Dossier
3 clés pour bien vieillir (1/4)
Comment vivre plus longtemps et en bonne santé ? En comprenant et en respectant les fondamentaux de notre organisme, répond la médecine naturelle. Sommeil réparateur, chrononutrition, activité stimulante, émotions positives, sans oublier les plantes des centenaires… voici nos conseils.
Bien vieillir, ça s'apprend !
Entre 1900 et l’an 2000, notre espérance de vie est passée de 48 ans à 79 ans. En un siècle, nous avons gagné trente-et-un ans d’existence, et même trente-sept ans pour les femmes selon les chiffres de 2018. Quel changement ! Et si nous pouvons nous en réjouir, cette évolution nous interroge aussi, d’autant que nos modes de vie stressants et malsains, font exploser certaines maladies. Alors comment se préparer une longévité heureuse ? Cette quête est ancienne ! Au Moyen Âge, les alchimistes créaient des élixirs de longue vie en faisant macérer un très grand nombre de substances et de plantes dans du vin et du miel. L’addition de toutes ces drogues, plus ou moins connues – racine de zédoaire, d’angélique, carline – était censée produire l’effet rajeunissant recherché.
Aujourd’hui, on invoque notre environnement. Car plus que la génétique, environ 75 % des facteurs de longévité y seraient liés. D’ailleurs, la « découverte » par des démographes de zones « bleues », où l’on vit très vieux, conforte cette approche. Les centenaires de l’île d’Okinawa au Japon, de la région de Barbagia en Sardaigne, ou de la péninsule de Nicoya au Costa Rica peuvent se prévaloir d’une hygiène de vie proche des préceptes de la médecine naturelle : une vie non stressante proche de la nature, une alimentation végétale et faiblement calorique, une activité physique régulière et modérée, le recours à des plantes comme le getto à Okinawa ou le thé de chardon en Sardaigne, des liens sociaux forts… Pour autant difficile d’en faire des modèles. « Plus sain ne signifie pas meilleure santé à la clé », nous rappelle le médecin Andreas Michalsen, fervent défenseur des médecines naturelles. Mais il y a des choses que l’on peut apprendre. Nous vous présentons des approches qui visent à entretenir et à stimuler les ressources intérieures puissantes de notre organisme.
Aussi, plutôt que la médication allopathique, qui semble d’ailleurs dépassée pour bon nombre de maladies de civilisations, voyons comment au fil des années, nous pouvons mobiliser la mécanique complexe de notre corps tout en le préservant. Par exemple, soyons attentif aux rythmes de notre horloge intérieure. Souvenons-nous qu’elle s’est calée sur l’alternance de la lumière et de la nuit, des saisons, de l’activité et du repos. Respecter cela, équivaut à augmenter nos capacités à nous régénérer, ce que la biologie a démontré au niveau cellulaire.
Et puis n’oublions pas le rôle primordial du psychisme. En adoptant ainsi une approche globale de longévité, d’autres possibles s’ouvrent à nous. Dernièrement, le peintre Pierre Soulages nous en donnait un bel exemple. Quand on lui a demandé s’il continuait de peindre, alors qu’on fête actuellement son centième anniversaire, il a répondu du tac au tac : « Qu’est-ce qui m’en empêcherait ! »
Toujours entretenir son autonomie
Apprendre à des personnes atteintes de maladies chroniques à se prendre en charge de façon globale, tel est le but de l’Éducation thérapeutique du patient (ETP). Ce protocole, peu connu, mis en place dans certains hôpitaux et cliniques, défend l’idée que pour améliorer sa qualité de vie et faire régresser la maladie, le patient doit la connaître et s’appuyer sur des approches autres que les médicaments, parmi lesquelles la sophrologie, le qi gong, la nutrition.