Dossier
Face au cancer, quels soutiens naturels adopter ? (2/5)
Nous connaissons ou avons tous connu une personne touchée par le cancer. Et pour cause, un tel diagnostic concerne 400 000 Français de tous âges chaque année. Or, de maladie aiguë et mortelle, le cancer s’est mué en affection de longue durée, survenant plus tôt et permettant une plus grande espérance de vie. Pour mieux vivre la maladie et ses à-côtés, comme la fatigue ou les effets secondaires des traitements, des soins d’accompagnement naturels sont recommandés.
Retrouver de l’énergie, un début de victoire
La fatigue touchant 80 % des malades du cancer est, de l’aveu des intéressés, sans commune mesure avec la lassitude dont on se plaint souvent. Après le choc de l’annonce, vient souvent une chirurgie pour retirer la tumeur – étape qui concerne un grand nombre de cancers localisés.
Puis suivent chimiothérapie et radiothérapie, avec leur lot d’effets secondaires, notamment sur le sang (baisse de la numération des globules blancs, plaquettes et globules rouges…) et sur les organes d’élimination (dysfonctionnement du foie, des reins…). Autant de moments où l’énergie va manquer.
Rescue, adaptogènes, vitamine C… Les remèdes qui restaurent
L’annonce de la maladie, encore trop souvent faite sans le moindre ménagement, est susceptible, à elle seule, de mettre à plat pour un moment. On conseillera donc d’éviter tout ce qui a tendance à vider le corps de sa vigueur, d’autant plus précieuse qu’elle sera employée à suivre les traitements. Le remède d’urgence Rescue, assortiment spécifique de Fleurs de Bach, peut être un soutien idéal lors d’un tel tournant de la vie.
Prendre en compte l’affaiblissement de l’organisme est également nécessaire pour éviter que l’état de fatigue ne joue trop sur le moral. On n’hésitera donc pas à recourir rapidement à un adaptogène comme le ginseng, la rhodiole ou l’eleuthérocoque. Et à l’extrait de bourgeons de cassis, qui agit surtout d’un point de vue énergétique et comporte moins de risques d’interactions avec les traitements. Ces plantes aident à retrouver des ressources physiques autant que morales.
Il peut être très utile de les associer à de la vitamine C, à raison d’un à trois grammes par jour en fonction des besoins. C’est ce que fait le laboratoire Natsuca, qui s’appuie sur une variété spécifique de ginseng, le Panax quinquefolius. Une étude américaine a démontré la capacité de ce ginseng amérindien à améliorer significativement l’état de fatigue de patients cancéreux grâce à une prise de 2 g par jour.
Ortie et champignons, champions du système immunitaire
Les végétaux peuvent aussi apporter à l’organisme fatigué des minéraux, des oligo-éléments, des vitamines et de la chlorophylle. L’ortie, en particulier sous la forme liquide – suspension intégrale de plante fraîche (SIPF) – est un dynamisant et reminéralisant de premier choix qui complètera très bien l’action de la rhodiole ou de tout autre adaptogène.
En matière de lutte contre les effets du cancer et des traitements, impossible de passer sous silence l’intérêt des champignons tant leurs vertus médicinales semblent sans limites. Études scientifiques à l’appui, plusieurs d’entre eux se sont révélés anti-inflammatoires...
, antioxydants, antiviraux, antibactériens et stimulants des fonctions d’élimination et du système immunitaire. Leur activité antitumorale a aussi été démontrée dans de nombreux essais in vitro.
Bref, les champignons font un vrai travail de fond. Le cordyceps (Cordyceps sinensis ou militaris) est particulièrement indiqué : adaptogène puissant, il favorise la récupération en renforçant l’immunité et les fonctions respiratoire et hépatique. Il optimise aussi l’utilisation du glucose et de l’oxygène et redonne de l’énergie aux surrénales.
Le reishi (Ganoderma lucidum), le shiitake (Lentinula edodes), le coriolus (Trametes versicolor) ou encore le chaga (Hericium erinaceus) sont aussi très polyvalents et utiles contre le cancer. Il reste beaucoup à découvrir, mais ces vertus semblent venir notamment de polysaccharides spécifiques comme les alpha et bêta-glucanes.
L’activité physique, un traitement validé en oncologie
Quand on est malade et exténué, quoi de plus légitime que de se reposer ? Néanmoins, il est aujourd’hui admis et démontré que le sport – du moins une activité physique adaptée – est un allié puissant contre le cancer. C’est même, à l’heure actuelle, le seul traitement non allopathique validé en oncologie contre l’épuisement lié à la maladie.
Si cela peut paraître incongru de faire bouger un patient dans un état d’asthénie extrême, les résultats sont pourtant au rendez-vous : il reprend le pouvoir sur son corps, ce qui se traduit par un recul de la fatigue et de bien meilleures dispositions mentales.
