Dossier
Maladies auto-immunes, mieux les dompter (3/4)
La polyarthrite rhumatoïde, la sclérose en plaques, la maladie de Crohn ont la même origine : un dysfonctionnement du système immunitaire qui signe leur appartenance à la catégorie des maladies auto-immunes. Des maladies difficiles pour lesquelles la phytothérapie et la nutrition peuvent contribuer à stabiliser l’évolution. Pour vous en convaincre, trois médecins vous donnent leurs conseils.
Stabiliser la polyarthrite rhumatoïde
La polyarthrite rhumatoïde (PR) est une maladie inflammatoire du tissu conjonctif et notamment de la membrane synoviale. Ce rhumatisme inflammatoire chronique évolue par poussées et est susceptible de provoquer des déformations et des destructions articulaires. L'approche thérapeutique nécessite la prise en compte du terrain et pas seulement un traitement symptomatique. Effectivement, le terrain neuroendocrinien est particulier et son déséquilibre relève de différents facteurs (environnement hormonal favorable, présence d'agents infectieux). Sa réharmonisation passe par une hygiène de vie combinant l'alimentation, l'activité physique, le rythme veille sommeil. Cela permettra déjà à l'organisme d'éliminer le maximum de toxines formées in situ.
Sur un plan pratique : tout traitement spécifique sera précédé par une phase de drainage. Ce dernier sera associé à une diététique rigoureuse, fer de lance du traitement, avec éviction des aliments réputés déstabilisateurs comme les laitages, les substances à index glycémique élevé, le gluten, les alcools, les graisses saturées, la viande rouge et les charcuteries, les plats préparés industriels… Rien qu'une alimentation riche en fruits et légumes frais contribuera à libérer l'organisme de beaucoup de toxines. À cela, on associera une complémentation sous forme de complexes polyvitaminés (en particulier vitamine D3 associée ou non à de la K2), de minéraux et d'antioxydants. Par ailleurs, l'usure cartilagineuse et la résorption osseuse seront freinées par des substances à base de N-glucosamine et de chondroïtine sulfate, ainsi que du silicium organique.
Soutenir les surrénales
Dans la polyarthrite...
rhumatoïde, on note fréquemment un dysfonctionnement des surrénales entrainant un déficit hormonal. Le mélange de ces huiles essentielles vise à stimuler ces glandes tout en ayant aussi une visée anti inflammatoire :
- HE eucalyptus citriodora : 3 ml
- HE achillée de ligurie : 1 ml
- HE pin sylvestre : 5 ml
- HE gaulthérie couchée : 2 ml
- HV calophylle inophylle : 5 ml
- Excipient : gel neutre, compléter un flacon de 100 ml
Posologie : faire 2 à 3 applications par jour, au niveau des surrénales pendant 2 semaines.
En complément de la diététique, certaines synergies vont permettre notamment de moduler le terrain immunitaire, de gérer l'inflammation. Parmi les plantes anti-inflammatoires adaptées on trouve le gingembre, la griffe du diable (ou harpagophytum), l'achillée millefeuille, le saule blanc, et du côté des huiles essentielles, la gaulthérie et le poivre noir. Pour les plantes antalgiques, je conseille les huiles essentielles de laurier noble, de romarin à camphre, de vergerette du Canada, d'eucalyptus citronné et celle de reine-des-prés. En gemmothérapie, viendront en premier le cassis, la vigne vierge, mais vous pouvez également vous tourner vers l'airelle et le pin des montagnes. Enfin, n'hésitez pas à faire des cures d'ortie piquante, de prêle ou de bambou tabashir. Instauré le plus rapidement possible, le traitement qui fait, en quelque sorte, corps avec le mode de vie du patient permet d'espérer une stabilisation de la maladie, voire une régression.
Cure
Quatre teintures mères pour un drainage complet
Le souci agit au niveau de la peau comme draineur tout en étant anti-inflammatoire. L'alkékenge est un diurétique comme l'orthosiphon. Le romarin complète leur action en agissant au niveau du foie.
Ingrédients: Teinture mère (TM) de souci, drainage cutané • TM d'alkékenge, drainage articulaire • TM d'orthosiphon, drainage rénal • TM de romarin, drainage du foie.
Préparation: Mélanger en quantité égale dans un flacon de 125 ml.
Posologie: Prendre 50 gouttes matin et soir dans un grand verre d'eau ou bien mettre 150 gouttes dans 1 litre d'eau. À boire dans la journée. Faire cette cure pendant une à deux semaines selon l'ampleur de l'affection. La reprendre, si la situation l'exige, tous les trois ou quatre mois.
Améliorer le terrain enflammé
Pour diminuer l'inflammation, on peut utiliser la gemmothérapie. Le bourgeon de cassis est un anti-inflammatoire rhumatismal, et un tonifiant du système nerveux, il favorise la sécrétion de cortisol. Il se combine bien avec celui de vigne vierge connu pour agir lors de rhumatismes déformant des petites articulations. Deux plantes pourront aussi être prises de façon concomitante. La racine d'harpagophytum est antalgique et la vergerette est en bonne place pour évacuer les déchets métaboliques.
À faire
Préparation 1: Macérat glycériné mère de bourgeons de cassis • Macérat glycériné mère de bourgeons de vigne vierge • Mettre en quantité égale dans un flacon de 60 ml.
Posologie : Prendre 10 gouttes le matin avant repas, 5 gouttes avant le déjeuner, pendant trois à quatre semaines.
Préparation 2 : Extrait sec d'harpagophytum • Extrait sec de vergerette du Canada.
Posologie : Prendre 2 gélules de 200 mg, trois fois par jour avec les repas. Éviter un usage chronique pour l'harpagophytum, car il risque de provoquer des inflammations de l'estomac.