Economie : après l'océan bleu, cap sur l’océan vert...
Dans le monde des affaires, la concurrence est rude et impitoyable. On dit que les opportunités de croissance sont quasi inexistantes et chaque entreprise est prête à saigner sa concurrente pour avoir sa part du gâteau! Autant le dire, le business est un océan de sang.
La solution, imaginée par des chercheurs du Blue Ocean Strategy Institute, à l’école de commerce INSEAD : passer de cet océan rouge sang à un océan bleu. L’océan rouge, ce sont nos entreprises actuelles qui fondent leur travail sur des activités concurrentielles, impliquant une guerre des prix. Le concept de l’océan bleu invite les entreprises à innover dans des secteurs d’activité sans concurrence, où tout est à créer. Un océan calme et propice à l’abondance. En théorie, pas de compétition car c’est l’entreprise innovatrice qui pose les règles du jeu, c’est l’entreprise qui crée la demande et non l’inverse ! Et là tout est bon à prendre pour imaginer comment faire du chiffre... Mais c’est une course permanente à l’innovation, parce qu’un océan bleu finit toujours par devenir rouge. Eh oui, le succès, ça fait toujours des envieux, qui ne tardent guère à rappliquer.
La méthode de l’océan bleu est donc « de l’innovation, encore de l’innovation, toujours de l’innovation ». Malheureusement, je pense que ce n’est pas la solution. Pourquoi ? Parce que nous sommes dans un monde fermé où la planète et ses ressources ne sont pas sans fin. Si, depuis toujours, la création de valeurs a permis à l’humain son développement, on en arrive aujourd’hui à un point où innover sans limites n’est pas défendable. Et ce n’est pas un hasard si l’on parle actuellement d’économie soutenable, sustainable development, que l’on traduit par développement durable. Il nous faut maintenant une nouvelle valeur dans l’innovation : mon innovation est-elle soutenable ? Voilà finalement la seule question qui nous fera passer d’un océan bleu illusoire à un océan... disons durable.
Qu’on ne se méprenne pas, je n’adhère pas à ces groupes réactionnaires écologistes qui veulent tout interdire au nom d’une démarche ultra-protectrice et finalement négative. La négation génère du négatif et, finalement, du malheur. La planète où nous vivons est suffisamment grande et belle pour offrir un havre de paix, de bonheur et d’abondance de biens, mais à condition d’être sur un mode de partage, de coopération, de respect des autres et aussi de respect du temps qui passe.
Dans les herboristeries Le Nouvel Herbier que j’ai créées, ou quand j’offre mes conseils à de futurs herboristes sur le point de s’installer, je les invite à trouver des solutions uniquement dans cet espace-là. Bravo à messieurs W. Chan Kim et Renée Mauborgne pour leur livre « Stratégie océan bleu : comment créer de nouveaux espaces stratégiques » ! Mais, maintenant, j’attends d’eux qu’ils se penchent sur la « stratégie océan vert » : à quand le livre ?
par Jean-François Astier