Excroissances : faire peau nette
Certains organismes ont parfois la fâcheuse habitude d’accumuler ou de fabriquer en excès certains tissus. Verrues, kystes graisseux, polypes prolifèrent ou bien la peau devient épaisse, jusqu’à former une véritable corne. De la solution cosmétique au traitement thérapeutique, l'aromathérapie offre des solutions efficaces.
Les excroissances cutanées (verrues, kystes, polypes...) qu’elles soient internes ou externes, sont traitées en aromathérapie par les mêmes huiles essentielles. Parmi les grandes familles aromatiques que la nature nous offre, celle des cétones terpéniques possède de puissantes propriétés d’exfoliation cellulaire, mises à profit dans des synergies pour traiter verrues, condylomes, excroissances en tout genre...
Un organe sous influence
La peau constitue l’interface avec notre environnement, c’est un organe richement innervé et vascularisé. Ses états d’âme ne sont pas toujours simples à prendre en charge. La peau est tout en ambiguïté : barrière fragile et sensible, c’est aussi un rempart robuste tant sur le plan bactériologique que mécanique ou thermique. Les agressions qu’elle peut subir sont multiples : climatiques (vent, froid, chaleur), infectiologiques (bactérie, virus, champignon ou parasite), chimiques (acide, base), corpusculaire (UV, rayon laser), mécanique (abrasion, pression...). Son équilibre est aussi soumis à de multiples influences. En relation directe avec le système immunitaire par sa flore saprophyte, elle est aussi très liée au système endocrinien qui régule les glandes sébacées, et elle subit également les contrecoups liés aux faiblesses du système digestif et du foie qui gère la qualité du sang. Enfin, intimement reliée au système nerveux, les émotions négatives et le stress peuvent instantanément modifier son aspect (eczéma, acné, verrues...). D’ailleurs, au moment de la fécondation in utero, lorsque l’embryon se forme, c’est le même feuillet embryonnaire, le même groupe de cellules, qui donnera naissance à la peau et au système nerveux. Ce fait nous permet de mieux comprendre le retentissement d’un déséquilibre émotionnel sur la peau, et vice versa.
A consulter : notre remède contre les verrues à base d'huiles essentielles
Fabriquer, accumuler
Les excroissances cutanées sont fréquentes et leur étiologie oriente le traitement lorsque ce dernier prend une dimension plus curative que symptomatique. Les verrues, ou condylomes, (sur la peau ou les muqueuses) sont la plupart du temps une infection virale de type papillomavirus (HPV), mais aussi pox virus pour les molluscums. Un déséquilibre émotionnel, souvent en relation avec une colère, peut aussi les faire sortir, leur localisation amenant au thérapeute en médecine chinoise des informations importantes quant à leur signification. L’âge et le vieillissement physiologique amènent aussi de façon fréquente chez la personne âgée une production exacerbée de tissus (totalement bénigne) appelés kératoses séborrhéiques. Les polypes des muqueuses gynécologiques, respiratoires ou digestives fréquemment retrouvés au sein d’une même famille, se développent aussi sur des zones pro-inflammatoires, souvent le siège d’infections ou de lésions à répétition comme rhinite, allergie, irritations... Dans tous les cas, le polype est à traiter surtout dans sa localisation digestive car il fait le lit du cancer colorectal.
Accumulation de tissu graisseux ou de couche cornée, ces phénomènes sont bien souvent en rapport avec un besoin de se protéger. Leur localisation nous délivre un message. La « culotte de cheval » est en rapport avec l’énergie du rein nécessaire à la fécondité, la corne épaisse plantaire évolue avec les événements de vie. Sa localisation sur les zones réflexes plantaires apporte une véritable lecture de la psyché de l’individu, ainsi que les organes qu’il a besoin de protéger.
Les traitements allopathiques dermatologiques des verrues, condylomes à HPV ou autres kystes reposent pour la plupart sur des médicaments salicylés, de l’azote liquide, des opérations laser et même des ponctions pour aller déloger des accumulations incrustées (kystes sébacés) dans les couches profondes de la peau. Ces traitements sont souvent sources de brûlures et de souffrances dues à la puissance des actifs, et il y a fréquemment récidive par la suite.
En aromathérapie, le problème peut être envisagé d’un point de vue purement symptomatique, comme en allopathie. Mais les huiles essentielles nous permettent aussi de réharmoniser les grands systèmes de l’organisme et notamment celui qui est identifié comme faible : immunité, équilibre hormonal, système veineux, gestion du stress. Au traitement local avec la formule proposée, il est donc conseillé d’associer une voie interne adaptée, sur les conseils d’un aromathérapeute. Par exemple, une infection virale (verrue plantaire, HPV ou molluscum) évoque plutôt une baisse immunitaire sûrement en rapport avec un déséquilibre digestif, une mauvaise hygiène alimentaire, un manque de sommeil ou bien un déséquilibre émotionnel ou une fatigue. Une hyperkératose peut être en rapport avec une peau très sèche et un manque de matière lipidique comme les acides gras essentiels oméga 3. En ce cas, une cure d’huile végétale par voie interne (huile de lin ou de colza) et cutanée (huile végétale de rose musquée ou d’argan), une hydratation et une exfoliation aromatique douce de l’épiderme avec le gel de notre formule appliqué une fois par jour, sauront sûrement apporter une amélioration.
