Bien conserver les racines
© © Madeleine Steinbach
À l'automne aussi, la nature est généreuse. Apprenez à récolter les racines médicinales les plus répandues et à les conserver pour ne rien perdre des principes actifs qu'elles ont emmagasinés.
À l’automne, les racines médicinales ont accumulé un maximum d’actifs qu’elles gardent jusqu’aux premières gelées. Au jardin et au bord des chemins, on peut récolter facilement plusieurs plantes toniques comme le pissenlit, la benoîte et l’angélique. Recherchez aussi la consoude et la grande bardane, très réputées pour la peau, ainsi que l’ortie, pour les cheveux.
La guimauve, anti-inflammatoire et stimulante de la digestion, est une autre racine médicinale facile à trouver. À l’inverse, la grande gentiane est menacée par une cueillette excessive. Aussi, afin de ne pas empêcher la reproduction de l’espèce, l’herboriste Thierry Thévenin conseille de ne récolter que les spécimens âgés de plus de vingt ans (la plante ne fleurit qu’à partir de sept ou dix ans). L’idéal étant de repérer les plants comportant au moins cinq hampes florales à la fin de l’été.
Favorisez les périodes de lune descendante – en 2023, du 2 au 15 novembre et du 29 au 30 novembre –, lorsque la sève et l’énergie de la plante redescendent sous terre. Certaines...
racines peu profondes sont faciles à récolter comme la benoîte ou la valériane. Mais en règle générale, les plantes sont fermement ancrées dans le sol grâce à leurs pivotants (pissenlit, grande bardane…), mieux vaut alors se munir d’une bêche longue et solide et opérer dans un sol humide après une période de pluie. Travaillez la terre pour la rendre plus meuble permettra de ne pas briser les précieuses racines. Après l’arrachage, pensez à remettre en terre les racines secondaires afin de reconstituer les plants au printemps. Dans la nature, n’en prélevez au maximum qu’un dixième pour préserver le site.
Une fois déterrées, enlevez la terre qui les recouvre sans les abîmer. Ne les laissez pas tremper dans l’eau au risque de leur faire perdre leurs principes actifs. Vous pouvez utiliser une brosse pour vous aider. Une fois séchées, les racines se conservent généralement deux à trois ans.
Récolter et stocker la benoîte
Commune et facile à reconnaître lorsqu’elle est en fleur ou en fruit, la benoîte fait partie des racines qu’affectionne l’herboriste Thierry Thévenin. Il la recommande pour lutter contre les symptômes d’infection comme le Covid* : prenez-la en décoction légère de 2 à 3 minutes dès les premiers signes.
- Tirer simplement sur la tige. En plus des critères botaniques, vous reconnaîtrez la plante à l’odeur de clou de girofle de ses racines.
- Secouer le plant pour enlever la terre des racines.
- Rincer à l’eau, sans laisser tremper, puis bien brosser pour enlever toute la terre.
- Couper en tranches fines, à placer sur un radiateur ou derrière une baie vitrée.
- Au bout d’une dizaine de jours, elles deviendront craquantes et vous pourrez les stocker à l’abri de la lumière et de l’humidité.
Contrairement à la plupart des racines, celle de benoîte ne se conserve qu’une année.
*Épidémies, pandémies et plantes médicinales, par Élise Bain et Thierry Thévenin, éd. Vieilles racines et Jeunes pousses.
Faire brûler l’herbe aux anges
Les racines d’angélique peuvent être utilisées comme encens naturel, en fumigation, à brûler directement ou sur des charbons. Elles dégagent une odeur de terre chaude et douceâtre. On les utilise dans des rituels de purification mais aussi lorsqu’on cherche à renforcer son enracinement, son lien à la terre et sa confiance en soi.