Dossier
Décoder ses déchets et mieux détoxifier son corps (5/5)
Selles, urines, sueur… tout ce que notre corps rejette parle de nous et de notre santé. Les organes chargés d'éliminer les toxines, appelés émonctoires, jouent un rôle majeur dans l'équilibre physiologique de l'organisme. Pour les conserver en bon état, et éviter par la suite de développer des pathologies, Plantes & Santé a recueilli les conseils de naturopathes, de médecins et d'homéopathes afin de nettoyer, purifier notre corps et de stimuler son bon fonctionnement.
Sueur : la régulatrice
On perd en moyenne un litre de sueur par jour. Une élimination vitale, car la sueur assure la bonne régulation thermique de l’organisme et permet l’élimination des toxines, bactéries et autres virus. Pas question donc de la bloquer ou l’empêcher de remplir correctement son rôle. « Le corps doit expulser de toutes les façons, indique Sandra Lasseri Piat, naturopathe et thérapeute en médecine traditionnelle chinoise (MTC). "Si on bloque la transpiration, il va chercher à éliminer via un autre émonctoire (augmentation des urines, diarrhées). »
Deux solutions rescue en prévention
Un coup de stress peut déclencher une augmentation de la température corporelle assortie d’une hypersudation. L’adrénaline, l’hormone sécrétée en cas de stress stimule l’activité des glandes sudoripares. Voici deux propositions pour éviter ce coup de chaud !
- En se concentrant, suivre le trajet de son souffle en gonflant le ventre à l’inspiration. À l’expiration, visualiser le stress qui s’en va.
- En stimulant avec une pression ferme le cinquième point du méridien du triple réchauffeur, un point majeur de thermorégulation en médecine chinoise. Le point se situe à environ trois doigts au-dessus de l’articulation du poignet.
D’autant que la sueur peut se révéler une...
précieuse alliée pour diagnostiquer d’éventuels problèmes de santé. Une étude publiée en 2016 dans la revue Nature a ainsi montré qu’une goutte de sueur donnait autant d’informations qu’une analyse de sang ! Les chercheurs américains à l’origine de l’étude espèrent ainsi qu’à l’avenir, une simple analyse de la sueur permettra de détecter un début d’infection ou une déshydratation. On sait, en outre, que l’odeur de la sueur peut indiquer la présence de diabète ou d’hyperthyroïdie et que les modifications hormonales peuvent jouer sur la quantité de sueur produite. Le stress nous fait aussi transpirer (lire l’encadré). La diminution des œstrogènes chez la femme (ménopause, pilule) produit le même effet. Enfin, notre hygiène de vie a une incidence sur ce mécanisme. L’alimentation en particulier. « Quand le foie est surchargé, la transpiration prend une odeur plus acide, plus âcre, note Sandra Lasseri Prat. De plus, la digestion, si elle est difficile, augmente la température corporelle et par conséquent la quantité de sueur. » Attention donc aux épices qui « piquent » et aux plats riches en matières grasses qui saturent le foie et peuvent donner à la sueur une mauvaise odeur.
Une décoction contre les sueurs nocturnes
Les sueurs nocturnes sont dues à un dérèglement hormonal (courant à la ménopause) mais pas toujours. Des apnées du sommeil ou un dîner riche et (ou) trop arrosé peuvent parfois les expliquer. Au-delà de l’inconfort qu’elles provoquent, elles perturbent la qualité du sommeil. Une tisane à base de sauge et de thym peut aider.
Méthode
- Verser 2 c. à soupe du mélange sec (moitié de chaque) dans 50 cl d’eau froide, puis faire bouillir trois minutes.
- Retirer du feu, laisser infuser à couvert trois minutes. Filtrer.
- Boire 3 tasses par jour, avant les repas (éviter d’en boire juste avant le coucher).
Si, malgré de bonnes mesures d’hygiène et une alimentation ad hoc, la transpiration reste une gêne, on peut s’aider des plantes. La sauge et le thym sont des alliées précieuses, car elles limitent la quantité de sueur (sans altérer la thermorégulation) en agissant sur les glandes sudoripares. La sauge calme aussi la sphère digestive et lutte contre les bouffées de chaleur. On peut les prendre en cure (se référer à la posologie, mais à poursuivre généralement sur vingt jours). Parallèlement, et hors problème pathologique connu, notre naturopathe recommande de tenter le sauna qui active les glandes sudoripares et aide à éliminer les bactéries en surface ou la douche écossaise (on alterne le chaud et le froid) qui peut aider l’organisme à s’autoréguler. L’idée étant de permettre à l’organisme, pour finir, de gérer seul sa bonne thermorégulation et donc la sueur.
À lire
- Happy intestin. Mes outils de naturopathe, par Anne-Lise Dufour, éd. Ideo.
- Manuel de détoxication. Santé et vitalité par l’élimination des toxines, par Christophe Vasey, éd. Jouvence Santé.
- Les virus ne passeront pas par moi, par Marc Pérez, éd. Eyrolles.
- Le charme discret de l’intestin, par Giulia Enders, éd. Actes Sud.