Plantes et Santé Le magazine de la santé par les plantes

Les clés d'une maternité épanouie (4/5)

Après neuf mois de bouleversements et l'épreuve de l'accouchement, la femme doit relever d'autres défis. Des émotions intenses, une grande fatigue, un nouveau rythme à trouver. Comme la grossesse, le post-partum est une expérience unique. Et les plantes sont là pour aider la jeune maman à retrouver la forme, l'équilibre, le moral et sa féminité.

Une maman sereine et confiante

Une maman sereine et confiante

Les traditions incitant à entourer la mère en post‑partum ont la vertu de la préserver de l’isolement et des idées négatives. À cause des difficultés qui peuvent jalonner cette période, il n’est pas évident de développer, seule, sa confiance en soi en tant que mère. Le fameux instinct maternel comporte certes une part d’inné – le « shoot » hormonal d’ocytocine conditionne aussi l’attachement de la mère à son nouveau-né –, mais il résulte également d’une construction sociale permise par un contexte favorable. « Il faut tout un village pour élever un enfant », dit un proverbe africain. Le recours aux doulas (professionnelles), qui procurent un accompagnement émotionnel aux femmes enceintes et aux jeunes mères, est d’ailleurs en plein essor.

Le manque d’aide et de soutien est l’une des premières causes de la dépression post‑partum. À ce facteur s’ajoutent la fragilité psychologique, le stress de la grossesse et de l’accouchement et le changement de rythme, d’autant plus si des problèmes de santé surviennent. De plus en plus de problèmes ­d’infertilité se posent, ce qui charge encore la barque émotionnelle de la maternité. La dépression postnatale se manifeste par un épuisement et un découragement ainsi qu’une perte de confiance en soi, en particulier en son rôle de mère. Ce problème est sérieux puisque 10 à 20 % des femmes sont touchées dans les quatre à huit semaines suivant l’accouchement. « Parce qu’elles sont censées être heureuses, les mères ne parlent pas de leurs difficultés psychologiques », déplore Carole Minker, docteure en pharmacie et spécialiste en infertilité, illustrant bien le décalage entre la société actuelle et la réalité.

Adapter la phytothérapie

Selon Carole Minker, docteure en pharmacie et experte en phytothérapie, les plantes médicinales connues pour agir sur l’humeur peuvent être utiles en cas de dépression post‑partum, mais il faut les adapter.

  • Si la maman n’allaite pas, la spécialiste recommande 30 à 60 mg d’extrait de safran ou 300 à 600 mg d’extrait de millepertuis par jour ; les deux plantes peuvent être prises en même temps, mais seulement sur avis médical.
  • En cas d’allaitement, Carole Minker conseille la verveine odorante et la mélisse en mélange d’infusions, à raison de 1 cuillerée à soupe pour 250 ml d’eau chaude, trois fois par jour.

En tout état de cause, existe depuis le 1er juillet 2022 un entretien postnatal obligatoire avec une sage‑femme ou un médecin à réaliser entre la quatrième et la sixième semaine après l’accouchement. Son objectif est justement de prévenir...

la dépression post‑partum. Le site national 1000-premiers-jours.fr propose quant à lui un questionnaire, l’EPDS (inventaire de dépression postnatale d’Édimbourg), un outil d’autoévaluation utilisé par les professionnels dans le diagnostic de la dépression post‑partum.

Les plantes peuvent aussi aider à la prévenir : l’aromathérapeute Françoise Couic-­Marinier propose de se créer une bulle de bien-être olfactive avec les hydrolats de rose de Damas et de fleur d’oranger : versez une cuillerée à soupe de chaque hydrolat dans un diffuseur humidificateur d’air et branchez-le pendant 15 minutes par heure. Ce rituel peut être mis en place dès la maternité si le personnel est d’accord. Carole Minker recommande le composé floral Deva Émotions de la grossesse, formulé pour développer la confiance dans la capacité à être mère. En gemmothérapie, cette spécialiste indique le macérat de bouleau blanc, à raison de huit gouttes par jour, quatre le matin et quatre le soir. Carole Minker encourage aussi à se tourner vers la luminothérapie, surtout si la naissance a lieu en hiver, ainsi qu’à continuer les compléments alimentaires de la grossesse pendant au moins trois mois après la naissance, car ils apportent, entre autres, de la vitamine D et des oméga-3 connus pour être bénéfiques à la santé mentale.

Roll-on « antidéprime »

Face au baby-blues et à la dépression post‑partum, l’aromathérapeute Françoise Couic-Marinier propose une synergie de trois huiles essentielles (HE). Elle peut être utilisée par toute femme qui allaite et/ou est de nouveau enceinte.