Propriétés ciblées
La formation de kystes séborrhéiques ou de boutons enkystés à l’adolescence évoque un problème endocrinien, ou tout au moins une suractivité des glandes sébacées. En ce cas, le traitement retient la voie interne pour rétablir une harmonie hormonale, ainsi que des huiles essentielles localement pour réguler, désinfecter, désenflammer et exfolier.
De la verrue sur le menton au polype nasal, en passant par le condylome HPV et les peaux hyperkératosiques (épaissies), les huiles essentielles de la formule, choisies dans la famille des cétones terpéniques, sont utiles pour aider le derme à retrouver son intégrité. Ces propriétés kératolytiques et lipolytiques sont particulièrement utiles dans les soins cosmétiques (concentration inférieure à 2 %) qui visent à lisser le grain de peau, améliorer l’éclat du teint et venir à bout des imperfections (acné, comédons). Sur un registre plus thérapeutique, employées à plus forte concentration (10 %), elles aident à faire disparaître les boutons enkystés ou même les lésions causées par le papillomavirus.
Mais attention, ces HE présentent à l’inverse un risque toxique lorsqu’elles sont utilisées d’une manière inadaptée : surdosage, durée de traitement trop longue, sujets fragiles. Ces risques gravissimes ne sont que le pendant de leurs propriétés pharmacologiques inégalées. Pour s’affranchir de toute toxicité, il est donc important de ne jamais conseiller ces HE aux sujets comme la femme enceinte, allaitante, les enfants de moins de 6 ans, les personnes épileptiques, et de ne jamais dépasser les concentrations conseillées ainsi que les doses d’administration ; puis de bien observer des moments d’arrêt (fenêtre thérapeutique) pendant lesquels le corps ne reçoit aucune huile.
Ma formule aroma pour restaurer peau et muqueuse
Propriétés : action exfoliante, kératolytique et lipolytique, antivirale et antibiotique.
Indications : exfoliation des peaux mixtes à grasses, cicatrices de tous types (acné, opération chirurgicale, plaie…), surinfection de boutons, acné, excroissance cutanée (verrues, condylomes de papillomavirus), kyste séborrhéique. Peut être utilisé sur les muqueuses externes (vulve, anus)
Ingrédients :
- HECT* de sauge officinale (Salvia officinales) : 0,25 ml
- HECT de lavande aspic (Lavandula spics) : 0,5 ml
- HECT de niaouli (Melaleuca quinquenervia) : 0,5 ml
- HECT de romarin à verbénone (Rosmarinus officinalis CT verbénone) : 0,25 ml
- HECT d’eucalyptus à cryptone (Eucalyptus polybractea à krypton) : 0,5 ml
- Huile végétale de pépins de framboise : 2 ml
- Gel d’aloé vera : QSP 50 g ou QSP 20 g seulement pour traiter les lésions HPV et les kystes sébacés.
*HECT : huile essentielle chémotypée.
Préparation : faire préparer en pharmacie ou à réaliser en respectant l’ordre des ingrédients : d’abord l’huile végétale, puis les huiles essentielles et enfin le gel d’aloé vera.
Voie cutanée : masser la zone à traiter avec une noisette de gel, deux fois par jour, pendant trois semaines. Pour l’effet gommage sur le visage, appliquer le soir, pendant trois semaines, puis arrêt. Précaution : éviter le contour des yeux.
Contre-indications : grossesse et allaitement, enfant de moins de 6 ans, sujets épileptiques.
Cor, corne et durillon : es essences qui dissolvent
Les traitements de l’hyperkératose reposent sur une synergie d’HE riche en propriétés révulsives (réchauffe la zone, favorise les échanges), kératolytiques et exfoliantes. Pour cela, on applique les HE de romarin à camphre, de pin sylvestre et de gaulthérie couchée.
À faire : mélanger à parts égales dans un flacon de 10 ml et déposer 1 à 2 gouttes sur la zone à traiter, matin et soir, en prenant soin d’épargner les zones où la peau est fine et se laver les mains ensuite. Poursuivre jusqu’à amélioration, contre-indiqué chez la femme enceinte, allaitante, le sujet épileptique et l’enfant de moins 6 ans.
Des actifs aromatiques exfoliants
La famille aromatique des cétones terpéniques a des propriétés pharmacologiques particulièrement adaptées au lissage, à l’exfoliation et à la lyse des tissus. Les associer permet de tendre vers une synergie particulièrement puissante, à condition de veiller à varier les molécules : verbénone (HE de romarin à verbénone), bornéone ou camphre (HE de lavande aspic), thuyone (HE de sauge officinale), cryptone (HE d’Eucalyptus polybractea à cryptone). Appliquées sur la peau ou la muqueuse à traiter, elles exercent une lyse bioaromatique des cellules épidermiques. De l’effet gommage des plus doux au peeling abrasif, ces HE sont à doser selon l’objectif à atteindre (visée esthétique ou thérapeutique), mais aussi la zone à traiter (peau ou muqueuse).
Les supports de dilution peuvent être des huiles végétales aux propriétés réparatrices et anti-inflammatoires par exemple comme l’huile végétale de pépins de framboise ou de calendula, ou un gel d’aloé vera. Mais attention, la puissance de ces huiles impose une utilisation cadrée et on ne les conseillera pas aux sujets présentant un système nerveux immature ou fragile.