Paysages
Sols dans les Alpes : une érosion pas si naturelle
© Shlomyt
En étudiant les sédiments du lac du Bourget, le plus grand bassin versant des Alpes françaises, une équipe de recherche tricolore a établi que les activités humaines ont eu, ces quatre derniers siècles, largement plus d'effets sur l'érosion des Alpes que le changement climatique seul. Lorsque l'on pense aux activités humaines et à leur impact sur la nature, on imagine plus volontiers les activités industrielles ; pourtant, ce sont principalement l'agriculture et le pastoralisme qui sont ici en cause et qui étaient à l'époque très intensives dans cette zone.
D'après les chercheurs (qui sont les premiers au monde à distinguer les effets des activités humaines sur l'érosion de ceux du climat), le développement du pastoralisme en haute altitude à partir de l'âge du bronze, et l'extension de l'agriculture à partir du Moyen Âge, ont été les deux « moments clés » de l'augmentation drastique de l'érosion observée dans les Alpes. L'occasion de comprendre que même des activités agropastorales de faible envergure comme celles prévalant à l'âge du bronze peuvent avoir un effet direct et majeur sur l'érosion de nos sols.
« Human-triggered magnification of erosion rates in European Alps since the Bronze Age », Nature Communications, 10 févriers 2024.
« Les activités humaines sont le principal facteur de l’érosion des sols dans les Alpes depuis 3800 ans », Inee.cnrs.fr, 13 février 2024.