Plantes et Santé Le magazine de la santé par les plantes

Manger éthique, bon et sain (4/4)

Mettre les produits végétaux à l'honneur, se rendre chez les petits producteurs pour retrouver la saveur des fruits et légumes de saison, se faire plaisir en cuisinant… Alors que nous vivons une crise sanitaire inédite, il est plus que jamais nécessaire de retrouver le lien avec une alimentation saine et vraie, gage de notre santé et de notre énergie vitale. 

Adopter un poids à sa mesure
Adopter un poids à sa mesure

Adopter un poids à sa mesure

Les personnes en surpoids ou obèses sont plus enclines à développer toutes sortes de troubles. Or, 37 % de la population française souffre de surpoids et 17 % d’obésité, selon l’Inserm. De plus, ces excès peuvent entraîner l’apparition de maladies chroniques comme le diabète de type 2, des troubles cardio-vasculaires ou des atteintes articulaires. Bien sûr, nous ne sommes pas tous bâtis sur le même modèle. Et il serait illusoire de vouloir imposer des règles alimentaires strictes pour réguler son poids. Dans la mesure où nous avons tous une sensibilité, un physique, des prédispositions, mais aussi des métiers et des façons de vivre différentes. « À trop chercher à entrer dans une norme, on perd son identité de mangeur », explique la psycho-nutritionniste, Laurence Haurat qui a défini une typologie de sept personnalités. « On veut se coller une étiquette qui ne nous correspond pas. Or, il n’y a pas une, mais des personnalités. Pour faire la paix avec l’alimentation, il faut partir de ce qu’on est. » Établis par des médecins ou des naturopathes, des types de natures se détachent. Hippocrate en avait déjà recensé quatre : le sanguin, le bilieux, le lymphatique et le nerveux. Le naturopathe Alain Rousseau et le ­docteur en biologie Pierre-Valentin ­Marchesseau ont, quant à eux, décrit sept typologies. Et la naturopathe Camille Pelloux dans son livre, Nature ­guérisseuse pour mon ventre, revendique sept ­portraits et cinq sous-catégories.

En se référant à ces profils, on peut se rendre compte des raisons qui sont à l’origine de la prise de poids. Des raisons physiologiques d’abord, comme le précise Camille Pelloux : « Un intestin poreux qui laisse passer des toxines entrave le fonctionnement de ­l’organisme et peut entraîner une résistance à ­l’insuline ». Résultat : un excès de poids se loge sur le ventre. Il faut alors restaurer les parois intestinales en revenant aux fondamentaux de notre physiologie. Manger plus de produits végétaux à tous les repas : fruits, légumes, noix, amandes, huile d’olive et de colza… Limiter la ­charcuterie, le sucre. D’autres facteurs ­hormonaux peuvent interférer. Trop d’œstrogènes ? Et ce sont les hanches qui prennent de l’ampleur. Le foie peut être ­impliqué dans ce processus ­cumulatif, sa faiblesse pouvant ralentir ­l’évacuation de ces hormones. Il faut alors le soutenir en...

prenant du chardon-Marie. Et quand le ­cortisol est en excès ? C’est souvent à cause d’un stress ­chronique qui libère cette hormone de l’action dans l’organisme. Celle-ci va relarguer le sucre dans le sang. Là encore, on constate une concentration des graisses au niveau du ventre. « Il faut apprendre à mieux gérer le stress et faire de la relaxation, du qi gong ou du yoga. »

On l’aura compris, chaque cas est à la fois unique et multiple. Surtout que d’autres causes peuvent s’associer aux manifestations physiologiques. Des causes culturelles, si l’on est issu d’une société où les rondeurs sont un signe extérieur de fertilité. Des causes familiales quand le lien parental crée des ­difficultés relationnelles. Des causes éducatives si on a été conditionné à finir ses assiettes. Des causes émotionnelles quand on se construit une barrière de ­protection pour ne pas avoir à séduire. Ces causes s’entrecroisent, s’additionnent et peuvent créer des blocages, comme une impossibilité de perdre du poids. C’est pourquoi la perte de poids ­passera par une ­reconnaissance de soi, et souvent une prise en charge émotionnelle et personnalisée auprès d’un psychologue ou d’un médecin formés à la psychonutrition.

