Ôter les maux de la bouche (5/5)

peut aussi provenir d’une prothèse dentaire blessante, à soigner grâce à des plantes et huiles essentielles antibactériennes et calmantes. Pour conserver de bonnes gencives, on profite de ce début de printemps pour drainer son foie à l’aide de cures d’artichaut, chardon-marie ou jus de radis noir car lorsque cet organe est surchargé, les toxines remontent par d’autres émonctoires, dont les gencives.

Le symptôme souvent corollaire des maladies des gencives est la mauvaise haleine ou halitose. Premier réflexe : éliminer au maximum la plaque dentaire et le tartre en cabinet. Chez soi, on se nettoie la langue avec un gratte-langue en cuivre afin de réduire la décomposition des bactéries responsables des mauvaises odeurs. Il est essentiel de vérifier un éventuel dysfonctionnement digestif ou métabolique, autres causes possibles d’halitose. En traitement d’appoint, on mise sur un cocktail de plantes digestives et on mange moins acide. Si l’halitose persiste associée à des gingivites récurrentes, il est conseillé de faire un état des lieux sérieux de l’ensemble des tissus de soutien de la dent (parodonte).

Une gingivite non soignée risque en effet d’évoluer insidieusement en parodontite. « L’inflammation gonfle les gencives et peut masquer leur rétractation, voire une attaque osseuse en cours. Seule une radio permet un vrai bilan de l’os autour des dents », alerte Catherine Rossi. En grignotant l’os sous la gencive, la parodontite conduit au déchaussement puis à la chute des dents. Une pathologie à prendre très au sérieux car elle n’affecte pas seulement la bouche mais peut aussi être en lien avec des maladies « à distance ». De fait, on retrouve une concentration de Porphyromonas gingivalis, les bactéries d’origine parodontale, dans des syndromes métaboliques (diabète), des maladies intestinales, cardiovasculaires, articulaires, des tumeurs cancéreuses du pancréas et du sein ou encore dans des cas d’Alzheimer. Il est donc primordial de traiter en profondeur la parodontite. Le dentiste va procéder au curetage en éliminant la plaque bactérienne et le tartre qui se cachent sous la gencive à l’endroit où l’os est détruit. On aide ensuite à la cicatrisation avec un protocole anti-inflammatoire en utilisant le bain de bouche déjà évoqué et les vertus du gel d’aloe vera, qui va aider à réparer le collagène des gencives.

Ensuite, il faut renforcer les muqueuses et recalcifier les os restants. Selon le naturopathe Christophe Étienne, « il s’agit souvent de personnes déminéralisées, épuisées physiquement et en acidose ». Une problématique qui peut s’accélérer avec le vieillissement ou des maladies comme l’ostéoporose. Il conseille d’identifier de potentielles carences en minéraux avec un bilan sanguin et de les supplémenter durant trois à six mois. On mise sur les vitamines A, E, D3 et K2, fondamentales pour fabriquer de l’os. Des plantes telles l’ortie, la prêle, le bambou vont aider à reminéraliser, ainsi qu’une cure de sérum de Quinton sur six mois. Des extraits de nacre d’aragonite marine appliqués au quotidien pendant trois mois accéléreront aussi la croissance osseuse. Cet arsenal reminéralisant sera bénéfique aussi dans le cas de la parodontose, ou déchaussement des dents, qui résulte d’une forte carence minérale et se manifeste par une rétractation progressive des gencives, sans saignement ni inflammation.

Enfin, les maladies parodontales vont souvent de pair avec un état de dysbiose, alerte Christophe Étienne, spécialiste des maladies intestinales, car nos microbiotes buccaux et intestinaux ne sont pas cloisonnés.