est tout indiquée car elle diminue le niveau de stress tout en régulant le rythme du cœur et la force de sa contraction.
Tout autant, on tiendra compte des effets secondaires positifs comme négatifs de chaque plante. Par exemple, la mélisse (Melissa officinalis) est calmante et agit aussi sur les digestions douloureuses, ce qui évite d’ajouter une autre plante pour cette indication. La gentiane (Gentiana lutea) est un bon tonique, mais elle stimule l’appétit. Chez Aubépine (Crataegus monogyna) un individu en surcharge ou sujet aux fringales, il faudra la remplacer par le griffonia (Griffonia simplicifolia) qui a un effet coupe-faim.
Les associations possibles sont nombreuses, en fonction de l’état dépressif et du terrain associé. Quand certains sujets sont dominés par l’anxiété et la sensation de stress, d’autres sont sujets au manque de tonus et d’envies. L’accompagnement personnalisé va aussi permettre sur la durée d’ajuster les traitements choisis.
Restaurer le tonus
Le traitement est basé sur le millepertuis auquel on ajoute un tonique si possible ayant des propriétés adaptogènes, comme le ginseng (Panax ginseng) ou le rhodiole (Rhodiola rosea) car ils vont restaurer le tonus. À l’inverse, il faudra éviter les excitants comme le café, le thé ou le tabac, qui donnent une sensation de tonus mais puisent dans les réserves de l’organisme qui s’épuisent ainsi rapidement.
À faire
Le matin
• Extrait glycériné de millepertuis
• Extrait glycériné de ginseng. Une cuillère à café
Le soir
• Extrait glycériné de millepertuis. Une cuillère à café
Anxiété, stress et insomnies
Le traitement repose sur le millepertuis auquel il est utile d’ajouter le pavot de Californie, calmant et anxiolytique. Cette plante, cousine du coquelicot, contient des alcaloïdes qui facilitent l’endormissement et en améliore la durée. Chimiquement, les principes actifs de l’eschscholtzia se lient aux mêmes récepteurs que les anxiolytiques allopathiques mais agissent par un mécanisme original en évitant la transformation de la dopamine, neuromédiateur de la satisfaction, en noradrénaline, neuromédiateur du stress et de l’état de veille.
À faire
• Gélules de nébulisat de millepertuis : 300 mg, 1 le matin, 1 le soir.
• Gélules de nébulisat d’eschscholtzia: 300 mg, 1 le matin, 1 le midi, 1 le soir.
• Magnésium marin vitamine B6 : 2 gélules par jour.