Sous le signe de l'immunité
© Paolo Cipriani
Si notre corps entier est une merveille, le système immunitaire qui en protège l’intégrité est tout simplement fabuleux ! Contre tous les intrus qui pourraient porter tort à notre organisme, mais aussi contre les substances ou cellules nocives qu’il produit lui-même, il répond présent. Au fil du temps, il s’adapte, se spécialise, car il est aussi doué de mémoire. Pour mener à bien toutes ces tâches, il est d’une incroyable ingéniosité et ténacité. Les immunologistes ont calculé que dans sa chasse aux intrus, un lymphocyte T parcourt une distance qui, si sa taille était rapportée à celle d’un être humain, serait de 15 km par jour !
Mais de ce fonctionnement, certes complexe, on ne présente souvent qu’un seul aspect. Ainsi, on associe uniquement ces défenses à l’assaut de cellules tueuses (les natural killers) ou à des kamikazes (les granulocytes), qui, il est vrai, se mobilisent lorsque nous contractons par exemple une grippe ou le Covid. Mais pour se protéger, notre organisme n’a pas recours qu’à des procédés de nature guerrière. C’est un des aspects que nous abordons dans le dossier consacré ce mois-ci à l’immunité. En fait, ce sont les nombreuses communautés de micro-organismes qui, parce qu’elles occupent le terrain, parce qu’elles entretiennent son équilibre, constituent le premier pilier de notre système immunitaire. Une dynamique bien spécifique qui vise à l’emporter sans combattre les agresseurs. Et qui, dans l’accomplissement de cette tâche, a besoin de notre soutien. En effet, il nous revient d’entretenir notre système immunitaire, en faisant attention à la qualité de nos aliments, à l’eau que nous buvons, à l’air que nous respirons, jusqu’aux émotions et interactions que nous cultivons. Car notre immunité est fondée sur de nombreuses ramifications qui s’entretiennent en permanence, nous permettant ainsi de rester en bonne santé.
D’ailleurs, de la plus petite cellule apparue aux temps primitifs jusqu’aux animaux, en passant par les insectes et les plantes, nous sommes tous soumis à cette nécessité de nous protéger, sans pour autant entrer en guerre, et ce depuis la nuit des temps. L’immunité, inhérente à tout être vivant, n’est pertinente que lorsqu’elle met en place des principes de coopération, de relation avec ce qui l’entoure : un monde foisonnant. Les plantes elles-mêmes coopèrent et échangent pour mieux résister aux maladies. Cet équilibre vital à préserver est à la base des démarches des différentes médecines traditionnelles.
Aussi, en ce début 2024, formulons le vœu que chacun d’entre nous puisse maintenir une immunité dynamique, reliée, équilibrée, gage d’une belle année à venir !