Quand le problème est trop lourd à porter physiquement ou mentalement, il devient important de se faire suivre régulièrement. « Il ne s’agit surtout pas de faire un régime clé en main qui nous conduit systématiquement à la reprise de poids, explique Pierre Joyeau, expert en micronutrition. Mais plutôt d’intégrer des changements profonds qui correspondent à notre nature première. Cela passe par une prise de conscience personnelle et la déconstruction d’habitudes qui nous ont menés à cette situation. » Tout en restant fidèle à soi, on peut adapter son alimentation, mais aussi sa façon de vivre sans oublier d’introduire une activité physique satisfaisante. Et on constate alors des améliorations : moins de problèmes de santé et un poids allégé. La meilleure preuve, c’est le confort que l’on tire de ces expériences. Et notre cerveau s’en rend vite compte. C’est lui qui nous indique alors qu’il ne faut pas revenir en arrière. Cela se fait petit à petit, en quelques mois avec l’aide de ces spécialistes. Une fois de plus, la précipitation sera contre-nature.

Jouer sur les volumes

Il faut privilégier la ­consommation de produits végétaux, c’est sûr. Mais aussi savoir faire les bons choix. Pour composer votre assiette, pourquoi ne pas jouer sur les volumes ? Une petite astuce pour feinter notre cerveau, car la plupart du temps, les aliments à gros volume sont moins denses que les aliments à faible volume. En jonglant avec, on arrive ainsi à ­équilibrer ses ­repas. Pour préparer une salade complète par exemple : vous pouvez remplir à 50 % votre assiette avec de la laitue. Puis, vous ajoutez 20 à 30 g de noix et une petite poignée de lentilles. Pour finir votre composition, parsemez votre plat avec des aliments de densité moyenne comme les carottes râpées, les tomates ou d’autres légumes verts.

Le retour en grâce du gras

Manger gras a longtemps été considéré comme une erreur. Ce n’est plus vrai aujourd’hui. Notre organisme a besoin de gras pour constituer des réserves énergétiques, pour stimuler la production de nos hormones et booster notre fertilité, pour faire fonctionner notre cerveau, notre microbiote, nos défenses immunitaires. C’est aussi grâce au gras que l’organisme fixe certaines vitamines liposolubles (A, D, E, K). Il faut donc respecter un apport en gras à travers la consommation de graisses animales et surtout végétales. On favorisera les petits poissons gras, le fromage de chèvre ou de brebis, mais aussi un peu de beurre. On privilégiera les huiles de première pression à froid d’olive et de colza. Sans oublier les noix et les amandes.

Décoder l’IMC

Votre poids vous préoccupe. Et pourtant il n’est pas l’indice le plus intéressant pour votre santé. Et ce que vous estimez comme trois à cinq kilos de trop ne devrait pas vous affoler. C’est votre indice de masse corporelle ou IMC (Body Mass Index ou BMI) qui doit être pris comme référence. Cet indice est calculé en divisant le poids par la taille au carré. Si le chiffre obtenu est entre 18,5 et 25, le poids est classé comme un poids normal de santé. Ce qui laisse une marge plus importante. La médecine considère ainsi qu’un poids santé peut varier d’une quinzaine de kilos pour une femme qui mesure par exemple 1, 65 m !

À faire : Calculer votre IMC sur www.liguecontrelobesite.org

Élixirs floraux

Nos émotions peuvent nous faire prendre du poids. Un poids chargé d’affect. C’est pourquoi les élixirs floraux, qui améliorent notre terrain émotionnel, ­constituent une aide pour calmer nos dérèglements ­alimentaires.

  • Le pissenlit : Quand on grignote pour se détendre.
  • La passiflore : Lorsque l’alimentation sert à oublier les injustices subies.
  • L’arnica : Contre les grignotages antifatigues.
  • Le houx : Si la colère vous pousse dans le réfrigérateur.
  • La lavande : Pour rompre avec les injonctions de maman.
  • L’ipomée : Lorsqu’on ne prend plus de repas.
  • Le cœur de Marie : Si vous mangez pour vous consoler d’un chagrin d’amour.
  • Le pétunia : En cas de difficulté pour s’arrêter de manger.

À lire

  • La nouvelle révolution alimentaire, par le Dr Cyril Laporte et Pierre Joyeau, éd. Mango.
  • Le monde merveilleux du gras, par le Dr Laurence Plumey, éd. Eyrolles.
  • Et si vous trouviez (enfin) votre poids idéal ?, par Laurence Haurat, éd. Eyrolles.
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