Violette d'émotion
Pudique et provocante violette dont le parfum séduit, se dérobe et revient… Telle la jeune effarouchée qui se fait désirer en s’esquivant, en « faisant la violette », ou Joséphine accrochant de ses fausses reculades le cœur de Napoléon qui la conduisit à l’autel un bouquet de violettes à la main.
Un remède aux maux de tête
La violette enivre puis s’éclipse, émeut puis réfléchit, une valse-hésitation entre le monde des émotions et celui des réflexions intellectuelles. C’est ainsi qu’elle peut être utilisée en homéopathie sous le vocable de Viola odorata, un remède aux maux de tête, sinusites ou migraines. Les symptômes guidant le prescripteur se manifestent par des troubles de la vue (champ visuel réduit à demi), des éclairs ou des scintillements voire des images qui se divisent et se dévoilent en partie. Au même titre, la moitié d’une phrase ou d’une idée se présente puis s’efface, on croit la tenir et voilà qu’elle s’enfuit et reparaît de l’autre côté.
Si le patient met sous le boisseau ses émotions fugaces et insaisissables, il peut alors approfondir ses réflexions raisonnées, comme si ses émotions et réflexions étaient antagonistes, comme s’il ne pouvait utiliser son intelligence qu’en amputant de moitié sa vision ou son champ de conscience et ne plus accueillir l’indicible, l’inexplicable, le pas encore expliqué.
Et s’il suffisait d’y croire ?
Mais notre intelligence est aussi émotive que cartésienne, nos raisonnements sont autant étayés qu’intuitifs, si l’on considère que l’intuition n’est que l’évocation inconsciente d’informations non formulées, de connaissances stockées (profondément dans les souvenirs), de déductions non encore verbalisées.
C’est aux scientifiques de suivre les cheminements de leur raisonnement, en mobilisant leurs facultés intellectuelles et émotionnelles, pour en saisir les fulgurances et les transcrire ensuite en langage intelligible et rationnel afin de pouvoir les partager. Ceux qui veulent ne se référer qu’à cette retranscription fonctionnelle ne sont que de faux scientifiques, qui ont choisi de limiter leurs potentialités en les enfermant dans un cadre étriqué et rigide.
Les homéopathes soignent quotidiennement leurs patients avec des médicaments auxquels les esprits étroits dénient toute efficacité, sous le prétexte que leurs connaissances ne leur permettent pas d’en appréhender le mode d’action.
Viola odorata a ainsi guéri des migraines handicapantes en aidant les personnes soignées à affronter leurs émotions sans y perdre leurs facultés de réflexion.
Pour un bouquet de violettes, Mesdames et Messieurs les scientifiques, ouvrez vos cœurs et vos esprits à cette médecine de l’homme entier, complexe et complet.
À propos de l'auteure : le Dr Hélène Renoux est médecin généraliste et homéopathe