Peau
Sept plantes merveilleuses pour votre peau (6/7)
La bourrache et l'onagre, de bons acides gras
La bourrache (Borago officinalis), très répandue au Moyen-Orient (on la dit originaire de l’actuelle Syrie) et en Méditerranée, fournit une huile précieuse. Elle se distingue par sa richesse en acides gras polyinsaturés (AGPI) de la famille des oméga-6 (40 % d’acide linoléique et 25 % d’acide gammalinolénique) et oméga-9 (18 % d’acide oléique). Ces « bons gras » jouent un rôle essentiel dans la constitution des membranes cellulaires, en particulier celles de la peau. Plus l’épiderme est riche en AGPI, plus la fonction de barrière cutanée est efficace. Les AGPI jouent aussi un rôle fondamental dans la prévention du vieillissement de la peau. On pourrait dire que c’est pour elle (ainsi que pour les cheveux) un véritable nectar de jouvence, d’autant que ces précieux AGPI sont absents de l’alimentation industrielle et que nous ne les synthétisons pas.
La bourrache… à doser à la petite cuillère
Les essais cliniques montrant un effet sur des problèmes de peau spécifiques comme l’eczéma ont été réalisés avec des doses quotidiennes relativement importantes d’acides gammalinoléniques de 1,4 et 2,8 g. Pour obtenir ce dosage, il convient de privilégier l’huile de bourrache complète, à raison de 2 cuillères à café par jour. Dans ce cas, on la prend par cure de trois semaines, trois à quatre fois par an, plutôt qu’au long cours, notamment du fait de la présence à très faible dose d’un alcaloïde, la pyrrolizidine, substance hépatotoxique et mutagène. Pour des désordres cutanés moindres, vous pouvez opter pour des gélules. Certaines associent la bourrache et l’onagre, dont l’apport en acide gammalinolénique varie entre 50 et 100 mg par gélule. L’huile d’onagre demande moins de précautions.
L’onagre, quant à elle, est originaire d’Amérique du Nord, où les Amérindiens l’utilisaient déjà pour ses vertus apaisantes et cicatrisantes. L’huile d’onagre se différencie de celle de la bourrache par un ratio différent en AGPI. Elle intègre moins d’acide gammalinolénique et plus d’acide linoléique. S’ils sont tous les deux des oméga-6, le premier est simplement beaucoup plus rare dans nos sources alimentaires végétales que le second. Par ailleurs, l’exploitation de la bourrache présente un rendement bien moindre, ces deux caractéristiques expliquant son prix sensiblement plus élevé que celui de l’onagre.
Les huiles de bourrache et d’onagre sont particulièrement indiquées contre l’eczéma, généralement caractérisé par un manque d’acide gammalinolénique. Elles peuvent aussi bien se consommer par voie orale que s’appliquer directement sur la peau et sur les longueurs et les pointes des cheveux. En externe, elles peuvent s’utiliser très simplement en addition d’une crème de jour, à mélanger dans le creux de la main avant application. Elles auront un effet régénérant et hydratant, redonneront de la souplesse et de l’élasticité au derme et protégeront des agressions extérieures (soleil, vent, froid) grâce à leurs propriétés antioxydantes, et du fait d’une viscosité supérieure, pour ce qui concerne la bourrache.
Gérer les réactions allergiques
Plusieurs études ont montré un lien entre des niveaux trop élevés d’histamine et certaines formes de dermatoses (eczéma, urticaire, démangeaison). L’histamine a pour fonction de détruire les substances étrangères. Un déséquilibre de l’immunité, des apports alimentaires trop importants ou une activité réduite de l’enzyme qui la dégrade peuvent développer une forme d’allergie non-spécifique avec des symptômes cutanés. Le grand plantain (Plantago major) possède un effet antihistaminique en interne (tisane, teinture mère), anti-inflammatoire et antibactérien en externe (macération froide ou application de feuilles fraîches). Prendre 15 à 20 gouttes de teinture mère trois fois par jour avant les repas pendant vingt-cinq jours.