Ces nutriments qui font la force du végétal (4/7)

Les phytostérols ou stérols végétaux sont l'équivalent, chez les végétaux, de notre cholestérol. Ces lipides, qui sont les principaux composants des membranes des cellules végétales, agissent comme des fortifiants sur ces dernières, comme le fait le cholestérol, bien régulé, chez les humains. Les phytostérols – on en a identifié 200 types différents – renforcent l'immunité des plantes face aux maladies et leur permettent de s'adapter à de grandes variations de températures.

Des molécules qui se mettent en compétition avec notre cholestérol

Leur structure moléculaire ne diffère que par quelques atomes du cholestérol humain. Ainsi, lorsque nous en ingérons, ils se mettent en « compétition » avec notre cholestérol, qui est alors absorbé en moins grande quantité par nos intestins et plus facilement expulsé dans la bile puis dans les selles. Ces propriétés, reconnues par consensus scientifique au niveau mondial, expliquent pourquoi, ces trente dernières années, les phytostérols et une de leurs sous-familles, les phytostanols, sont extraits de certaines huiles végétales comme le soja, le maïs ou le tournesol et ajoutés à des margarines ou à des produits laitiers.

Une aide pour baisser le mauvaix cholestérol

De nombreux essais cliniques montrent, en effet, que la consommation quotidienne de 2 g de phytostérols permet de réduire de 8 à 10 % son taux de « mauvais » cholestérol (le LDL). Le plus efficace des phytostérols pour agir contre le « mauvais » cholestérol serait le policosanol, la plupart du temps extrait de la canne à sucre (mais parfois aussi du son de riz rouge ou de l'igname). Des chercheurs ont découvert son action hypocholestérolémiante dans les années 1990 et il est officiellement reconnu comme médicament anticholestérol dans plus d'une vingtaine de pays d'Amérique latine.

Les phytostérols ne sont pas utiles que dans la sphère cardiaque. Plusieurs études indiquent qu'un apport alimentaire élevé en phytostérols est associé à une réduction des risques de certains cancers, dont le cancer du poumon, ainsi qu'à la perte de poids. Le bêta-sitostérol notamment, que l'on retrouve dans le palmier nain, le prunier d'Afrique (Pygeum africanum), l'ortie et les graines de citrouille, se montre particulièrement prometteur. À des doses relativement faibles, il permettrait d'améliorer l'inconfort urinaire lié à l'hyperplasie bénigne de la prostate.