Dossier
Stress, fatigue, inflammation : La puissance des adaptogènes (6/7)
Face au stress contemporain, les plantes adaptogènes reviennent sur le devant de la scène. Reconnues depuis des siècles par les médecines traditionnelles asiatiques, elles sont de plus en plus populaires chez les Occidentaux qui apprécient leur action sur le stress, la fatigue, l'immunité ou la performance sportive. Originaires d'Asie, elles se cultivent aujourd'hui en France et nous permettent de profiter de leurs bienfaits en circuit court.
© np-e07
Éleuthérocoque, la reine de l'effort et des maux d'hiver
Parmi les plus célèbres adaptogènes, l'éleuthérocoque (Eleutheroccocus senticosus) est reconnue par l'Organisation mondiale de la santé pour ses propriétés fortifiantes, antistress et antifatigue très utiles en cas de forte activité physique ou en période de convalescence. Ce petit arbre épineux aux baies noires et charnues semble également efficace pour prévenir certaines infections respiratoires bénignes comme le rhume, la rhinopharyngite ou l'angine. Ses racines, généralement utilisées séchées, en infusion, gélules, ou entières en décoction, vous seront utiles si vous êtes sujet à la dépression hivernale.
Prévenir la dépression saisonnière
La dépression saisonnière, liée à une chute de sérotonine et à une baisse d'oxygène dans le sang, générée par son épaississement en raison du froid, pourra être contrée par l'éleuthérocoque, précise Stéphanie Mezerai. Au choix :
- En gélules dosées à 250 mg : 2 gélules le matin et une le midi, au repas.
- En décoction de racines séchées : plonger 20 g de racines dans 1 litre d'eau. Faire bouillir 15 minutes, infuser 10 minutes, filtrer. Boire un tiers de la préparation le matin, le reste le soir.
- En poudre : 1 cuillerée à café 1 à 2 fois par jour dans une boisson...
- ou de l'eau chaude parfumée avec du miel.
- En teinture : 30 à 40 gouttes, 3 fois par jour.
Prévoir une cure de 3 semaines suivie d'1 semaine de pause, à renouveler tous les 1 à 3 mois.
Stéphanie Mezerai se souvient de cette cliente quinquagénaire : « Elle passait le brevet de nageur sauveteur, qui consiste à nager en plein automne sur la côte atlantique pour aller chercher des mannequins lestés. La prise d'éleuthérocoque, trois mois avant l'épreuve, lui a permis de diminuer le nombre de fois où elle était malade durant cette période éprouvante ». D'ailleurs, complète-t-elle, les plantes adaptogènes mettant toujours au minimum trois à quatre semaines à agir, « il faut vraiment les prendre sur le long terme et pas seulement un mois puis s'arrêter ». Leur dosage, varie, lui, d'un individu à l'autre. Certains métabolisent plus vite les principes actifs que d'autres. Si l'alcool ou les médicaments font vite de l'effet sur vous, c'est qu'a priori vous devez plutôt envisager des doses faibles.
Lors de votre achat, privilégiez la version bio, d'origine française, allemande ou européenne avec des taux d'éleuthérosides (son principe actif) de 0,8 à 1,5 % minimum. Les extraits liquides ou hydroalcooliques sont souvent plus riches en actifs, contrairement aux infusions et décoctions, moins stables et au goût assez désagréable. L'éleuthérocoque est en revanche déconseillée si vous souffrez de palpitations ou troubles cardiaques. Victime de son succès, elle figure désormais sur la liste des plantes en voie de disparition. Heureusement, comme elle est adaptée à la culture sous nos latitudes, vous pouvez en faire pousser dans votre jardin.
Bien faire pousser ses adaptogènes
Certaines adaptogènes peuvent être cultivées dans l'Hexagone. Voici quelques conseils.
- L'éleuthérocoque prospère en pleine terre, dans un sol argileux et humide. Appréciant les lisières de forêts, elle peut s'intégrer à une haie, supporte le froid jusqu'à - 30 °C mais supporte mal le soleil intense.
- L'ashwagandha s'épanouit en pleine terre dans un sol sablonneux, nécessite 6 heures d'ensoleillement quotidien, un arrosage régulier et des températures entre 20 et 35 °C.
- Le tulsi se cultive comme une herbe aromatique (en pleine terre ou en pot), apprécie le soleil, un arrosage régulier en pot et doit être rentré en hiver, ou paillé en extérieur.
- Le schisandra se cultive en pleine terre ou dans un pot profond (au moins 30 cm de large), à mi-ombre et dans une terre riche et fraîche. Adaptée aux pergolas ou aux treilles, elle supporte le froid jusqu'à - 25 °C mais craint les fortes chaleurs.
De façon générale, les adaptogènes augmentent leurs taux de composés actifs en cas de basses températures, particulièrement la rhodiole et le rhaponticum.