Dossier
Face au cancer, quels soutiens naturels adopter ? (3/5)
Nous connaissons ou avons tous connu une personne touchée par le cancer. Et pour cause, un tel diagnostic concerne 400 000 Français de tous âges chaque année. Or, de maladie aiguë et mortelle, le cancer s’est mué en affection de longue durée, survenant plus tôt et permettant une plus grande espérance de vie. Pour mieux vivre la maladie et ses à-côtés, comme la fatigue ou les effets secondaires des traitements, des soins d’accompagnement naturels sont recommandés.
Renforcer les reins et le foie durant une chimio
Émonctoires majeurs, assurant le drainage des toxines encombrant l’organisme, les reins et le foie sont mis à rude épreuve lors des chimiothérapies. Véritable usine métabolique, le foie, chargé de la transformation des médicaments, entre en première ligne.
« Les produits de chimiothérapie agissent sur les cellules cancéreuses pour les détruire, puis sont métabolisés, c’est-à-dire dégradés par le foie pour les rendre inertes. Appelé détoxification hépatique, ce processus sollicite beaucoup cet organe, lequel génère des métabolites, pour la plupart nocifs, qui sont ensuite éliminés en fin de course par les reins, via l’urine », détaille le Dr Éric Ménat.
À cet effort massif de transformation et d’élimination de produits secondaires toxiques, s’ajoute l’effet délétère des traitements de chimiothérapie eux-mêmes. Certains produits présentent ainsi une hépatoxicité ou une néphrotoxicité avérée, à l’image de ceux à base de sels de platine (cisplatine), utilisés dans de nombreux cancers, qui atteignent lourdement les reins. Très agressifs, ils endommagent directement les organes.
Des plantes pour mieux tolérer les traitements
Le foie et les reins doivent donc être soutenus. « L’objectif est d’aider les malades à mieux tolérer ces traitements lourds afin de respecter au maximum le protocole de chimio prévu », indique le Dr Ménat, dont l’optique est de s’appuyer sur des plantes spécifiques.
Pour aider les...
reins à éliminer, il conseille, pendant une chimiothérapie et la semaine qui suit, de favoriser une bonne hydratation à raison de un à deux litres supplémentaires d’eau par jour entre les repas, dont du thé vert – aux vertus diurétiques et antioxydantes.
En plus de l’homéopathie (lire ci-dessous), les grandes plantes drainantes comme l’orthosiphon, le pissenlit, le chiendent sont utilisées, la busserole en particulier, sous forme de tisane – une à trois tasses de 2 à 3 g de plante par jour. Cette évacuation des toxines facilitée permet également de lutter contre l’acidose, souvent présente en cas de cancer.
Homéopathie pour les reins
En cas de chimio, l’homéopathie peut aider à soutenir le travail d’élimination des reins. Si le traitement est particulièrement néphrotoxique (cisplatine par exemple), le protocole suivant est à suivre pendant la chimio et jusqu’à un ou deux mois après la fin du traitement. Si le risque rénal de la chimio est moins élevé, il sera plutôt à prendre entre deux cures sur une dizaine de jours.
- Rénine 4CH ou D8 : 5 gr au coucher
- Berbéris 4CH : 3 gr au réveil
- L8 des Laboratoires Lehning (hommes et femmes sans distinction) : 30 gouttes matin et soir avant les repas.
Desmodium, le bouclier antichimio
Général en chef de la détoxification, mais aussi dans certains cas garant même de l’action des chimiothérapies, le foie est aidé par des plantes protectrices, drainantes et régénératrices, dont l’incontournable desmodium. Plante africaine redécouverte dans les années 1970 par le Dr Pierre Tubéry, Desmodium adscendens est le remède de référence du foie en chimiothérapie.
Atténuation des nausées, protection des cellules, amélioration de la récupération après traitement… Ses principes actifs – dont des flavonoïdes comme l’isovitexine – font baisser le marqueur enzymatique des transaminases, signe d’un foie en souffrance.
Rejeté par certains oncologues, le desmodium est accusé d’altérer l’efficacité des cures chimiques ou, au contraire, d’en augmenter la toxicité. « Ces craintes infondées contredisent cinquante ans de pratique », estime le Dr Éric Ménat, qui prescrit systématiquement la plante en cas de chimiothérapie. Dans ce mode d’emploi à suivre au long court, le desmodium est associé à des draineurs et des régénérateurs hépatiques :
- La veille et le jour de la chimio puis dans les sept à dix jours qui suivent
- faire bouillir 7 à 10 g de desmodium dans un litre d’eau, boire la décoction tout au long de la journée.
- Jusqu’à la prochaine chimio
- Silybum marianum (chardon-marie) – 300 à 400 mg de silymarine (son principe actif) par jour en trois prises ;
- Chrysantellum americanum, 300 mg 3 fois par jour ;
- Rosmarinus officinalis, en tisane, une branche par tasse, 3 fois par jour.