Dossier
Bien récupérer,
ça s’apprend ! (4/4)
La vie parfois met notre corps à l’épreuve : infection, grippe, opération... Il faut savoir s’en relever.
Faute de quoi, ces déséquilibres peuvent s’installer durablement et devenir handicapants. Il existe des méthodes simples de récupération physique, mais aussi psychique, qu’il est primordial d’acquérir.
Retrouver la forme après une grossesse
Après un accouchement, certaines femmes ne prennent pas de temps pour elles, focalisées qu’elles sont – et c’est tout naturel – sur leur nouveau né. D’autres, au contraire, pensent pouvoir reprendre leur vie active d’avant au lieu d’accompagner leur corps et de l’aider à reprendre des forces.
Or l’organisme vient de subir de profondes transformations, développant de manière rapide et importante l’utérus, ou encore le système vasculaire. Certains organes sont comprimés (la vessie) ou à l’inverse distendus (les muscles abdominaux et le périnée). On ne réalise pas que, pour revenir à son état antérieur, le corps va dépenser beaucoup d’énergie. Le repos est le premier remède, mais comme il n’est pas évident de bien récupérer la nuit à cause du sommeil fractionné de l’enfant, une règle toute simple s’impose: dormir quand bébé dort.
Dans de nombreuses cultures ancestrales, on retrouve la tradition des six semaines, période pendant laquelle la maman considérée comme fragile reste allongée le plus souvent possible, aidée par son entourage. Si notre société est bien loin de ces considérations, nous pouvons les adapter à nos modes de vie : après être restée debout, on peut compenser en s’allongeant au moins aussi longtemps, le bassin légèrement surélevé ; avant chaque action réalisée debout, on peut se demander si elle peut l’être assise, et pour une activité assise, essayer de la faire en position allongée (l’allaitement, par exemple).
L’aide d’un ostéopathe peut être utile pour soulager de nombreux troubles persistants après l’accouchement, notamment les douleurs au dos, aux hanches, au bassin, au coccyx ou encore au niveau de la péridurale. Les gestes ostéopathiques peuvent également accompagner les changements hormonaux, beaucoup plus intenses que pendant l’adolescence ou la ménopause. Rappelons que ces phénomènes sont propices à l’installation du baby blues pour lequel les élixirs floraux tels que le lis martagon, la courgette ou l’hibiscus peuvent être un premier recours. On peut aussi drainer son foie par une cure d’extraits d’artichaut et de radis noir. Suite à l’afflux d’hormones lié à la grossesse, on l’aidera ainsi à bien métaboliser cet excès. 
Récupération périnéale
Le périnée est un muscle essentiel puisqu’il soutient les organes digestifs et génitaux et contrôle la continence anale et urinaire. Pendant la grossesse, il est éprouvé par le poids de l’utérus, mais, dès le huitième mois, on peut le masser avec un mélange d’huiles végétales d’amande douce et de germes de blé afin de l’assouplir et de limiter les risques de déchirure lors de l’accouchement. En même temps, on apprivoise cette partie du corps, organe essentiel pour les fonctions d’élimination et pour la sexualité. Après l’accouchement, on peut aussi le masser par effleurage si le périnée est suturé, ce qui soulage les douleurs et favorise le processus de cicatrisation.
Se réapproprier son corps par le massage
Après avoir accouché, on ne reconnaît parfois plus son corps. Le ventre rond et plein de vie est désormais vide et mou, sans compter les kilos superflus. Le massage est un excellent moyen de se réapproprier son schéma corporel en plus de stimuler l’élimination, la circulation du sang et les défenses immunitaires. Alice Reyss, praticienne en Sensitive Gestalt Massage s’est spécialisée dans la période périnatale : « Grâce à ce soin, la femme se sent à nouveau considérée comme une personne globale, et non plus pour ses différents organes, seins, utérus... » Dans sa pratique, Alice installe les mamans sur le flanc : « La position latérale est très régressive, donc apaisante. » Pour les femmes qui allaitent leur bébé, la praticienne a choisi des huiles végétales : amande douce, calophylle et macadamia, très nourrissantes et cicatrisantes, notamment en cas de vergetures.« Chez celles qui n’allaitent pas, j’ajoute des huiles essentielles, confie Alice, lavande ou camomille noble pour les mamans très inquiètes, ou niaouli pour ses vertus pour la peau. » Idéalement réalisé au cours des premiers mois qui suivent l’accouchement, le massage post-partum se retrouve dans la tradition ayurvédique sous le nom de prasavottar. Il est réalisé avec l’huile de sésame tiède.