Good Cop ?
Le monde entier s'est retrouvé à Glasgow, du 1er au 12 novembre dernier, pour la conférence des Nations Unies sur les changements climatiques, la Cop 26. Alors que nous bouclons ce numéro de Plantes & Santé, plusieurs promesses ont déjà été faites. Comme celle, signée par plus de cent pays et une trentaine d'institutions financières, d'interrompre la déforestation d'ici 2030. Mais pourra-t-on dire de ce rendez-vous planétaire qu'il a été une good Cop ou une bad Cop ? Ce qui saute surtout aux yeux, c'est la volonté des pays concernés de vanter leurs succès, quels que soient les résultats réels.
On ne sait plus vraiment quoi attendre de ce déploiement diplomatique, économique et de plus en plus financier… Le travail d'éminents experts qui analysent, compilent les datas, agrègent quantité de chiffres, émettent des hypothèses hautes, basses, modélisent des courbes, a fait prendre une tournure très technique à la question, plus fondamentale de savoir comment nous allons protéger notre planète.
Dans les discussions qui se tiennent au sein du Scottish Event Campus, dont le décor hospitalier est verdi par quelques plantes sagement alignées, les références aux drames causés par les évolutions climatiques font presque figure d'épiphénomènes. Pourtant, ils illustrent parfaitement les projections concernant la montée des eaux ou les milliards de tonnes de CO2 supplémentaires qui vont être émises du fait de la reprise post-pandémie.
Aujourd'hui, je m'interroge : quel lien ces décideurs entretiennent-ils vraiment avec l'environnement naturel ? Cultivent-ils un bout de jardin, font-ils des marches en forêt, ont-ils un jour planté un arbre ? Sont-ils tout simplement attachés à un paysage familier, ou capables de constater qu'une nouvelle plante s'est frayé un chemin dans le bitume en bas de chez eux ? Finalement, alors qu'ils mesurent l'évolution des prédations de nos sociétés sur la nature, ont-ils conscience de ce que cette perte signifie ? J'avoue que j'en doute un peu, car tout semble indiquer qu'ils attachent peu d'importance à ce ressenti.
Or, cette façon d'aborder les choses devrait au contraire figurer au cœur d'une conférence comme la Cop. Cela permettrait, je pense, à tous les participants, et à nous qui suivons ces débats, de nous sentir vraiment impliqués dans les promesses faites, au lieu de penser qu'elles n'engagent que ceux qui les ont faites ou pire, que ceux qui y croient. Et de nous rassembler autour d'une certitude ; celle que protéger notre planète a vraiment un sens et que c'est à notre portée.