S'écouter

Alors que l’arrivée de janvier marque un bien étrange anniversaire, nos deux ans déjà de cohabitation avec le Covid-19 en France, sacrifions au rituel des vœux. Faute de pouvoir anticiper dès maintenant des lendemains insouciants, ou de maîtriser ce qui nous attend, exprimons ensemble le souhait d’une année à venir sous le signe de la vitalité tranquille.

Les deux dernières années ont en effet mis à rude épreuve même les plus résilients d’entre nous. Bien entendu, les personnes atteintes par le virus lui-même, avec son cortège de symptômes physiquement éreintants, mais également la population dans son ensemble. On a beaucoup parlé de charge virale, mais un peu négligé la charge mentale qui s’est déployée comme son ombre portée. Les vagues successives du virus ont en effet peu à peu érodé bien des systèmes nerveux : bouleversement des rythmes et des habitudes, anxiété et vigilance accrues, restrictions et obligations en tout genre, tensions familiales et sociales, martelage médiatique nourrissant alternativement peurs, doutes, colères ou espoirs… Nos surrénales – ces glandes qui gèrent nos situations de stress – ont été soumises à de périlleux rodéos.

Pour commencer 2022 à son plein potentiel, nous consacrons donc le dossier du mois de janvier à la fatigue sous toutes ses formes, et aux nombreuses manières d’y remédier. Celles-ci sont à aller chercher notamment du côté de l’alimentation, de la micronutrition, de la gestion des rythmes, du rééquilibrage des hormones, du mouvement, du soin de soi. Et, bien sûr, des plantes médicinales.

Mais avant le temps des réponses douces pour ces temps durs, vient nécessairement celui des questionnements sur les causes profondes de sa propre fatigue. Prendre ce temps du bilan, c’est s’interroger sur nos fragilités et questionner nos habitudes, afin de mettre en place de nouvelles façons de faire, peut-être plus alignées avec nos besoins et avec qui l’on est. Il y a bien sûr des raisons de se sentir surmené qui sont hors de notre contrôle, mais on sous-estime souvent les réels leviers d’action qui sont à notre portée. Apprenons donc à nous écouter.

Et peut-être, inspirons-nous de temps en temps des plantes, ces grandes expertes en adaptation et en économie d’énergie. Savoir rester solidement ancré, profondément enraciné, quand les vents froids et la turpitude du monde nous chahutent. Lorsque les ressources énergétiques nous manquent, apprendre à ralentir, à s’accorder un droit au retrait, pourquoi pas à la dormance, même si tout autour de soi semble au contraire nous pousser à accélérer.