Dossier
L’ embarras du foie prévenir et guérir (1/4)
Doté de capacités exceptionnelles, le foie, organe le plus volumineux du corps, doit faire l’objet d’une attention particulière, tant en prévention qu’en cas de troubles hépatiques. Huiles essentielles, macérats ou décoctions, les plantes offrent un large spectre d’actions pour le soutenir.
Le foie, organe incontournable pour une bonne santé
« Une sorte de labyrinthe remarquablement ordonné qui ressemble à une ruche avec ses agencements géométriques de lobules hépatiques [...], chacun ressemblant à un livre où sont disposés le long de ses “pages” les hépatocytes (cellules hépatiques).» C’est ainsi que le Dr Clara Naudi présente l’anatomie du foie dans un livre* dédié à la beauté et à l’intelligence de l’anatomie humaine. Cet organe imposant, le plus gros du corps humain (2 % du poids corporel, soit 1500 grammes en moyenne), assure jour et nuit plus de cinq cents fonctions en parallèle. Un vrai laboratoire dont on peut regrouper les actions en trois grandes catégories : épuration, synthèse et stockage. Clé de voûte de notre santé, le foie a d’abord un rôle de filtre : il épure, nettoie et détoxique le sang des polluants qui ont franchi la barrière intestinale. Il a la capacité de transformer les déchets pour les rendre moins toxiques et facilite leur élimination, aussi bien ceux produits par l’organisme, du type ammoniac, que ceux ingérés, comme l’alcool ou les médicaments. Cette...
action d’élimination se fait surtout la nuit, d’où l’importance de manger léger le soir.
Le foie est aussi une usine organique, qui synthétise ou rend de nombreux composés physiologiques actifs. Il participe à la production des acides gras, du cholestérol, des sels biliaires, des protéines et des facteurs de la coagulation sanguine, tout en régulant le taux d’hormones. Mais c’est la bile qu’il produit en plus grande quantité – entre un demi-litre et un litre par jour – et en continu. Bile qu’il stocke ensuite dans la vésicule biliaire. Car le foie est aussi un organe de stockage. Il emmagasine le fer, certaines vitamines (A, D, B12), des graisses qu’il utilise pour fabriquer le cholestérol et des sucres sous forme de glycogène. Pour accomplir toutes ces tâches et être efficient dans les nombreux processus dans les- quels il est impliqué, le foie doit jouir d’une très grande vitalité. Si on le surcharge, il va vite donner des signes de fatigue, induisant nombre de pathologies ou de déséquilibres. Pour le préserver, les plantes offrent une large palette de possibilités : action drainante, détoxifiante, protectrice, cholagogue, les traitements en phytothérapie peuvent véritablement soutenir et restaurer la fonction hépatique. N’attendez pas le verdict d’une analyse sanguine pour agir : mauvaise haleine, langue pâteuse, maux de tête et fatigue, notamment après les repas, sont des symptômes classiques d’un foie engorgé et doivent vous alerter. Par ailleurs, la phytothérapie est aussi très utile en traitements préventifs.
Mythe macabre pour organe d’exception
Dans la mythologie grecque, Prométhée déroba le feu sacré aux Dieux de l’Olympe pour le rendre aux hommes qui en avaient été privés par Zeus. Selon la légende, le titan monta sur le char du Soleil, cacha un tison dans une tige creuse de roseau (ou de fenouil, selon les versions) puis ramena le « savoir divin » sur terre. Pour le punir, Zeus le condamna à être enchaîné à un rocher du mont Caucase, le foie dévoré par un aigle. Chaque nuit, l’organe meurtri se régénérait et chaque jour, le rapace revenait le tourmenter à nouveau, rendant sa punition éternelle. La capacité extraordinaire de régénération du foie semble donc être connue de longue date.
Amertume providentielle
Vous l’avez peut- être remarqué, les plantes bénéfiques pour le foie (chardon-Marie, artichaut, fumeterre...) sont presque toutes amères. Cette amertume provoque un réflexe de l’organisme qui sécrète immédiatement plus de sucs digestifs, dont de la bile. Mieux vaut donc ne pas trop en masquer le goût...