Dossier
Maladies auto-immunes, mieux les dompter (1/4)
La polyarthrite rhumatoïde, la sclérose en plaques, la maladie de Crohn ont la même origine : un dysfonctionnement du système immunitaire qui signe leur appartenance à la catégorie des maladies auto-immunes. Des maladies difficiles pour lesquelles la phytothérapie et la nutrition peuvent contribuer à stabiliser l’évolution. Pour vous en convaincre, trois médecins vous donnent leurs conseils.
Maladies auto-immunes, de nouvelles pistes pour aller mieux
Il arrive que notre système immunitaire s’attaque à des composants et à des cellules qui font partie de notre organisme alors qu’il devrait au contraire les protéger. Ce dérèglement immunitaire ainsi que l’inflammation constitue les points communs aux maladies auto-immunes. Pour contrer l’évolution de ces pathologies chroniques, il est difficile de se passer des médicaments allopathiques que sont les immunomodulateurs, les immunosuppresseurs, et en cas d’emballement de la maladie, les corticoïdes. Toutefois, des approches complémentaires ont toute leur place dans les trois pathologies de ce dossier. Polyarthrite rhumatoïde, sclérose en plaques, et maladie de Crohn peuvent être stabilisées, ralenties, voire améliorées, par la médecine complémentaire, tout au moins quand la forme de la maladie n’est pas encore trop grave. Adopter une alimentation hypotoxique est ainsi la première chose à faire. Depuis les années 1980, grâce notamment au Dr Seignalet, on connaît le rôle de la nutrition dans la survenue et le contrôle de ce type de maladie. Et même si...
aucune diète n’a démontré d’efficacité systématique dans leur contrôle, il est clair qu’une alimentation anti-inflammatoire, à adapter au cas par cas, améliore les symptômes.
Il en va de même pour la phytothérapie. La diversité des principes actifs des plantes font qu’elles agissent sur les différents aspects de ces maladies. Elles offrent aussi l’intérêt d’une action en profondeur pour rééquilibrer le terrain. On peut donc les utiliser à la fois en cas de poussée, mais aussi en traitement de fond. Très puissantes, les huiles essentielles sont dans bien des cas incontournables : leur effet anti-inflammatoire calme le système immunitaire. De plus, elles renferment des composés aptes à agir sur les maux qui accompagnent ces maladies comme les douleurs, la fatigue, l’anxiété. Ainsi, plutôt qu’un traitement par maladie, on aura recours à la diversité médicale des remèdes à base de plantes, parmi lesquels chaque malade peut choisir les mieux adaptés à son terrain et à l’évolution de la maladie.
Quelques précautions à prendre
Certaines plantes sont à éviter quand on souffre d’une maladie auto-immune. C’est le cas de celles stimulant le système immunitaire qui favorisent la survenue d’une poussée. L’échinacée, (Echinacea purpurea), l’astragale de Chine (Astragalus membranaceus), le ginseng (Panax ginseng), en font partie ainsi que certains champignons médicinaux, le shiitaké, (Lentinula edodes) et le maitaké, (Grifola frondosa).
On ne choisit pas non plus n’importe quelle forme galénique. Ainsi les feuilles de cassis (Ribes nigrum) sont utilisées pour leurs effets anti-inflammatoires et cortison-like. Le choix semble pertinent. Or, leurs effets diurétiques ne font pas bon ménage avec les corticoïdes, (risque de diminution du taux de potassium dans le sang, un élément indispensable pour le cœur).
En revanche, le macérat glycériné de bourgeons de cassis permet de bénéficier des effets favorables du cassis sur l’inflammation sans risques d’interaction (en cures de trois mois avec un mois de pause).