Mais quel genre d’activités physiques entreprendre lorsqu’on est touché par le cancer ? Tout ce qui ne fait pas violence, mais active le cœur et les muscles. L’association Cami Sport & cancer s’est ainsi fait une spécialité de l’accompagnement sportif de la maladie. Elle élabore des programmes en lien avec des experts, les malades et certains hôpitaux.
Les ressorts des bienfaits du sport
Pour la docteure Stéphanie Ranque-Garnier, spécialiste du traitement de la douleur à l’hôpital de la Timone, à Marseille, et présidente de la Cami 13, l’effet bénéfique du sport tient au fait qu’il lutte contre les cytokines inflammatoires, produites par l’inflammation elle-même engendrée par la lutte contre la maladie. Ces cytokines induisent un comportement neurologique d’inactivité, de mise au repos et de repli sur soi, salutaire dans une certaine mesure mais qu’il faut, en cas de cancer, contrebalancer pour éviter un affaiblissement morbide.
Les cytokines inflammatoires attaquent également les muscles, engendrant une fonte de la masse musculaire qui accentue encore la faiblesse du patient. Or l’antidote aux cytokines, les myokines, sont fabriquées essentiellement par les muscles en action. Un minimum d’effort physique quotidien, idéalement entre trente minutes et une heure, est donc conseillé.
Stimuler l’immunité avec la liane du Pérou
Appelée uña de gato (« griffe de chat »), l’Uncaria tomentosa est exceptionnellement riche en dérivés quininiques. Issue de la pharmacopée traditionnelle amazonienne, cette liane a bénéficié d’une soudaine popularité dans les années 1990 pour lutter contre l’épidémie de sida.
Ses propriétés immunostimulantes et anti-inflammatoires sont bien identifiées par la recherche, mais si elle fait l’objet d’études très positives en cancérologie, elle ne constitue pas un remède miracle. Selon le Dr Éric Ménat, c’est une plante intéressante à ajouter dans les protocoles des patients cancéreux. Sa posologie courante est de deux gélules matin et midi, cinq jours sur sept ou trois semaines sur quatre.
Une innovation dont n’a pas voulu la France
Mirko Beljanski, mort en 1998, fait partie de ces scientifiques novateurs et controversés dont l’approche n’est aujourd’hui reconnue qu’aux États-Unis. Sa stratégie anticancer repose sur un panel de cinq produits contenant des fragments d’ARN d’Escherichia coli et de l’extrait d’écorce de Pao pereira (une variété de poirier du Brésil), qui favorise l’apoptose des cellules malignes.
Actif sur tous les types de cancers, ce traitement aide à stopper la multiplication des cellules cancéreuses, à remonter le système immunitaire, à limiter l’apparition de fibroses (suite aux radiothérapies) et à récupérer rapidement des cures classiques (qui ne seront en aucun suspendus hors avis médical). Sans effet secondaire, ce protocole coûte tout de même près de 500 € mensuels.
Antioxydants et cancer, une question d’équilibre
Si la vie contemporaine est pourvoyeuse d’un excès de stress oxydant favorisant le vieillissement accéléré des tissus et les maladies dégénératives dont le cancer, il faut rappeler que les fameux radicaux libres, accusés de tous les maux, sont aussi impliqués dans l’élimination d’agents infectieux ou de cellules cancéreuses.
C’est pourquoi l’objectif n’est pas tant d’éradiquer les « méchants » radicaux en bombardant l’organisme de « bons » antioxydants, mais d’équilibrer des systèmes complexes faisant intervenir de très nombreuses molécules. Aussi, en prévention ou en cas de cancer, on appliquera ces principes simples :
- Consommer des antioxydants naturels à table (polyphénols, caroténoïdes…), en mangeant des aliments riches en végétaux, surtout colorés, des épices, des aromates, du thé, du café, du chocolat noir.
- Adopter un régime alimentaire limitant le stress oxydant (éliminer les cuissons intenses et prolongées, le sucre raffiné, etc.).
- Limiter les compléments antioxydants à des indications ciblées après avis d’un thérapeute. Il est ainsi prouvé que cuivre, sélénium et fer, lorsqu’ils manquent ou sont consommés en excès, deviennent pro-oxydants, aussi est-il nécessaire de les doser avant d’y recourir. De même qu’une supplémentation en vitamine A de synthèse augmente le risque de cancer du poumon chez le fumeur, ou que le lycopène en complément accroît le risque de cancer de la prostate – alors que la tomate le diminue.
- Éviter les compléments alimentaires pendant une chimio. Recourir à des antioxydants après les traitements, en fonction de l’évolutivité de la tumeur et sur avis médical.