Dossier
Stress, fatigue, inflammation : La puissance des adaptogènes (2/7)
Face au stress contemporain, les plantes adaptogènes reviennent sur le devant de la scène. Reconnues depuis des siècles par les médecines traditionnelles asiatiques, elles sont de plus en plus populaires chez les Occidentaux qui apprécient leur action sur le stress, la fatigue, l'immunité ou la performance sportive. Originaires d'Asie, elles se cultivent aujourd'hui en France et nous permettent de profiter de leurs bienfaits en circuit court.
Ginseng : la racine des anciens
Le ginseng chinois (Panax ginseng) renvoie à « panacée », car c’est ainsi qu’il est considéré en MTC. Cette plante vivace forestière est devenue rare à l’état sauvage et se cultive désormais en Chine, Corée et Sibérie orientale, mais aussi en Amérique du Nord. On trouve de plus en plus facilement du ginseng américain (Panax quinquefolius), qui possède les mêmes vertus que le chinois et « dont la filière est plus facile à tracer », rappelle la Dre Anne-Sophie Lemaire. Pour être efficace, le ginseng doit être ramassé après quatre à six ans, lorsque ses racines sont riches en ginsénosides, molécules qui lui confèrent sa puissance stimulante et anti-inflammatoire. « Cette plante adaptogène très puissante agit sur les sphères psychique et physique », explique la Dre Laure Martinat. Elle est utilisée lors des épisodes de grande fatigue, en particulier en cas de syndrome de fatigue chronique, et pour améliorer les performances physiques, notamment dans les milieux sportifs. » Traditionnellement utilisée sur les personnes âgées, « c’est la plante de référence en cas de convalescence difficile », mais aussi pour...
stimuler les fonctions cognitives et accroître les performances de travail. « On la donne rarement aux jeunes », ajoute Anne-Sophie Lemaire, « car on considère qu’il risque paradoxalement de fatiguer une personne jeune. »
Le saviez-vous ?
La forme de la racine du Panax ginseng évoque celle de la mandragore – herbe des magiciens – dans son aspect humanoïde. Cette ressemblance se reflète dans ses appellations en chinois mandarin (rén-shēn), ainsi qu’en coréen (in-sam), tous deux signifiant « homme-racine ». Cet anthropomorphisme pourrait expliquer les qualités exceptionnelles – quasi magiques – attribuées au ginseng…
Sa réputation de stimulante sexuelle n’est plus à faire. Plusieurs études ont appuyé son effet aphrodisiaque chez l’homme et chez la femme, et d’amélioration de la fonction érectile. Il aurait aussi des effets bénéfiques sur les troubles liés à la ménopause. « Sans oublier que le ginseng est hépatoprotecteur, et améliore les paramètres métaboliques », conclut Laure Martinat.
Ginseng rouge ou blanc, lequel choisir ? « On retrouve les mêmes vertus dans les deux produits, mais le ginseng rouge, grâce à son mode de production, garde une concentration finale en saponines et ginsénosides quasi intacte, contrairement au ginseng blanc » , précise Stéphanie Mezerai.
Afin de bien choisir votre complément alimentaire, veillez à ce qu’il contienne un extrait de « racine de ginseng » et pas seulement un « extrait de ginseng ». Et assurez-vous de sa teneur en ginsénosides. En capsule ou décoction de racine séchée, prenez un minimum de 500 mg. Les dosages peuvent aller jusqu’à 3 g par jour, trois fois par jour, à ajuster en fonction de votre organisme et des recommandations de votre thérapeute.
Le cas des maladies auto-immunes
Les plantes adaptogènes sont parfois déconseillées aux personnes atteintes de maladies auto-immunes, car elles peuvent stimuler de manière excessive le système immunitaire ou perturber son équilibre. Le ginseng, l’éleuthérocoque ou l’astragale par exemple sont reconnus pour leur capacité à stimuler la production et l’activité des cellules immunitaires. Mais, rappelle Stéphanie Mezerai, l’astragale possède aussi un effet immunomodulateur. C’est-à-dire qu’elle régularise et modère le fonctionnement du système immunitaire sur une prise au long cours (2 à 4 mois environ). « L’astragale convient donc autant dans le cadre des maladies auto-immunes qu’en cas de faiblesse immunitaire », rassure la praticienne. La rhodiole ou l’ashwagandha ont également des effets équilibrants, et peuvent être mieux tolérées.