Ingrédients : HE de petit grain mandarine (Citrus reticulata, feuille), 10 gouttes • HE de mandarine verte (Citrus reticulata, zeste), 30 gouttes • HE de camomille noble (Chamaemelum nobile), 5 gouttes • HV de noyau d’abricot (Prunus armeniaca), qsp 10 ml.

Utilisation : Introduire tous les ingrédients dans un flacon à bille ou un flacon compte-goutte de 10 ml. Déposer 2 gouttes du mélange sur vos poignets dès que vous sentez que vous allez craquer, jusqu’à 4 fois par jour.

À noter : L’HE de mandarine verte étant photosensibilisante, éviter toute exposition au soleil dans les 3 à 6 heures suivant l’application.

Des parfums pour renouer avec son féminin

À l’arrivée du bébé, de nombreuses femmes sont happées par leur rôle de mère, oubliant qu’elles sont aussi femmes. De plus, la « dégestation » s’accompagne de changements physiques qui peuvent les déstabiliser. Plusieurs huiles essentielles, conseillées par l’aromathérapeute Aude Maillard, peuvent aider à retrouver son équilibre et son « féminin ». Respirer un stick inhalateur avec l’HE choisie (10 gouttes), en posant l’intention de renouer avec votre féminité.

  • L’HE d’angélique racine (Angelica archangelica) recentre sur soi et apporte ancrage et force féminine. « Son odeur d’herbe humide centre l’esprit vers la terre et la lignée des femmes. »
  • L’HE de myrrhe de Somalie (Commiphora myrrha) aide à rester connecté à soi‑même quand l’instant présent n’est pas facile. « Son parfum envoûtant anesthésie les pensées des mamans vivant un post‑partum instable émotionnellement. »

Ces remèdes naturels sont aussi indiqués pour le baby blues, moins grave que la dépression post-partum, mais beaucoup plus fréquent puisqu’il affecte entre 50 et 70 % des jeunes mamans. En partie dû à la chute des hormones de la grossesse (les progestatifs), il commence entre le troisième et le cinquième jour après la naissance et dure une dizaine de jours. Crises de larmes, hypersensibilité, insomnies, sentiment d’être dépassée sont autant de manifestations du baby blues. Or s’il n’est pas pris en charge, il peut se transformer en dépression ­post‑partum. Un phénomène comparable et méconnu peut survenir à la fin de l’allaitement : le « milk blues », également lié à la chute hormonale, en particulier celle des endorphines sécrétées lors des tétées.

Il faut aussi savoir que le cerveau de la jeune mère exacerbe sa sensibilité aux signes sonores, olfactifs et visuels du bébé, afin de répondre aux besoins de ce petit être qui n’a pas encore l’usage de la parole. Cette « hypervigilance maternelle » est passagère, mais peut s’accompagner de « phobie d’impulsion », qui se définit comme une peur irrationnelle de faire du mal à son bébé, par exemple en le laissant tomber mais aussi en le brusquant voire en le secouant. « Il est essentiel de savoir que ces pensées dérangeantes sont normales, et qu’elles ne doivent pas faire céder à la panique », commente Carole Minker. Elle recommande de réaliser des exercices de respiration en s’aidant d’huiles essentielles : déposez une goutte de lavande à l’intérieur des poignets et inspirez à l’intérieur de vos mains assemblées en cathédrale. Cette essence a l’avantage d’apaiser sans pour autant entraîner de baisse de vigilance.

Les émotions des plus grands

Il est fréquent que l’arrivée d’un bébé bouleverse la fratrie. Une situation à gérer pour la maman en période de post‑partum. Au premier rang de ces perturbations, la jalousie : Nathalie Auzémery, conseillère et formatrice agréée fleurs de Bach, oriente vers l’élixir Holly, qui aide l’aîné à être plus aimable et plus bienveillant envers le bébé. Un sentiment d’injustice peut aussi s’imposer aux sœurs et frères, estimant que si l’on s’occupe moins d’eux, c’est la faute du petit dernier. Pour se débarrasser de cette émotion et les responsabiliser dans la nouvelle configuration familiale, Nathalie Auzémery conseille la fleur de Bach Willow. Enfin, lorsque l’enfant recherche l’attention de manière permanente et excessive, l’élixir Chicory l’aide à accepter l’amour de sa maman envers le nouveau-né.

En pratique : Donner 2 gouttes de la fleur de Bach choisie, directement dans la bouche ou dans un verre d’eau, quatre fois par jour.

Gueristoitoimaime.com

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