Dossier
Hypertension, hyperglycémie, hyperthyroïdie… Quand le corps s'emballe (5/6)
Hypersensibilité au gluten : que faire en cas d'intestins trop réactifs ?
Et si votre ventre était lui aussi, parfois, en hyperréactivité ? On constate ce phénomène, notamment lors d’une ingestion d’aliments contenant du gluten qui pourrait réveiller, chez 0,5 à 15 % de la population, une inflammation qualifiée d’« hypersensibilité au gluten non cœliaque » (SGNC). Découverte il y a quelques années par des chercheurs américains, elle se différencie de l’intolérance au gluten, ou maladie cœliaque, qui résulte d’une réaction auto-immune. L’hypersensibilité au gluten laisse apparaître divers symptômes suite à l’ingestion de cet aliment : spasmes intestinaux, ballonnements, diarrhées, nausées, fatigue voire maux de tête, eczéma ou encore prise de poids. Laure Martinat, médecin et experte en phyto-aromathérapie, micronutrition et acupuncture, explique que les origines de cette maladie restent floues. « Il n’est pas encore démontré que l’hypersensibilité au gluten soit provoquée par le gluten lui-même. On se demande si d’autres protéines du blé (l’inhibiteur de trypsine ou l’agglutinine de germe de blé) pourraient en être la cause ». Le blé contient par ailleurs des glucides appelés fructanes qui fermentent dans...
l’intestin et créent des symptômes d’inflammation tels que ceux caractérisant le syndr
ome de l’intestin irritable.
Spasmes : pensez au massage du ventre
Les maux digestifs représentant 80 % des symptômes d’une hypersensibilité au gluten, la médecin experte en phytothérapie Laure Martinat propose un massage aromatique du ventre à base d’huiles essentielles (HE) aux propriétés antalgiques et antispasmodiques.
À faire
Mélanger 2 gouttes d’HE de basilic tropical (Ocimum basilicum), 2 gouttes d’HE de camomille romaine (Chamaemelum nobile) dans 1 cuillerée à café d’huile d’amande douce. Masser le mélange 3 à 4 fois par jour selon les douleurs et l’inconfort.
En attendant les conclusions des études actuelles sur le sujet, consulter un médecin en cas de symptômes peut permettre de départager le diagnostic entre allergie, intolérance ou hypersensibilité au gluten. « En cas d’hypersensibilité, on pratique l’éviction du gluten durant trois mois, puis un aliment contenant du gluten pourra être réintroduit de façon progressive, en observant la réapparition ou non de symptômes. Si ceux-ci réapparaissent, un régime sans gluten est alors mis en place de façon définitive ». En complément, la phytothérapie se montre utile. Par exemple, dans le cas de spasmes intestinaux, Laure Martinat recommande la consommation de feuilles de mélisse en infusion : « une cuillerée à café pour une tasse, que l’on peut boire entre les repas ». Aussi, en cas de ballonnements accompagnés de gaz, elle recommande la teinture-mère de fenouil : « 25 gouttes, deux à trois fois par jour dans un verre d’eau en dehors des repas, car les plantes de la famille des apiacées ont des vertus carminatives, qui préviennent la fermentation et favorisent l’expulsion des gaz ». Enfin, en cas de diarrhées, elle conseille de se tourner vers le noyer, par exemple 2,5 à 5 ml d’extrait de plante fraîche standardisé, une à deux fois par jour selon l’intensité de la diarrhée.
Et aussi
L’hyperperméabilité intestinale
Lorsque la muqueuse intestinale qui tapisse l’intestin est altérée, elle devient poreuse et l’on parle alors d’hyperperméabilité intestinale. Cela se traduit par une alternance de diarrhées et de constipation, des maux de tête et de nombreuses autres pathologies. Pour renforcer cette barrière, la médecin Laure Martinat recommande de consommer régulièrement des aliments fermentés (légumes et jus de légumes lactofermentés, kéfir, kombucha, tofu), des herbes aromatiques et du thé vert anti-inflammatoire. En phyto, elle recommande la spiruline qui regorge de nutriments réparateurs de la muqueuse (protéines, phycocyanine, vitamine A, zinc). On commence par prendre 500 mg par jour, puis on augmente progressivement, par palier de 7 jours, jusqu’à 3 à 4 g par jour.