Ces nutriments qui font la force du végétal (7/7)

Les flavonoïdes appartiennent à l'immense famille des polyphénols et ils comptent à eux seuls plus de 8 000 composés. Ce sont des pigments qui donnent aux végétaux leur couleur jaune, mais aussi rouge, bleu ou mauve. Ils les protègent contre le stress oxydatif, les UV et les invasions microbiennes. Le scientifique hongrois Albert Szent-Györgyi a reçu le prix Nobel en 1937 pour avoir découvert en même temps la vitamine C et les flavonoïdes, alors qu'il cherchait à traiter un patient souffrant de fragilité des vaisseaux capillaires. La première propriété identifiée des flavonoïdes est donc d'être veinotonique, tel le ginkgolide du ginkgo biloba, à l'effet vasorégulateur reconnu.

Par la suite, ces molécules se sont avérées également d'excellents anti-inflammatoires et antioxydants. En effet, elles sont capables de piéger les radicaux libres qui, en excès, provoquent le stress oxydatif et accélèrent le vieillissement. Une étude menée pendant vingt ans aux États-Unis sur plus de 70 000 personnes a conclu aux bienfaits protecteurs sur le cerveau d'une alimentation riche en flavonoïdes.

Les chercheurs ont constaté un déclin cognitif inférieur de 20 % chez les gros consommateurs de fruits et légumes, représentant environ 600 mg de flavonoïdes, en comparaison avec le groupe se limitant à 150 mg de flavonoïdes par jour. D'autres recherches ont démontré qu'un apport alimentaire important en flavonoïdes, soit plus de 300 mg par jour, permettait de lutter contre l'ostéoporose en renforçant la densité osseuse.

Flavones et lutéoline contre le vieillissement cérébral et les maladies neurodégénératives

Au sein de la famille des flavonoïdes, la sous-classe des flavones apparaît particulièrement active contre le vieillissement cérébral. Ainsi, la lutéoline, présente dans de nombreuses plantes aromatiques, les fruits et les céleri, chou, pissenlit, poivron vert, est préconisée en prévention des maladies neurodégénératives. En outre, elle intéresse par ses propriétés anticancéreuses car selon plusieurs études, la lutéoline empêcherait l'angiogénèse, c'est-à-dire la formation de nouveaux vaisseaux sanguins par une tumeur maligne.

Ce potentiel anticancéreux et neuroprotecteur se retrouve également dans un autre flavonoïde phare : l'épicatéchine. Mais ce flavanol contenu dans les thé, pommes et cacao, s'avère également très bénéfique pour la prévention cardiovasculaire. Ainsi, des chercheurs hollandais ont conclu que le risque de mortalité par maladie coronarienne et AVC diminuait de 38 % lorsqu'on consommait environ 22 mg d'épicatéchine par jour, soit trois tasses de thé vert, 50 g de chocolat noir ou deux à trois pommes. Attention cependant à consommer le thé à distance des repas, pour ne pas bloquer l'assimilation du fer.