Dossier
Santé et microbiotes, question d'équilibre ! (4/5)
Il n'existe pas un, mais plusieurs microbiotes au sein de notre organisme : cutané, intestinal, bucal ou encore vaginal. Tous ces écosystèmes, facilement fragilisés, sont interdépendants et contribuent au maintien de notre santé. Suivez nos conseils en micronutrition, phyto et aromathérapie pour maintenir vos flores microbiennes saines sur la durée.
Stabiliser la flore de la bouche
Lors d’un simple baiser, on s’échangerait jusqu’à 80 milliards de bactéries. Et si deux amoureux s’embrassent fréquemment, leurs microbiotes buccaux et salivaires vont se ressembler. C’est dire la volatilité de notre microbiote buccal ! Et comme pour les autres microcosmes bactériens, on peut souffrir d’une dysbiose buccale passagère ou chronique.
Que dit la science ?
Quels liens entretiennent la salive et le microbiote buccal ? C’est la question que s’est posée une équipe de chercheurs anglo-saxons. Et ils ont trouvé des réponses. La salive forme premièrement un film qui permet aux bactéries de se fixer dans cet environnement aux moyens de glycoprotéines. Ces mêmes glycoprotéines vont, en plus, nourrir les bactéries. D’autre part, la salive permet de tamponner le niveau d’acidité de la bouche, le pH constaté étant neutre. Ce qui permet à certaines familles de bactéries de se développer. Enfin, si le flux de la salive vient à diminuer, une dysbiose s’installe.
À cause de la prolifération d’un champignon comme le Candida albicans qui peut provoquer un muguet buccal. « D’autre part, certaines bactéries de la bouche peuvent migrer dans notre...
système digestif », affirme le docteur William Berrebi, gastroentérologue et créateur du podcast et de la chaîne Youtube « Merci docteur ». C’est le cas de l’Helicobacter pylori impliqué dans 95 % des ulcères du duodénum et, dans une moindre mesure, de l’estomac. Bien que typique de la bouche, une autre bactérie, la Porphyromonas gingivalis, peut devenir envahissante. Faisant partie du “complexe rouge”, un groupe de bactéries associées aux lésions parodontales, elle a été identifiée dans le sang des malades qui font des infarctus et dans les dépôts lipidiques sur les parois des artères et notamment les coronaires de ces malades. La dysbiose buccale pourrait aussi perturber la production hormonale des diabétiques tandis que des protéines toxiques comme la bactérie P. gingivalis, ont été collectées dans le cerveau des malades diagnostiqués Alzheimer. Enfin, une étude japonaise précise que l’abondance des genres Prevotella et Veillonella est associée à la maladie parodontale, l’excès de poids et la vieillesse alors qu’une prédominance du genre Neisseria indique une santé buccale saine. Il faut donc apporter un soin particulier à sa bouche et traiter d’abord la maladie parodontale car les bactéries prennent leurs aises dans les interstices et poches gingivales.
Quand notre bouche va au bain
À la place du bain de bouche aseptisant, essayez le bain de bouche ayurvédique à l’huile car il permet de capter les toxines en excès dans la bouche et de régénérer la flore tout en douceur. Suivez la méthode suivante pour le réaliser.
- Prenez une cuillère d’huile de sésame (ou d’huile d’olive si on n’en dispose pas.)
- Mâchez l’huile le plus longtemps possible en prenant soin de couvrir toute la bouche et de ne pas l’avaler car elle est saturée de toxines.
- Recrachez-la et renouvelez l’opération pour vous rincer la bouche.
Note : Vous pouvez ajouter 1 goutte d’huile essentielle de menthe poivrée dans votre cuillère d’huile, ou utiliser l’huile de Bouche d’Amanprana.
Le nettoyage des dents doit se faire consciencieusement, avec régularité et au moyen de brosses douces, avec un dentifrice à l’argile qui aide à capter l’excès bactérien. En revanche, il faut proscrire les bains de bouche antiseptiques qui n’ont leur utilité qu’après une chirurgie buccale. Au quotidien, ils font des ravages dans notre bouche. Un détartrage doit être effectué tous les ans et tous les six mois en cas de gingivite.
Enfin, attention à l’alimentation : limiter sa consommation de sucre avec son pouvoir cariogène et sa capacité à stimuler la production de Candida albicans. Mais la consommation excessive d’aliments protéinés carnés déstabilise tout autant la flore buccale. À bon entendeur…