Dossier
Ôter les maux de la bouche (3/5)
Manger, boire, parler, sourire, embrasser… Notre bouche est essentielle à nos besoins primaires, en plus de constituer l'une des premières barrières de défense de l'organisme. Dans ce dossier, chirurgiens-dentistes et phytothérapeutes nous apprennent à prendre soin de notre santé bucco-dentaire naturellement afin de préserver notre santé générale.
© Martin Dimitrov
Les ennemis de la bouche
Les bonnes habitudes à adopter pour conserver une bouche saine se heurtent parfois à d’autres pratiques, agressives pour notre sphère buccale. C’est le cas des ingrédients acides qui attaquent la surface de l’émail, la flore et favorisent la formation de plaque bactérienne. Pédale douce, donc, sur le sucre blanc, les sodas, les plats industriels, la viande rouge, le vinaigre, l’alcool (d’autant que les tanins présents dans le vin rouge tachent les dents), le café, le thé… Et le jus de citron ? « Il vaut mieux le boire à la paille puis se rincer la bouche à l’eau », conseille la chirurgienne-dentiste Florine Boukhobza.
L’alimentation anticaries
On parle toujours des ingrédients comme le sucre blanc qui favorisent les caries, mais saviez-vous qu’il en existe d’autres aptes à renforcer la résistance des dents à ce fléau ? C’est le cas de la stévia, dont les études rapportent le rôle préventif sur les caries, grâce au stévioside et au rébaudioside A (substances sucrées présentes dans la plante) qui limiteraient le développement de la plaque dentaire. En plus de consolider l’émail grâce à la prise de vitamine D3, de vitamine K2 (beurre, huile de foie de morue) et de sérum de Quinton qui fixent les minéraux sur la dent, on peut également...
renforcer l’intérieur de celle-ci (la pulpe dentaire, nourrie par des vaisseaux sanguins) grâce à une alimentation riche en minéraux : légumes verts à feuilles alcalinisants, tisanes de prêle et d’ortie riches en silice, huile de pépin de courge fixatrice de calcium, lentilles, amandes, noix, graines de courge et noix du Brésil qui apportent phosphore, calcium, sélénium et magnésium.
Autre ennemi, le tabagisme fragilise les gencives par la présence de nicotine, goudrons et autres polluants qui pénètrent à l’intérieur et diminuent leur vascularisation. Il déstructure la flore salivaire qui devient plus agressive, favorisant la survenue d’infections dentaires, en plus de causer une mauvaise haleine et de colorer les dents. Tout comme l’alcool, le tabac multiplie le risque de cancers buccaux pouvant se manifester vers 45-50 ans par une lésion qui ne guérit pas, une petite zone épaissie, rugueuse ou croûteuse que le dentiste traque quand il inspecte votre bouche.
Si vous avez l’habitude de rafraîchir votre haleine après avoir fumé en mâchant un chewing-gum, sachez que ce dernier fait travailler vos mâchoires à vide, ce qui use l’émail dentaire. « Préférez les chewing-gums au xylitol qui limitent généralement le pH acide dans la bouche, et ne les mâchez pas plus de cinq minutes par jour » recommande la praticienne.
Méfiez-vous des bains de bouche antiseptiques du commerce. En plus d’altérer la flore, ils contiennent souvent un ingrédient polémique (propylène glycol, triclosan, poloxamer 407). Leur usage quotidien peut entraîner des effets secondaires : coloration noirâtre des dents, de la langue, perte ou modification du goût, voire desquamation intense ou allergie.
Enfin, certains médicaments fragilisent l’équilibre buccal. C’est le cas des antibiotiques ou des médicaments générant une moindre production de salive (hypertenseurs, antihistaminiques, antidépresseurs). En cas de prise d’antibiotiques, « demandez au pharmacien homéopathe l’isothérapique de votre antibiotique (le médicament homéopathique fabriqué à partir de l’antibiotique en question, ndlr) en 7 CH. Prenez dix granules par jour pendant sept jours », préconise la praticienne. Les probiotiques buccaux en cure d’un mois permettent également le retour d’un microbiote riche et diversifié.
En limitant ainsi ces « ennemis » de la sphère buccale et en pratiquant une hygiène quotidienne, on évite le développement de la plaque bactérienne et l’altération de la flore, à l’origine d’inflammations ou autres maux buccaux.
Les plantes de la bouche
La myrrhe
Vous avez sans doute déjà entendu parler de la myrrhe (Commiphora myrrha), présente dans de nombreuses mythologies et religions. Résine issue du balsamier, petit arbre épineux de la péninsule arabique, la myrrhe possède des propriétés antiseptiques, anti-inflammatoires et cicatrisantes très prisées dans la fabrication de soins buccaux. L’extrait de résine de myrrhe se retrouve en effet dans de nombreux dentifrices pour gencives sensibles, des bains de bouche purificateurs mais aussi dans la formulation de traitements pour ulcères buccaux.