Plantes et Santé Le magazine de la santé par les plantes

Sept organes négligés... et pourtant si utiles (6/8)

Au sein de notre organisme se logent certains organes méconnus, dont on ignore parfois jusqu'à l'existence. Ils jouent pourtant des rôles essentiels, voire indispensables à la vie. Ce dossier a pour but de mettre en lumière ces organes  mal compris, voire impopulaires, tels que la rate, l'appendice, la vésicule biliaire  ou le thymus, et souligner l'importance de les maintenir en bonne santé.

Le thymus, foyer de notre immunité

Le thymus, foyer de notre immunité

Situé derrière le sternum, entre les poumons, le thymus sert à la maturation d’un certain type de cellules immunitaires : les lymphocytes T (globules blancs). Selon le Dr Bessoudo, il constitue " l’identité propre de l’humain, le soi, car c’est là que sont fabriquées les défenses spécifiques pour combattre des éléments extérieurs pathogènes ".

S’il joue un rôle essentiel dans le développement du système immunitaire chez l’enfant, le fait qu’il s’atrophie après la puberté laisse penser qu’il devient inutile chez l’adulte. Mais " la diminution de sa taille tient au fait que les cellules immunitaires qui le composent se perfectionnent ", rectifie Jean-Christophe Charrié, médecin et président de l’Institut d’endobiogénie de médecine préventive et intégrative. Il n’y a donc pas de raison de retirer le thymus, sauf en cas de tumeur. D’autant qu’une étude publiée en août par des chercheurs d’Harvard suggère que les sujets ayant subi une thymectomie auraient deux fois plus de chance de développer un cancer et seraient plus exposés aux maladies auto-immunes dans les cinq ans suivant l’opération.

Pour préserver son thymus, le Dr Bessoudo recommande de maintenir le système immunitaire éveillé, notamment lors des changements de saison qui peuvent nous exposer à de nouvelles pathologies infectieuses. " L’objectif serait que l’immunité du thymus ne soit pas constamment stimulée mais prête à s’activer. Avec la phytothérapie, on peut justement agir en prévention en...

limitant la formation de biofilm, structure biologique qui permet aux bactéries pathogènes de se développer. " Parmi les plantes utiles en prévention, il cite l’extrait de feuilles de neem, à l’activité antibactérienne et antiparasitaire. On peut aussi utiliser les HE de petit grain bigarade, de citrus, et du pamplemousse pour sa teneur en naringénine, un flavonoïde présent dans la pulple blanche du fruit.

En supplémentation, les vitamines D, C et l’extrait d’ail sont de bons soutiens pour le thymus. Par ailleurs, la revue Science a publié en février une étude à haut degré de preuve observant les effets " remarquables " du jeûne intermittent sur la production de cellules immunitaires par le thymus. Jean-Christophe Charrié conseille d’éviter la consommation de blé : " Cet ingrédient rend difficile l’assimilation du zinc, en lien avec la production de l’hormone thymosine, stimulante du développement des cellules immunitaires. "

Enfin, selon les approches traditionnelles indo-asiatiques, le fait de tapoter le thymus du bout des doigts quelques minutes le matin en respirant lentement et profondément, permet de faire circuler l’énergie vitale qi. Prononcez en même temps le son sanskrit " ohm " qui, par la mise en vibration de nos cordes vocales, a des vertus apaisantes sur la zone du thymus.

Protocole automnal préventif // Soutenir le thymus à l'arrivée de l'automne

Voici le protocole conseillé par le Dr Maurice Bessoudo pour soutenir le thymus à l’approche de l’automne et maintenir son système immunitaire pleinement opérationnel en cas d’infection.

À faire le matin :

  • Mélanger 2 gtes d’huile essentielle de petit grain bigarade avec 1 c. à café d’huile d’olive. Avaler ce mélange tous les jours durant 10 jours.
  • Boire le jus d’un pamplemousse chaque jour pendant 10 jours (vérifier l’absence d’interaction en cas de traitement allopathique).
  • Faire une cure de gélules à base de feuilles de neem (3 gélules par jour) pendant 20 jours.

Un peu d’histoire // Merci Jacques Miller !

Si le nom « thymus » apparaît dans les écrits du médecin grec Galien, qui exerçait au IIe siècle après J.-C., cet organe a longtemps été considéré comme « vestigial », c’est-à-dire ayant perdu son utilité au fil de l’évolution et se maintenant sous une forme rudimentaire. Au XVIe siècle, le chirurgien Ambroise Paré le mentionne comme une glande « fort molle et de consistance spongieuse », mais au début du XXe siècle, on parle encore de « l’énigme du thymus », et son rôle est mal compris. Il faut attendre l’éclair de génie du médecin australien Jacques Meunier (dit Miller), en 1961, pour que cela se clarifie.

Sa sœur était décédée de tuberculose quelques années auparavant et le médecin comptait bien faire avancer la science sur ce sujet. En rédigeant sa thèse de doctorat sur la leucémie virale, Meunier a orienté ses recherches vers le thymus et découvert que les souris à qui l’on enlevait cet organe à la naissance devenaient vite immunodéprimées. Le lien entre thymus et immunité était établi.

  • « Jacques Miller on the thymus », The Journal of Allergy and Clinical Immunology, 24 mai 2005.

  • « Jacques Miller: immunologist who discovered role of the thymus », The Lancet, 8 octobre 2011.

  • « Histoire du thymus », Medecine Sciences (Paris), juillet 2017.

  • Health Consequences of Thymus Removal in Adults

Cet article est reservé aux abonnés.
Pour lire les 78% restants de cet article,
En aucun cas les informations et conseils proposés sur le site Plantes & Santé ne sont susceptibles de se substituer à une consultation ou un diagnostic formulé par un médecin ou un professionnel de santé, seuls en mesure d’évaluer adéquatement votre état de santé.
Vous appréciez nos articles, allez plus loin en vous abonnant au magazine en cliquant ici
Inscrivez-vous gratuitement à la newsletter Plantes & Santé
Recevez chaque semaine nos conseils de bien-être par les plantes, astuces et recettes à faire vous même pour retrouver Equilibre et Santé
Votre inscription a bien été prise en compte 
Politique de confidentialité