Dossier
Régime méditerranéen, l'alimentation protectrice pour tous (1/4)
Un régime miracle qui nous garde en bonne santé ? Non, il n'y a rien de miraculeux dans cette diète alimentaire plutôt végétale, très variée, savoureuse et conviviale. En revanche, travaux scientifiques à l'appui, elle fait aujourd'hui l'unanimité et nous promet une meilleure forme et une meilleure santé. À condition d'en comprendre les enjeux et les principes.
© Carlos Gawronski
Régime méditerranéen, l'alimentation protectrice pour tous
Un régime miracle qui nous garde en bonne santé ? Non, il n'y a rien de miraculeux dans cette diète alimentaire plutôt végétale, très variée, savoureuse et conviviale. En revanche, travaux scientifiques à l'appui, elle fait aujourd'hui l'unanimité et nous promet une meilleure forme et une meilleure santé. À condition d'en comprendre les enjeux et les principes.
Tout a commencé dans les années 50 avec l’étude de l’impact sur la santé des modes alimentaires de pays du Nord occidentalisés comme les États-Unis, les Pays-Bas ou la Finlande comparés à ceux des pays dont l’alimentation est moins transformée, comme la Yougoslavie, le Japon ou l’Italie. Les résultats (sur 10 ans et sur 10 000 habitants) ont bluffé l’ensemble de la communauté scientifique : 1 390 Finlandais étaient décédés dont 466 de maladie cardiovasculaire, alors que la Crète comptait 627 morts dont 9 par maladie cardiovasculaire ! La machine était lancée et de nombreux scientifiques, en particulier le Dr Michel de Lorgeril, physiologiste et épidémiologiste, chercheur au CNRS, ont commencé à s’intéresser de très près aux bénéfices santé de cette diète. « En réalité, confie le Dr de Lorgeril, on a recentré nos travaux sur un mode alimentaire traditionnel plus proche de celui de la Grèce, de la Catalogne ou de la Sicile, l’alimentation...
typique de la Crète étant un peu plus grasse (40 % des apports journaliers en graisses chez les Crétois, contre 30 % chez les autres) ». Là encore, les résultats bluffent et assoient les bases scientifiques d’un mode alimentaire qui n’en finit plus de révéler ses bénéfices sur notre santé, cardiovasculaire certes mais pas seulement. On sait aujourd’hui que manger méditerranéen peut avoir un impact positif sur l’ensemble des maladies métaboliques (diabète de type 2 par exemple) mais aussi dégénératives (Alzheimer) et dans la prévention des cancers.
Comment, concrètement, manger méditerranéen et ainsi profiter de tels atouts ? Le régime méditerranéen tel qu’on l’entend aujourd’hui est une alimentation qui s’inspire de ce que ces modes alimentaires ont en commun, mais intègre aussi des éléments déterminants qui touchent à l’organisation des repas (pris en commun, conviviaux) et de l’assiette (portions suffisantes pour la satiété, pas plus), mais aussi du mode de vie (plus actif). Il ne s’agit pas de consommer toute la semaine des tomates arrosées d’huile d’olive. C’est l’ensemble des groupes alimentaires (fonctionnant en synergie) associés à une meilleure hygiène de vie qui rendent le régime méditerranéen si efficace. En suivant ces quelques règles, on peut alors en tirer le meilleur parti, quel que soit son lieu de vie !
À lire
- Comment échapper à l’infarctus et l’AVC, de Michel de Lorgeril, éd. Thierry Souccar.
- Je soigne presque tout avec le régime méditerranéen, de Martine Cotinat, éd. Thierry Souccar.
Un meilleur bilan carbone
Le bilan carbone des alimentations des pays industrialisés n’est pas bon. Fait-on mieux quand on mange méditerranéen ? On peut le supposer, puisque c’est une alimentation plus locale, de saison et plus verte, sans (ou très peu de) produits industriels transformés, dont la production est particulièrement gourmande en énergie. Des chercheurs espagnols ont étudié le bilan carbone des plateaux-repas typés méditerranéens d’hôpitaux de la péninsule ibérique et les ont comparés à ceux d’hôpitaux britanniques et américains. Résultat ? Pour un même apport calorique, les hôpitaux américains et britanniques affichaient un bilan carbone une fois et demie à deux fois supérieur !