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Danger sur les sentiers

Danger sur les sentiers

Récemment, j’ai identifié un sentier de marche qui promettait d’être riche de découvertes : situé dans le parc naturel régional du mont Ventoux, il a ceci d’original qu’il propose, grâce à la technologie des smartphones, une découverte ethnobotanique numérique de la flore de ce site sauvage et protégé*. Mais une précision écrite en gras sur le dépliant m’amena à changer mes plans : « Pour votre sécurité, merci d’utiliser ce sentier en dehors des périodes de chasse ». La mise en garde me parut exagérée… mais j’obtins le même son de cloche des locaux : c’était fortement déconseillé. Surtout le dimanche.

Être ainsi empêchée de profiter d’un site naturel me procura une désagréable sensation de manque. Pourtant, je ne suis pas hostile à la chasse par principe. Je la vois encore, comme dans La Gloire de mon père, de Marcel Pagnol, inscrite dans une sorte de rendez-vous dominical, assortie d’un vrai savoir pour les initiés. Pourtant, il faut se rendre à l’évidence, l’image d’Épinal du chasseur avec son chien à l’arrêt, qui attend le départ d’un lièvre ou d’une bartavelle, n’existe quasiment plus. Certes, les mentalités ont changé. Mais surtout, le petit gibier se fait rare. Aujourd’hui, les chasseurs visent surtout les grands animaux, lors de battues importantes, plus dangereuses, et se félicitent de réguler ces populations de sangliers ou de chevreuils qui prolifèrent.

Mais quelles que soient les justifications, elles ne sont pas suffisantes pour priver les promeneurs de ces incursions dans la nature. Celle-ci étant aujourd’hui très convoitée, il nous faut faire en sorte que toutes les catégories d’usagers puissent y trouver leur compte. Nos voisins européens ont depuis longtemps adopté des principes de cohabitation acceptés par tous. Hélas, en se focalisant sur la sécurisation de la chasse, le plan présenté le 9 janvier par le gouvernement esquive complètement le sujet. Pas question que les randonneurs puissent profiter d’une journée sans chasse – ce principe a pourtant existé de 2000 à 2003. À la place, les pouvoirs publics misent sur une application renseignant le promeneur sur le périmètre des chasses plutôt que de réfléchir sur le partage de l’accès à la nature. Or, entre randonneurs, cavaliers, vététistes ou simples marcheurs, nous sommes nombreux à nous y rendre pour nous promener, nous ressourcer ou nous rassurer face à un monde très incertain. Il n’y a aucune raison que ces moments privilégiés constituent un privilège pour qui que ce soit…

*Sentier numérique espace naturel sensible (ENS) Pérégrine Venasque, 1001plants.fr/sentiersnumeriques

En aucun cas les informations et conseils proposés sur le site Plantes & Santé ne sont susceptibles de se substituer à une consultation ou un diagnostic formulé par un médecin ou un professionnel de santé, seuls en mesure d’évaluer adéquatement votre état de santé.
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