L’échinacée et le vivre ensemble
L’ environnement, c’est tout ce qui n’est pas moi », disait Einstein. Fort heureusement, il y a l’immunité. L’immunité, c’est ce qui permet à l’individu de s’adapter au monde extérieur et à ses agressions. Et l’adaptabilité sociale est une sorte d’immunité mentale qui permet de s’accommoder des frottements avec les autres.
Depuis la nuit des temps, l’homme s’adapte à son environnement, et réciproquement : tous deux se façonnent mutuellement. Nous intégrons dans notre génome les fonctions qui nous permettent cela : les enzymes pour rendre assimilable la nourriture disponible dans notre milieu, la flore intestinale pour la digérer et… un mode de fonctionnement social afin de pouvoir cohabiter harmonieusement entre individus et groupes d’individus.
Ces mécanismes se mettent en place progressivement, et ce sont les mutations brutales qui mettent cet équilibre en danger. Introduire brutalement des protéines étrangères dans le corps, des organismes génétiquement modifiés sans être passés par le filtre d’une accoutumance progressive, conduit l’immunité à se détraquer, l’adaptabilité à s’emballer, à se bloquer, à faire n’importe quoi. La fleur originaire d’Amérique du Nord Echinacea (angustifolia ou purpurea) s’adresse justement à cette thématique. Pour les Indiens d’Amérique, elle est un remède traditionnel contre les intoxications aux venins de serpent ou pour faire face aux états infectieux.
Les colons européens ont rapidement compris les qualités de cette plante, et vers 1870, un immigrant allemand, H.C.F. Meyer, conçut une préparation à base d’échinacée, qu’il commercialisa sous le nom de Meyer’s Blood Purifier (littéralement « le purifiant sanguin de Meyer »). Elle rencontra un immense succès populaire. Les autorités médicales d’abord sceptiques se laissèrent convaincre après que Meyer accepta de se faire mordre par un serpent à sonnette en public afin de prouver l’efficacité de son remède. Il n’en fallut pas plus pour convaincre deux professeurs de médecine d’expérimenter la potion, dont ils devinrent d’ardents défenseurs.
Les homéopathes l’utilisent aujourd’hui de deux façons. D’abord en très basses dilutions, proches d’un usage phytothérapique, pour aider les personnes immunodéprimées à affronter les agressions microbiennes. Un usage plus spécifique, en hautes dilutions, permet de soigner en profondeur des patients ralentis, confus, infectés chroniques (enchaînant rhinopharyngites, bronchites, gastro-entérites…), comme intoxiqués, quand ils ne le sont pas réellement par des traitements excessifs et brutaux. Les patients concernés ont un aspect inadapté, manquant de force à la fois physique et psychique pour affronter leur vie de tous les jours. L’échinacée leur permet de rétablir leur capacité à vivre en harmonie avec le monde physique et social environnant.
Echinacea nous donne une leçon de vivre ensemble, sans accepter tout, sans se protéger de tout, en laissant les mécanismes d’adaptation se mettre en place à leur rythme.