Dossier
Une sexualité plus épanouie (4/5)
Et si on essayait de renouveler l'alchimie de notre désir ? Prenons le temps de découvrir pourquoi il peut fluctuer et de remédier aux freins psychologiques et physiques qui nous bloquent parfois. Médecins, sexologues, phytothérapeutes nous transmettent ici des clés pour mettre notre sexualité au diapason de nos aspirations, tout en prenant soin de soi et de la relation à l'autre…
Soigner chlamydias, papillomavirus…
Une relation sexuelle peut être à l’origine d’une infection sexuellement transmissible (IST) telle que chlamydia, gonorrhée, herpès génital, mycoplasme ou papillomavirus. En pleine recrudescence ces dernières années, ces infections peuvent avoir des conséquences comme l’infertilité, le développement d’un cancer, voire la transmission de l’infection au nourrisson. Certains indices peuvent alerter, comme des brûlures lors de la miction ou des écoulements génitaux anormaux, mais les IST sont parfois insidieuses, comme l’explique le Dr Basagana, médecin généraliste spécialiste des maladies éliminables et coauteur du livre Les infections sexuellement transmissibles comme on ne vous en a jamais parlé avec Anaïs Gomez, naturopathe : « L’infection à chlamydias est asymptomatique dans 60 % des cas tandis que la gonorrhée est invisible chez 70 % des femmes. Les virus comme l’herpès ou le papillomavirus peuvent même se manifester jusqu’à des dizaines d’années après la primo-infection ». Il est donc fondamental de se faire dépister régulièrement, et surtout d’utiliser un préservatif.
En cas d’infection, les antiviraux et antibiotiques sont incontournables. Néanmoins, on peut accompagner naturellement ces médicaments. Ainsi, « pour une gonorrhée au niveau de la gorge, suite à un acte sexuel oral, on peut mâcher de la résine de propolis pure et faire des gargarismes de bismuth, un oligoélément agissant sur la sphère ORL. Ils sont tous deux d’excellents anti-infectieux, propose Anaïs Gomez. Prendre du macérat glycériné de cassis permettra de réguler l’inflammation due aux chlamydias, et modulera la réponse immunitaire ». S’il est important de soutenir l’organisme grâce aux traditionnels stimulants de l’immunité (vitamine D, zinc, cuivre), il est aussi pertinent d’agir localement. « La prise de probiotiques spécifiques (Lactobacillus gasseri et L. crispatus) permettra de traiter la dysbiose vaginale souvent présente, ce qui est primordial, particulièrement dans le cas du papillomavirus », souligne la naturopathe.
Connus pour être facteurs de risque du cancer du col de l’utérus, certains papillomavirus sont aussi l’une des premières causes de cancer de la gorge et de la bouche chez l’homme. Si les autorités sanitaires préconisent le vaccin, d’autres recherches continuent. La mycothérapie a particulièrement fait ses preuves. Selon le gastro-entérologue Bruno Donatini, spécialiste des champignons, « les plus prometteurs sont le reishi (Ganoderma lucidum) et le coriolus (Trametes versicolor) ; ce dernier pourrait inhiber la réplication du virus et agir jusqu’à sa destruction. » Il préconise de prendre « 200 mg de poudre de coriolus par voie orale ou mélangée à un gel lubrifiant par voie génitale, selon la zone infectée, une fois par jour sur une période de 2 à 6 mois selon l’évolution de la pathologie ». En outre, une association champignons et huiles essentielles serait un renfort précieux pour cibler d’autres bactéries ou virus.
Synergie d’huiles essentielles et champignons
Cette synergie, proposée par le Dr Donatini, permet de traiter efficacement une infection aux chlamydias ou une gonorrhée de par les propriétés antibactériennes des huiles essentielles (HE), tout en protégeant la muqueuse et en boostant l’immunité grâce à la mycothérapie.
Protocole :
- Mélanger 50 g de Laetiporus sulphureus en poudre, 2 gouttes d’HE d’origan, 1 goutte d’HE de cannelle et 1 goutte d’HE de clou de girofle.
- Ajouter 200 mg de la préparation à une noisette de gel lubrifiant.
- Appliquer une fois par jour sur la muqueuse, jusqu’à amélioration.
Botanique érotique : des genres multiples !
Les papayers (Carica papaya), originaires d’Amérique tropicale mais largement cultivés dans le reste du monde, n’en font qu’à leur tête en matière de genre. Il existe en effet des papayers avec des fleurs mâles, d’autres avec des fleurs femelles et certains avec des fleurs hermaphrodites. Puis il y a ceux qui choisissent de compliquer la donne, selon Michael Allaby, auteur du livre La Scandaleuse Vie sexuelle des plantes (Hoëbecke) : « Un papayer peut avoir un mélange de fleurs mâles et hermaphrodites, femelles et hermaphrodites, ou carrément les trois : mâles, femelles et hermaphrodites. » On découvre ainsi que le papayer peut afficher 31 genres différents !