De l’ayahuasca pour nos neurones
Une étude sur la diméthyltryptamine (DMT), molécule contenue dans l’ayahuasca, vient de démontrer sa capacité à augmenter la création de neurones et à développer la souplesse cérébrale.
Le breuvage d’ayahuasca est particulièrement connu pour ses effets psychotropes, et suscite encore aujourd’hui la méfiance. Il est produit à partir de l’écorce d’une liane de banisteriopsis caapi, appelée également la « liane des âmes » et de rubiacées de type psychotria, un petit arbre qui possède des petits fruits rouges et de longues feuilles étroites. Ces plantes, que l’on retrouve principalement en Amérique du Sud, sont utilisées depuis plus de 4 000 ans dans des cérémonies chamaniques spirituelles mais également dans des rites de guérison. Les propriétés hallucinogènes de l’ayahuasca proviennent de la psychotria. Cette plante entraîne une sorte d'ébriété, avec nausées et vomissements. Les effets apparaissent généralement 30 minutes après l’ingestion pour durer plusieurs heures (hallucinations, amplification des sens, rêves éveillés…). Outre l’effet psychotrope, les activités de l’ayahuasca sur nos récepteurs de sérotonine, également appelée hormone du bonheur, sont reconnues et étudiées depuis quelques années dans le traitement de la dépression mais aussi de l’addiction.
Dernière en date, une étude sur le potentiel génératif des neurones de l’ayahuasca est parue dans la revue américaine Transnational Psychiatry en septembre 2020. Dans cette récente analyse animale est étudiée une des molécules les plus emblématiques et mystérieuses du breuvage, la diméthyltryptamine (DMT) qui est responsable, également, de ces effets psychotropes. Les résultats indiquent que la DMT participe et augmente la création de nouveaux neurones à l’âge adulte. Une propriété non négligeable, lorsque l’on sait que les maladies telles que Alzheimer ou Parkinson, sont dûes à la baisse du nombre de neurones et leur capacité à se lier entre eux. Cependant, à cause des propriétés hallucinogène de la DMT, impossible de proposer un traitement selon les législations actuelles. L’ayahuasca rejoint alors le large cercle des plantes aux potentiels médicinaux étudiés, mais qui tombent sous le joug – comme le cannabis – de réglementations confuses.