Gemmothérapie : de l'olivier pour une mémoire vive
C’est en Asie Mineure, au début du néolithique, que l’on trouve les premières traces de récolte d’olives. Bien plus tard, les peuples de l’Antiquité, Phéniciens, Grecs et Romains, ont contribué au développement de l’olivier dans l’ensemble du bassin méditerranéen jusqu’au Proche-Orient.
Non seulement il est nourricier par ses fruits et l’huile précieuse qu’on peut en extraire, mais ses différentes parties, écorce et feuilles, sont médicinales, avec un large panel d’applications en phytothérapie et en herboristerie : fièvre, problèmes digestifs et hépatiques, hypertension artérielle, diabète, cholestérol en excès…
Olea europaea, famille des Oléacées
Il s’agit d’un arbre très rameux, d’un bois dense, qui a la capacité de vivre plusieurs millénaires et même de repousser après un incendie. Il se développe en climat aride, grâce à des feuilles persistantes adaptées à minimiser l’évaporation d’eau et à un système racinaire très performant. La floraison de discrètes fleurs blanches donne lieu à une fructification abondante. Arbre sacré, arbre de vie, il fut objet de culte et étroitement associé aux divinités, comme symbole de paix, de force et d’abondance.
On retrouve certaines de ces indications en gemmothérapie avec la jeune pousse d’olivier. Utilisée comme protecteur, tant au niveau vasculaire que cérébral et métabolique, elle améliore la microcirculation, fluidifie le sang et pare à la tendance qu’ont les artères de durcir avec le temps. Ses vertus présentent un intérêt dans le cas de troubles vasculaires et neurologiques liés à l’âge, de maladies d’Alzheimer et de Parkinson, et plus généralement pour stimuler la mémoire. Propriété valable aussi pour les jeunes gens : elle sera préconisée lorsque la mémoire est très sollicitée...
, en période d’études ou de préparation d’examens par exemple.
Les synergies cognitives
Pour renforcer son action sur la mémoire, la jeune pousse d’olivier sera associée au bourgeon d’aulne glutineux, performant dans les défaillances circulatoires cérébrales, les trous de mémoire, les œdèmes cérébraux ou les suites de traumatisme crânien.
Afin de favoriser la mémoire et la concentration chez les étudiants en période de révisions et d’examens et d’augmenter la résistance à la fatigue, on associera les remèdes de gemmothérapie d’olivier, d’aulne et de romarin. Dans la mesure du possible, on démarrera la cure quelques semaines avant la période d’intense activité intellectuelle.
Pour favoriser une meilleure microcirculation cérébrale, les macérats de myrtille et/ou de ginkgo peuvent également être associés à de la jeune pousse d’olivier. La jeune pousse de myrtille rejoint l’olivier sur son léger effet anticoagulant et son rôle de protecteur des vaisseaux. Par ailleurs, en phytothérapie comme en gemmothérapie, le ginkgo manifeste une activité antioxydante et circulatoire, s’opposant ainsi à la sclérose (durcissement des tissus) et au vieillissement cérébral, et améliorant la mémoire.
En guise de tonique vital, le chêne, arbre de vie dont émane une grande force, s’allie bien à l’olivier. En gemmothérapie, les deux macérats auront une action plutôt endocrinienne pour le chêne et vasculaire pour l’olivier, permettant de dynamiser la personne âgée fatiguée, convalescente ou en état de choc.
Posologie adulte : La jeune pousse d’olivier peut être donnée sur de très longues périodes sans aucun inconvénient. Il sera important de procéder par cures successives et régulières. On y ajoutera les autres remèdes cités pour des synergies occasionnelles ; par exemple, la jeune pousse d’olivier pendant trois à six mois avec le bourgeon de chêne, en cas de grande fatigue, pendant trois semaines à un mois.
Posologie enfant : Jusqu’à 8 ans : 5 gouttes, deux fois par jour pour le macérat concentré unitaire (ou complexe associant plusieurs macérats concentrés). Après 8 ans et jusqu’à l’âge adulte : 10 gouttes du même macérat (ou complexe), deux à trois fois par jour.
Culture gemmo
Y aurait-il une théorie des signatures applicable à la gemmothérapie ?
Les signes de résonance entre les diverses manifestations de la vie, qu’elles soient minérales, végétales, animales ou même astrales, ont toujours été recherchés. Cette approche se développa particulièrement au Moyen Âge et à la Renaissance, notamment avec Paracelse, médecin et philosophe, qui formula le principe similia similibus curantur (« les semblables guérissent les semblables »).
Prenons à présent l’exemple de l’olivier. Sa physiologie est adaptée à la sécheresse et il jouit d’une longévité exceptionnelle – sa jeune pousse vient en aide à la personne âgée déshydratée. Autre point de convergence : son bois est compact et dur ; sa jeune pousse protège du durcissement des artères (athérosclérose). Il y a donc des similitudes, mais on ne peut s’appuyer seulement sur cette théorie des signatures pour connaître les propriétés médicinales des jeunes pousses.