Le patrimoine sous l'angle du végétal
Minéral, végétal… Loin de s'opposer, les deux règnes font la démonstration, dans cette exposition, de leur long compagnonnage, éclairant sous un nouveau jour les richesses du château de Châteaudun (Eure-et-Loir). Dans la Sainte Chapelle, les décors d'acanthes sont complétés par des éléments de pierre sculptés de motifs végétaux. Dans une autre salle, la plasticienne Raphaëlle Peria fait vibrer par grattage les photographies des ruines des temples d'Angkor enlacées par d'énormes racines. Autre temps fort, l'expo fait dialoguer les détails floraux des tapisseries XVIIe de la collection du château avec les magnifiques pages d'herbier présentant la même espèce et provenant du Museum national d'Histoire naturelle de Paris. Dans une sorte de jeu de piste qui nous emmène jusqu'à la loggia du château découvrir les saxifrages, le parcours, à la fois naturaliste et artistique, confirme que « les plantes peuvent nous mener vers différents ailleurs », selon les mots du botaniste Marc Jeanson, commissaire de l'exposition.
Fragment de frise feuillagée de la cathédrale de Reims, 1230, calcaire.
Raphaëlle Peria, Hopea odorata #2, 2019. Dorure, grattage sur photographie.
Exposition « Fleurs de pierre », jusqu'au 1er octobre 2023. Chateau-chateaudun.fr