Biodiversité
Les « mauvaises herbes » bien plus utiles qu'on ne le pense
Deux chercheurs britanniques de l'université du Sussex ont constaté que les pollinisateurs visitant les « mauvaises herbes » sont bien plus nombreux que ceux visitant les plantes valorisées comme mellifères, tels le trèfle rouge et la marjolaine sauvage. Le séneçon (Jacobaea vulgaris) et deux chardons (Cirsium arvense et vulgare), classés comme « nuisibles » au Royaume-Uni, ont par exemple été visitées par quatre fois plus d'espèces de pollinisateurs et cinq fois plus d'espèces inscrites à la conservation que les autres plantes.
Sur les 387 espèces végétales analysées, les adventices faisaient partie de celles visitées par le plus grand nombre de pollinisateurs différents (Cirsium arvense arrive en 4e position, Jacobea vulgaris 6e et Cirsium vulgare 13e). Et pour cause, ces trois « mauvaises herbes » produisent en moyenne quatre fois plus de nectar que la plupart des autres espèces végétales.
Alors qu'en Angleterre 12 millions d'euros sont dépensés chaque année pour lutter contre ces plantes dites nuisibles, les chercheurs interrogent cette logique et appellent à reconsidérer le rôle des mauvaises herbes dans la future politique agroenvironnementale.
« The Disproportionate Value of ‘Weeds’ to Pollinators and Biodiversity », Journal of Applied Ecology, 8 mars 2022.