Environnement
L’altération des écosystèmes favorise les épidémies
Dans un nouveau rapport, le fonds mondial pour la nature alerte sur les origines de la pandémie mondiale de COVID-19. Il pointe du doigt notre impact sur la nature et explique l'importance de mieux préserver la biodiversité pour mieux nous protéger des crises sanitaires.
" Il n’y a pas d’homme en bonne santé sur une planète malade. " C’est par ces mots qu’Isabelle Autissier, la présidente du WWF France (le fonds mondial pour la nature) a fait écho sur France Inter au dernier rapport de l’organisation. Intitulé « Perte de nature et montée des pandémies », le texte illustre le lien entre la destruction des écosystèmes, le commerce des espèces sauvages et l’apparition et la propagation des zoonoses (maladies transmissibles des animaux vertébrés aux hommes et inversement).
En effet, selon les chercheurs de l'ONG, la destruction des écosystèmes par la déforestation, la construction de routes et de villes à travers les forêts tropicales conduit l’homme à « côtoyer » de nouvelles espèces sauvages. C’est ce rapprochement qui favorise la transmission à l’homme de micro-organismes hébergés chez les animaux. Or, certaines de ces bactéries et de ces virus peuvent mettre en péril la vie humaine. Parmi les exemples cités dans le rapport : les incursions dans les forêts d’Afrique occidentale qui ont mis les hommes en contact étroit avec les chauves-souris, porteuses du virus Ebola. Ou l’exploitation de l’Amazonie péruvienne. Dans les zones où la biodiversité végétale est mise à mal, les moustiques Anopheles darlingi, vecteurs les plus efficaces de malaria dans ce pays, sont beaucoup plus nombreux que dans les zones intactes de la forêt.
D’autre part explique le rapport, le commerce, souvent illégal, des différentes espèces sauvages et leur proximité avec les animaux domestiques, notamment sur les marchés, augmente aussi les chances de passage de différents virus à l’homme. Le Covid-19, pourrait provenir de la chauve-souris, (mais un autre hôte intermédiaire n’est pas exclu) et le pangolin est aussi suspecté d’être un réservoir naturel pour ce virus. D’ailleurs, la Chine a désormais décidé d’interdire « complètement » et immédiatement le commerce et la consommation des animaux sauvages. Si cette mesure fait partie des décisions à prendre, elle est clairement insuffisante estiment les auteurs.
Enfin, il est rapporté que la perte de biodiversité animale et végétale engendrée par les modifications rapides de l’environnement favorise aussi la mutation ou la migration des virus vers d’autres espèces, parfois plus nombreuses, et qui par ce biais accélère la contamination à l’homme. Aussi « protéger et restaurer les écosystèmes naturels est crucial pour éviter des risques inconnus pour notre santé », conclut le rapport soulignant qu’il nous faut prendre conscience que « la santé humaine, animale et environnementale sont étroitement liées ».