Ces arbres, nos sauveurs !

Depuis quelque temps les arbres sont à l'honneur. Partout, livres, articles et expositions ne parlent que d'arbres ! On redécouvre qu'ils sont doués de qualités jusque-là insoupçonnées : mémoire, communication entre eux, capacités musicales… et même curatives ! On met à l'honneur les traditions des peuples ­premiers, et leurs chamans sont invités à parler de leurs pratiques ancestrales.

Si les nouvelles technologies permettent de redécouvrir des qualités du monde vivant que les traditions avaient bien identifiées, qu'en est-il de notre réelle réappropriation de ces savoirs ? Jusqu'où « l'homo scientificus » que nous sommes devenus malgré nous, est-il prêt à aller ? Allons-nous rester comme des badauds à contempler, mi-amusés mi-­subjugués, ces représentants des peuples premiers nous ­expliquer que l'arbre leur parle, et les aide même à guérir leurs semblables ? Ou bien sommes-nous prêts à aller plus loin, et à vivre une expérience de contact intime avec l'arbre ?

Question de croyance, effet placebo même, diront certains, et pourtant… Qui n'a pas, enfant, confié ses larmes à un arbre ? Qui n'a pas, un jour, ressenti un immense appel vers ce silence empreint de sérénité qu'incarne une forêt ? Qui n'a jamais senti le bienfait que lui a procuré le contact bienveillant avec un grand chêne ou un hêtre, un jour de déprime ­passagère ? Et si cette approche intime de l'arbre, cette capacité à ressentir son énergie bienfaisante, était encore en chacun de nous ? Et s'il n'y avait besoin que de laisser nos a priori, nos doutes, nos questions d'hommes modernes éloignés de la nature, pour se ­rapprocher de ces arbres devenus étrangers ?

Alors, franchissons le seuil de la forêt, entrons dans cet espace de silence et approchons de ce chêne, là, sans âge, fort de cette haute stature impressionnante, immobile, silencieux, calme. Quelques instants impressionnés, nous restons là, à l'observer… Rien ne bouge, le temps passe. Puis l'impression de ressentir un ancrage profond nous envahit. Quelle force ! Quelle puissance ! Quel calme ! Quel élan ! Après s'être adossé à cet arbre, on ressent sa force et sa douceur mêlées en nous. Le chêne nous engage à tracer notre route d'être humain, à aller de l'avant sur notre ­chemin. Nous sommes assurés de pouvoir réussir si nous gardons en nous ce calme, cette force et cette confiance. Quoi qu'il advienne, nous sommes prêts à accepter notre avenir !

Et si c'était aussi simple « que » cela ? Et si l'arbre et nous, les humains, n'attendions plus pour nous re-trouver ? Laissons nos doutes et allons vivre ces riches expériences curatives auprès des arbres !