Comment bien préparer et terminer un jeûne ?
Les bienfaits du jeûne sont aujourd'hui reconnus. En revanche, s'il n'est pas correctement mené avant et après la période d'abstinence, le jeûne perdra en efficience. Il pourra même être à l'origine de désagréments physiques voire psychologiques. Voici quelques repères à respecter.
Le jeûne est une pratique ancienne visant à nettoyer l'organisme de fond en comble et, pour la plupart des religions, à se détacher du monde matériel pour faciliter l'accès au spirituel. Cette pratique, sur le plan de la santé, présente quantité de bienfaits. Un jeûne permet de désacidifier l'organisme, de réduire l'inflammation, l'hypertension, la glycémie et le cholestérol, ainsi que d'éliminer les toxines, toxiques et graisses superflues. Mettre son système digestif au repos complet aide le corps à se régénérer et à se renforcer, tandis que l'immunité est réactivée et la vitalité augmentée. Les fonctions naturelles (sommeil, digestion, sexualité) sont aussi rééquilibrées. En somme, un jeûne réinitialise en quelque sorte l'organisme.
Cependant, les jeûnes sont contre-indiqués pour un certain nombre de personnes en fonction de leur âge, de leur situation de vie, de leur état de santé physique ou psychique. Il est ainsi proscrit chez les enfants ou les adolescents en pleine croissance et les femmes enceintes ou allaitantes. Pas indiqué non plus chez les sportifs en période d'entraînement ou chez les malades dénutris ou trop épuisés, les épileptiques ou encore les personnes souffrant de troubles alimentaires comme l'anorexie ou la boulimie qu'il renforce.
Pour les autres et pour jeûner dans de bonnes conditions, il est recommandé d'être motivé, en bonne santé, et de l'effectuer en dehors de son activité professionnelle, au calme, si possible dans un cadre naturel avec un groupe de jeûneurs, et d'être suivi par un personnel formé à la pratique. Associer le jeûne à la méditation, au yoga, à une activité artistique ou encore à la marche, tend à faciliter et à potentialiser l'expérience. Encore faut-il correctement préparer son jeûne.
La simplicité du jeûne intermittent
Appelé aussi jeûne séquentiel ou fasting, le jeûne intermittent consiste à étendre le jeûne de la nuit en supprimant le petit-déjeuner ou...
le repas du soir. Le temps où l'on reste sans manger s'étire alors sur une période de seize heures. En éliminant ainsi plus de déchets, et en allongeant le temps de nettoyage de l'organisme, on régule son poids et on regagne en tonus. Le fasting est à adapter en fonction de sa vitalité. Mais, il est déconseillé aux personnes souffrant d'hypoglycemie. Il est aussi possible de jeûner un ou deux jours par semaine.
Soutien du foie qui est très sollicité
Aurélie Denoueix, naturopathe et encadrante de semaines de jeûne au sein du réseau « Jeûne et bien-être », est formelle : un jeûne insuffisamment préparé conduit généralement à une crise curative plus ou moins désagréable. Celle-ci vient du fait que le foie se déleste des surcharges, en expulsant toutes les toxines et toxiques par les émonctoires ou portes de sortie, à savoir les intestins, la peau, les poumons ou encore, les reins. Les manifestations sont diverses et variées, telles que des nausées, des céphalées, des remontées acides ou encore, des cystites, des douleurs articulaires ou des ballonnements persistants. La phase de préparation est donc essentielle pour la réussite d'un jeûne. Si toutefois une légère crise curative survient, posez une bouillotte chaude sur le foie, en buvant chaud (tisanes, bouillons, etc.).
Quid de la reprise après sept jours de jeûne ?
La reprise alimentaire s'effectue en sens inverse et en petite quantité sur une durée équivalente à celle du jeûne ; les quatre premiers jours, (ou davantage si l'objectif est de perdre du poids), on se limite à des fruits et légumes, puis réintroduire très graduellement les autres aliments dans le même ordre qu'on les a supprimés (lire ci-dessous). Veiller à suffisamment mâcher, afin de réactiver le système digestif en douceur et à rester à l'écoute de sa satiété.
Pour préparer le foie, il est vivement recommandé de prendre la semaine précédant le jeûne, ainsi que celle qui le suivra, un complexe composé de plasma marin et de plantes permettant de reminéraliser, de détoxifier et de drainer. Par exemple, le Chardon-Marie soutiendra le foie, tandis que l'artichaut, le bouleau, le cassis et le fenouil viendront drainer et détoxifier. La veille du premier jour du jeûne, on procède à un nettoyage intestinal, afin d'éliminer les résidus qui s'y trouvent et qui, sans nouvelle prise alimentaire, peuvent stagner dans le côlon plus longtemps. Or, le risque est grand d'entraîner ainsi un phénomène de ré-assimilation des toxines des matières fécales, provoquant des maux de tête ou de ventre. Ce nettoyage peut se faire par le biais d'un lavement, ou bien d'une purge de l'ensemble du système digestif, à l'aide de sel de Nigari (20 g dilués dans 1 litre d'eau, à boire sur la journée), un laxatif osmotique plus doux que le chlorure de magnésium. Consommer, les jours précédent le jeûne, des soupes de légumes riches en fibres (blettes, endives, poireaux, fenouil, céleri, haricots verts, salade cuite et aromates), aura aussi une belle action purgative. Vous préviendrez ainsi des douleurs inutiles, diminuerez la sensation de faim les premiers jours de jeûne et éviterez les ballonnements.
Une remise en marche progressive
Nous terminerons sur la nécessité de soigner tout particulièrement sa reprise alimentaire. Cette dernière étape est bien plus importante que la descente, même si on a une hygiène de vie globalement saine. Une reprise mal faite pourra s'avérer nocive pour tous, quelles que soient les habitudes alimentaires. Ayant été mis pleinement au repos le temps du jeûne, le système digestif doit impérativement être remis en marche très progressivement. Les premiers jours, une reprise avec des jus à base de légumes (et non de fruits, dont l'indice glycémique est trop élevé consommés seuls) et de plantes aromatiques est tout indiquée. La quantité de ces boissons est propre à chacun et doit être calée sur la satiété qui revient, elle aussi, tout en douceur.