Plantes et Santé Le magazine de la santé par les plantes

Cultiver un rapport sensible au végétal (12/15)

Communication, plaisir et même attachement… De plus en plus de personnes envisagent  de se rapprocher des plantes, des arbres en impliquant leur sensibilité, leur affect, leurs émotions. Rencontre avec ces paysans, herboristes, écologues, thérapeutes… qui, tout en développant  une alliance profonde avec le vivant, ouvrent de nouvelles voies de connaissance. 

Pascal Lamour

Pascal Lamour " Un dialogue basé sur l'observation "

Liamm En Hengoun, qui signifie " lien de tradition ", est son nom de druide. Également pharmacien, auteur et musicien, Pascal Lamour fait rimer tradition et modernité.

Héritier d’une culture celtique qu’il fait vivre sous toutes ses casquettes, Pascal Lamour propose une méthode ­d’accompagnement holistique basée sur des connaissances à la fois traditionnelles et scientifiques, et des rituels inspirés du druidisme : " Après une immersion dans un jardin ou en forêt, je pourrais vous proposer de choisir un végétal. Si c’est un iris, nous interrogerons ce qui vous attire en lui : sa couleur, son parfum… Et nous établirons un dialogue basé sur l’observation des ressentis et l’interprétation des symboles : avec l’iris, il sera question de subtilité, de féminité, d’ouverture… Et vous pourrez emporter son symbole pour vous soutenir dans certaines relations. " Le druidisme nous invite à ne pas analyser les réponses avec le mental, mais plutôt avec la curiosité et la patience d’un voyageur, d’où l’importance d’être guidé !

Pascal Lamour s’est initié au druidisme alors qu’il...

exerçait en pharmacie. " C’était une manière de faire un lien avec mon enfance où on me parlait de “l’autre monde”, er bed arall en breton. Le druidisme est en effet une démarche initiatique en lien avec les esprits, à laquelle on se forme durant deux ans dans un collège druidique, un temps marqué par des rituels et cérémonies en pleine nature. In fine, nous sommes des responsables de la fonction sacerdotale, et avons pour mission de transmettre notre savoir ".

Très vite, sa curiosité se sent à l’étroit à l’officine. Il finit par quitter la pharmacie à 42 ans pour voyager. L’occasion de découvrir d’autres espèces, d’étudier les relations entre plantes et populations locales. Il garde de son enfance la conviction que la proximité avec les plantes est garante d’un savoir populaire riche, qu’il veut faire coexister avec ses connaissances scientifiques. Il se souvient de cette guérisseuse de son village à qui il avait demandé comment elle savait que la digitale, qu’elle utilisait pour traiter certains problèmes cardiaques, n’allait pas exprimer son caractère toxique. Elle lui avait répondu : " Je la connais bien car que je la trouve toujours au même endroit, derrière ce mur ! ". Né en 1958 dans une ferme du Morbihan, Pascal tient de ses parents – des paysans guérisseurs – un breton rural, agreste. " Cette langue possède un vocabulaire riche pour décrire les plantes. Il y a plusieurs mots pour définir chacune, de façon tantôt visuelle, tantôt thérapeutique. La consoude se nomme par exemple skouarn-azen, ce qui évoque sa forme d’oreille d’âne, et ­louzaouenn an troc’h, qui veut dire “herbe à la coupure”. Aussi, quand on baigne dans la culture bretonne, on développe facilement une relation pratique avec les plantes que je m’évertue à faire vivre au travers de mes livres, pour une meilleure connaissance des plantes et de soi ".

Témoignage

Diana Beresford-Kroeger, biochimiste

Initiée au savoir celte sur les plantes dans sa jeunesse, devenue ensuite biochimiste clinique, Diana Beresford-Kroeger, combine ces deux approches pour un rapport renouvelé au végétal.

« Quand j’étais petite, en Irlande, j’avais pu observer la mémoire des plantes chez certains anciens, détenteurs de la sagesse celtique. Pour eux, le paysage était différent. C’était comme s’ils voyaient partout la main de la nature, et ils se rappelaient ainsi les événements marquants : l’année où tel buisson de houx (Ilex aquifolium) avait porté une quantité particulièrement importante de baies, celle où tel arbousier (Arbutus unedo) n’avait pas donné de fruits, à quel moment le gaillet jaune (Galium verum, dessin) est prêt à être utilisé pour la fabrication du fromage…

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