Biodiversité
COP16 : des engagements insuffisants pour la biodiversité
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La COP16 sur la biodiversité, présentée comme la « COP de la mise en œuvre », s'est achevée le 1er novembre dernier à Cali, en Colombie, sans grande avancée sur la question centrale de la mobilisation de financements. Les débats ont été vifs autour de la proposition de « crédits biodiversité ». Inspirés des crédits carbone, dont l'efficacité a été fortement mise en doute par plusieurs études, ces derniers ne sont pas plébiscités par les associations de conservation de la nature et certaines ONG qui critiquent l'usage des instruments de marché dans le domaine de l'environnement. Pour leurs promoteurs, ces crédits permettraient de contribuer au fonds de la préservation et la restauration de la biodiversité d'ici à 2030, comme le prévoit l'accord mondial sur la biodiversité adopté à la COP15 de Montréal.
Créé en 2022, le fonds a été timidement approvisionné (400 millions de dollars) lors de cette COP16. Un chiffre très éloigné de l'objectif affiché de 200 milliards de dollars par an d'ici 2030. Agir pour la nature devient pourtant de plus en plus urgent, comme l'a montré la nouvelle liste rouge des espèces menacées d'extinction présentée par l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN). Avec une augmentation de 3 000 espèces animales et végétales confondues, environ 166 000 espèces sont concernées.
L'organisation s'est notamment penchée sur l'état des arbres, dont plus d'un tiers des espèces de la planète sont menacées d'extinction. Parmi eux figurent le marronnier d'Inde, connu en Europe pour ses vertus médicinales, le mahogany grandes feuilles, un acajou précieux d'Amérique latine utilisé pour la construction et le mobilier, de nombreuses espèces d'eucalyptus et de magnolias ou encore les endémiques de certaines îles ou archipels. Du côté des animaux, le hérisson commun est désormais « quasi » menacé d'extinction. Enfin, note un peu plus positive, un accord a été trouvé sur une meilleure inclusion des communautés indigènes et locales dans les négociations sur la nature et le climat, et la reconnaissance de leurs savoirs ancestraux, inestimables.