Des naturopathes demandent un encadrement de leur profession
Dans un contexte délicat entre polémique et stigmatisation, le Syndicat des professionnels de la naturopathie (SPN) demande au gouvernement, dans un communiqué, « de prendre ses responsabilités » en reconnaissant enfin la pratique de la naturopathie afin d’éviter les dérives.
Ces derniers mois, la naturopathie a été vivement critiquée, voire discréditée, à la suite de plusieurs polémiques mettant en cause certains professionnels. Face à ces critiques tous azimuts, la plateforme Doctolib décidait purement et simplement de désinscrire les 5 700 professionnels du bien-être enregistrés, dont 2 500 naturopathes. Aujourd’hui, c’est la double peine pour ces professionnels qui souffrent de l'amalgame avec certains charlatans, à juste titre pointés du doigt. Ainsi, selon le Syndicat des professionnels de la naturopathie (SPN), « les naturopathes professionnels (6 500 en France, ndlr), qui respectent le code de déontologie du SPN, pâtissent de cette réputation délétère. On estime à près de 32 % la perte de chiffre d'affaires pour certains d’entre eux ». Le SPN demande donc à l’État d’agir, « en soutenant le syndicat dans ce travail de cadrage » et en reconnaissant le métier de naturopathe, comme c’est déjà le cas dans plusieurs pays européens dont l’Allemagne.
Une certification comme gage de reconnaissance
Si certaines associations de praticiens (Omnes et Féna) se sont attelées à structurer le secteur, notamment avec l’élaboration d’une norme Afnor, le SPN souhaite, lui, travailler main dans la main avec l’administration afin d’établir des « titres certifiés » par l’État, un premier pas pour réglementer et reconnaître le métier, afin d’assurer « la protection des usagers ». Pour l’heure, le SPN assure avoir engagé des actions auprès des ministères du Travail et de la Santé, mais également avoir sollicité la Miviludes (Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires). Aussi, le syndicat demande aujourd’hui au gouvernement de prendre rapidement ses responsabilités. « Il y a du ménage à faire, c'est évident. Nous voulons réguler, organiser, écrémer, c'est une urgence. Pour cela, nous devons travailler de concert avec les autorités compétentes pour que la naturopathie soit reconnue comme une pratique de la prévention, complémentaire à notre médecine. En avril, nous tiendrons notre congrès, et j'espère sincèrement que les autorités seront plus collaboratives avec nous et que l'on aura vraiment avancé ! » a déclaré Alexandra Attalauziti, présidente du SPN et représentante des métiers du bien-être de la Chambre nationale des professions libérales.