Dossier
Règles d’or pour une phytothérapie efficace (2/4)
Tisanes, huiles essentielles, hydrolats, teintures-mères… La santé par les plantes est un univers complexe et il n’est pas toujours facile de s’orienter face à la diversité des approches et des types de traitements. Mais pas de panique ! Pour profiter des remèdes naturels de manière autonome et en toute sécurité, il suffit de respecter un petit nombre de règles simples, présentées dans les pages qui suivent.
S’y retrouver dans les galéniques
Comprimés, gélules, extraits liquides ou secs… la phytothérapie se décline en de nombreuses galéniques (du nom du médecin grec Galien, qui préparait ses propres médicaments). Voici quelques conseils pour les utiliser à bon escient.
Pourquoi existe-t-il différentes galéniques ?
En phytothérapie, les différentes présentations visent à nous faire bénéficier au mieux des propriétés des plantes. On peut différencier deux grandes familles de galéniques : la première utilise l’eau pour extraire certaines molécules hydrosolubles, à l’instar de l’infusion ; la seconde, comme les teintures-mères, emploie l’alcool, capable d’entraîner les molécules thérapeutiques des plantes. Ainsi, les polyphénols, de puissants antioxydants, sont solubles dans l’alcool et certains d’entre eux uniquement dans l’eau. Les extraits hydro-alcooliques combinent les deux méthodes. Mais on a parfois recours à la macération dans la glycérine alcoolisée (pour les bourgeons) ou à la distillation, qui permet de capturer les molécules aromatiques. Certaines galéniques récentes, comme les EPS (suspensions intégrales de plantes fraîches), combinent eau, alcool et glycérine. Ces différentes formes visent aussi à faciliter l’usage des plantes : avaler une gélule peut se révéler plus pratique que de se préparer une tisane.
Dans quels cas choisir l’infusion ou la décoction ?
On privilégie l’infusion pour les parties de plantes telles que fleurs et sommités fleuries (camomille...
, reine des prés) ou les feuilles (cassis, eucalyptus, framboisier). Elle se prépare avec de l’eau chaude (80 °C) et on laisse infuser en remuant de temps en temps. La décoction est utilisée pour les parties de plantes plus rétives à l’extraction aqueuse, comme les racines (valériane, bardane, pissenlit), les écorces (cannelle, lapacho, frêne) ou les baies (genévrier, baies roses). Il faut porter à ébullition l’eau froide dans laquelle on a plongé les plantes, puis baisser le feu et laisser frémir de 15 à 30 minutes selon les variétés choisies.
Faut-il privilégier les plantes entières ou les extraits ?
Grâce aux avancées scientifiques, on sait désormais isoler les composants dits actifs des plantes ou en augmenter la concentration dans un support (liquide, comprimé). Ainsi, le chardon- Marie contient naturellement environ 3 % de silymarine, tandis qu’un extrait sec peut en contenir jusqu’à 80 %. Avec ce type de produit, on peut tabler sur un dosage précis. D’ailleurs, pour des raisons de rentabilité, la recherche s’intéresse surtout aux molécules isolées. Or en phytothérapie, ce raisonnement n’est pas toujours valable. Sous sa forme entière, la plante se révèle aussi très efficace. Certes, la composition n’est pas toujours stable (l’endroit où pousse la plante peut ainsi avoir un impact), mais on s’est rendu compte que toutes ces molécules sont à leur manière actives et que leur synergie, en agissant à différents niveaux, va rééquilibrer l’organisme. En matière de prévention, ce type d’action est précieux. Le totum des plantes est présent dans des galéniques récentes, tels les extraits fluides (EF) ou les suspensions intégrales de plantes fraîches (EPS).
Une science en mouvement
Meilleure extraction et conservation des principes actifs, plus grande « biodisponibilité » et absorption par le corps… L’histoire de la phytothérapie a été rythmée par les progrès dans la galénique. Le nébulisat (déshydratation rapide par air chaud), le cryobroyage (broyage de la plante sèche à -196 °C), l’extraction au CO2 supercritique (extraction des essences de plante par l’envoi de CO2 sous pression), etc., font partie des dernières innovations techniques. Et celles-ci se multiplient. Depuis peu, Mediflor propose ainsi de nouvelles tisanes en capsules s’utilisant avec des percolateurs ; de nouvelles stratégies d’extraction ont en outre permis le lancement récent d’Arkovital Pur’energie, le premier complexe multivitaminé exclusivement issu de fruits et de plantes. Le groupe Michel Iderne a quant à lui breveté les « phytomicrosphères », présentées comme optimisant la libération des principes actifs.