Dossier
Santé et microbiotes, question d'équilibre ! (1/5)
Il n'existe pas un, mais plusieurs microbiotes au sein de notre organisme : cutané, intestinal, bucal ou encore vaginal. Tous ces écosystèmes, facilement fragilisés, sont interdépendants et contribuent au maintien de notre santé. Suivez nos conseils en micronutrition, phyto et aromathérapie pour maintenir vos flores microbiennes saines sur la durée.
Santé et microbiotes, question d'équilibre !
Il n'existe pas un, mais plusieurs microbiotes au sein de notre organisme : cutané, intestinal, bucal ou encore vaginal. Tous ces écosystèmes, facilement fragilisés, sont interdépendants et contribuent au maintien de notre santé. Suivez nos conseils en micronutrition, phyto et aromathérapie pour maintenir vos flores microbiennes saines sur la durée.
Ces vingt dernières années, le mot « microbiote » est sur toutes les lèvres. Mais si le microbiote intestinal est de loin le plus étudié, d’autres communautés de microbes méritent aussi la célébrité. Le « microbiote humain » comprend l’ensemble des micro-organismes ayant colonisé les différentes parties du corps. Parmi les plus importants, on distingue les microbiotes cutané, vaginal, urinaire, buccal et, bien sûr, intestinal. Tous sont composés de bactéries, mais aussi de virus, champignons, levures et parasites, la quantité et la diversité des micro-organismes présents dépendant des conditions d’humidité, de la présence ou non d’oxygène, du taux d’acidité et des sources de nutriments disponibles. On retrouve ainsi près de 100 000 milliards de germes dans l’intestin, jusqu’à 1 million de bactéries par cm2 de peau et quelque 10 milliards de micro-organismes dans notre bouche !
Si l’on a tendance à les cloisonner, ces différents microbiotes sont bien en lien les uns avec les autres. Par exemple, un déséquilibre du microbiote intestinal peut engendrer la migration du Candida albicans vers le vagin (et favoriser la survenue de mycose) et certaines bactéries...
de la bouche comme l’Helicobacter pylori peuvent se retrouver dans notre système digestif (et provoquer des ulcères). Autant dire que lorsqu’un des microbiotes n’est pas en forme, c’est l’ensemble du corps qui en pâtit. « Le microbiote c’est comme une forêt avec beaucoup d’espèces qui interagissent. Et comme une forêt, l’équilibre du microbiote est fragile », raconte le professeur Stanislav Dusko Ehrlich, spécialiste du microbiote dans le documentaire « Microbiote, les fabuleux pouvoirs du ventre » (2019). Pollution, bains de bouche aseptisants, prise régulière de médicaments, régimes drastiques, mais aussi menstruations sont autant de facteurs pouvant altérer nos populations microbiennes. Or cette perte de diversité et de quantité de microbes, qualifiée de dysbiose, n’est pas sans conséquences. Les études actuelles montrent de nombreux liens entre microbiotes déséquilibrés et pathologies telles que l’obésité, l’eczéma, la dépression, la gingivite ou encore la vaginose. Pour maintenir cet équilibre microbiotique global, une alimentation végétale est incontournable, ainsi que les pré et probiotiques.
Par ailleurs, les plantes et les huiles essentielles représentent des aides précieuses pour nettoyer, désenflammer, réparer et entretenir la santé de nos écosystèmes intérieurs et extérieurs. De l’aloe vera cicatrisante pour la paroi intestinale, de l’huile de sésame régénérante de la flore buccale ou encore du petit-lait pour nourrir nos bactéries vaginales, ce dossier vous emmène explorer le vaste monde des microbiotes, et vous guide sur les actions à mener pour les choyer naturellement et sur la durée.
Le microbiote reflet de notre environnement
La biodiversité qui nous entoure a-t-elle une influence sur celle de nos microbiotes ? C’est ce que démontre une étude publiée dans la revue scientifique Nature communication. Après avoir analysé les microbiotes intestinaux d’individus de tribus vivant proches de la nature, telles que les Hadza chasseurs-cueilleurs de Tanzanie ou les Indiens Yanomami d’Amazonie, l’équipe de chercheurs a trouvé chez ces derniers une grande richesse d’espèces microbiennes, notamment les Bacteroidetes, les Prevotella et Treponema. En comparaison, le microbiote d’urbains s’est révélé appauvri. Une autre expérience menée l’année dernière en Finlande a révélé que chez des enfants de 3 à 5 ans, il suffit d’une exposition à des espaces verts, cinq fois par semaine, pour qu’au bout d’un mois, leur microbiote se diversifie davantage que s’ils vivaient de façon permanente en zone urbanisée.