Dossier
Plantes stimulantes :
faites-en bon usage (1/5)
Pour rester dynamique, booster son intellect et relancer sa libido, l’usage de certains végétaux stimulants est très en vogue. Argousier, damiana, ginseng, guarana, maca… le choix est large. Mais leur consommation, loin d’être anodine, nécessite quelques précautions.
Les toniques, une tendance de fond
À une époque où notre forme physique ne doit pas décliner dans le temps, où nos performances ne sont pas censées flancher et où les temps de repos sont de plus en plus écourtés, les compléments tonifiants et les boissons énergisantes représentent une véritable tendance. La possibilité d’associer des allégations santé à ces produits, dès lors qu’ils contiennent des principes actifs, est une aubaine pour les industriels : ils les font souvent passer pour sains alors qu’ils sont pleins d’additifs et de sucres.
Intéressons-nous plutôt aux stimulants naturels que sont certains végétaux remplis de vitamines, de minéraux ou encore de caféine. Ces substances, qui atteignent les neurones et certains centres nerveux, vont nous aider à nous concentrer, à rester éveillés longtemps, à nous motiver et même à réveiller notre désir – plusieurs d’entre elles étant effectivement reconnues et utilisées comme aphrodisiaques.
Café, maca, brahmi, ginseng… à chacun sa stimulante
Dans cette catégorie de tonifiants, on trouve tout d’abord le café (illustration ci-dessus). Selon la légende, c’est en Éthiopie, dans la région de Kaffa, qu’un éleveur de chèvres aurait découvert le premier les vertus des graines de caféier, en constatant la fougue de ses bêtes qui en avaient consommé. Dans la Grèce antique, le cheval d’Alexandre le Grand raffolait...
, lui, des branches de l’argousier, une plante capable de développer la masse musculaire et de rendre le pelage brillant.
De leur côté, les Incas (Pérou) considéraient la maca comme une plante sacrée. Ils affirmaient que si de futurs parents en consommaient, le bébé serait doté d’une grande intelligence. En Inde, c’est le brahmi, plante ayurvédique, qui aurait joué un rôle important dans les capacités d’apprentissage des gigantesques mantras indiens, outils d’enseignement transmis de génération en génération depuis des milliers d’années. Enfin, en Asie du Sud-Est, on recommande encore le ginseng comme tonique durant la grossesse.
Les effets de ces pépites sont puissants, mais gare au mésusage. Si certaines rechargent nos batteries rapidement, d’autres, prises en permanence, peuvent devenir inefficaces, voire toxiques. Voici donc comment consommer ces plantes qui renforcent les performances aussi bien physiques, intellectuelles que sexuelles, sans perdre de vue les bonnes pratiques liées à l’usage de stimulants naturels.
Symboliques et récits traditionnels
- Le rhizome du ginseng (illustration ci-contre) met six ans à se constituer et devenir efficace. La première année, la racine principale se forme. Les suivantes, de nouvelles tiges apparaîssent – les bras et jambes –, jusqu’à la dernière, apparentée au sexe masculin. La théorie des signatures a conduit les Coréens à utiliser cette racine comme aphrodisiaque.
- Après avoir conquis l’Amérique du Sud, les colons espagnols remarquèrent un taux de reproduction inférieur à la normale chez leurs chevaux ; une observation également applicable aux humains. Les Indiens des Andes recommandèrent alors la maca comme nourriture pour les animaux. L’évolution de la fertilité de ces derniers motiva les Espagnols à en consommer eux-mêmes.
- Dans les tribus des Satere Mawe (Amazonie), le guarana, aussi appelé warana, fait l’objet d’un rituel : le çapo. Les Indiens boivent tour à tour dans une calebasse commune une infusion de warana, la graine décortiquée de la plante ayant été fumée, concassée et réduite en pâte. Ce rituel est réputé faire taire les mauvaises langues et apporter la bonne parole, tout en garantissant l’harmonie entre les hommes.