La pédagogie du Covid
A ce jour, nous ne savons toujours pas si nous entamons un « après-Covid-19 » ou si l'humanité va devoir faire un bout de chemin avec ce virus émergent, au prix de nombreuses reconfigurations. Quoi qu'il en soit le coronavirus est un parfait révélateur de société qui nous en dit long sur le corps et la culture de l'humain du XXIe siècle.
Le virus n'est ni le premier ni le dernier à traverser allégrement la barrière d'espèces comme l'ont fait la variole, la peste, Ebola, le sida, la grippe, le Sras. D'autres suivront immanquablement, car l'humanité a fait le choix à la fin du paléolithique de l'élevage animal, de la vie en concentration urbaine, puis de l'anthropisation galopante des milieux naturels et de l'accélération des échanges mondialisés. Notre amnésie d'une histoire même proche et notre credo contemporain du risque « maîtrisé » rendent cet événement incroyable… Alors que les grandes épidémies ont largement façonné l'histoire humaine, et continueront à le faire.
Certes, la science n'a jamais aussi rapidement identifié un agent infectieux ni mis à jour tant de données sur sa biologie. Mais, pour autant, elle tâtonne sur la façon de le traiter, révélant des enjeux égotiques, économiques, politiques qui ébranlent sa profession de foi rationaliste. Aveuglément pasteurienne, obsédée par la molécule miracle et surtout par un vaccin pour le moins hypothétique, quasi pavlovienne dans sa disqualification des plantes anti-inflammatoires, elle se désintéresse ouvertement de ce que le virus vient pourtant crûment nous révéler : notre « terrain » ainsi que les subtilités d'un système immunitaire garant de la protection contre le virus comme de la juste réaction inflammatoire.
L'humanité n'a jamais compté autant de personnes âgées (et donc polypathologiques), de diabétiques et d'obèses qui sont les victimes qui succombent le plus volontiers à l'infection. Un point commun de ces états est un appauvrissement du microbiote (la moitié de notre biodiversité intérieure a disparu), ainsi qu'une inflammation chronique de bas grade. L'ensemble perturbe le bon fonctionnement de l'immunité. Le régime occidental, trop sucré, trop salé, trop calorique, aux graisses déséquilibrées, aux additifs délétères, pauvre en fibres, en micronutriments, en aliments fermentés, est pro-inflammatoire et prodysbiose. Les conséquences sur l'immunité et l'inflammation ont tout simplement été ignorées et l'action sur le « terrain » méprisée.
Si nous voulons prévenir le Covid, au-delà d'une interrogation générale sur nos choix collectifs, nous devons nous pencher sur notre alimentation, notre sommeil, notre activité physique, notre émotionnel, nos rythmes de vie, car ce sont les piliers de notre système de défense qui est la meilleure prévention contre le virus. Les plantes y ont également leur place, mais n'imaginons pas qu'elles peuvent compenser à elles seules le déséquilibre immunitaire lié à notre mode de vie.