Dossier
Se soigner cet hiver avec les arbres (5/11)
L’olivier stimule la fertilité, le chêne renforce, le bouleau purifie… Fascinants à contempler, les arbres nous rendent aussi de fiers services sur le plan de la santé ! En tisanes, décoctions ou macérats de bourgeons, ils déploient pour nous un riche éventail de solutions thérapeutiques à redécouvrir. Des remèdes souvent anciens et éprouvés, particulièrement bien adaptés aux maux de l’hiver.
Le bouleau : utilisez aussi ses feuilles et son écorce
On connaît les bouleaux blanc, mais aussi pubescent et verruqueux (regroupés sous l’espèce Betula pendula Roth) pour leur sève, qui est aujourd’hui devenue un classique de la cure détox printanière. Le bouleau n’est-il pas d’ailleurs, avec son écorce blanche, le symbole de la pureté ?
On aurait toutefois tort de limiter cet arbre pionnier (il pousse dans des milieux encore jeunes et pauvres) à cet usage. De façon générale, ses composés peuvent s’employer avec profit en cas de maladie rénale, de problème de peau et aussi pour les rhumatismes. En l’occurrence, le bouleau nettoie les toxines stockées dans les articulations sans pour autant exercer d’action anti-inflammatoire.
Les personnes atteintes de goutte apprécient le fait qu’il les aide à éliminer l’acide urique. Pour cela, on s’orientera vers la teinture-mère d’écorce, plus facile à prendre toute l’année et ayant les fameuses propriétés uricolytiques. L’écorce de bouleau contient également un dérivé salycilé, une sorte d’aspirine végétale, le bétulinol. La molécule va agir contre les douleurs ; des études ont également montré sa capacité à diminuer la synthèse du mauvais cholestérol. Encore plus prometteur, elle protègerait contre les mélanomes de la peau.
De façon plus courante, on peut réaliser une décoction d’écorce qu’on appliquera en compresse ou en bain sur un eczéma suintant. Dans les remèdes de...
gemmothérapie, ses bourgeons joueront quant à eux un rôle plus spécifique de stimulation de notre première barrière défensive, à savoir les macrophages. Cette approche se révèle particulièrement utile « pour les enfants qui ont la goutte au nez », explique le Dr Jean-Michel Morel.
Les semences des bouleaux sont elles aussi appréciées en macérat glycériné. Le spécialiste de gemmothérapie Max Tétau les conseillait en cas d’état dépressif de l’adulte (prendre 75 gouttes le matin). Plus globalement, on peut l’utiliser comme tonique du système nerveux, pour tous les surmenés ! Et si vous avez envie d’un bouleau « exotique », regardez du côté du bouleau jaune du Canada. Il fournit lui une huile essentielle riche (à 97 %) en salicylate de méthyle, qui pourra être testée en cas d’inconfort articulaire et musculaire. Encore une illustration de la large palette que mettent les arbres à notre disposition.
Brai et huile d’écorce
L’écorce de bouleau est utilisée depuis Néandertal pour ses propriétés adhésives. En effet, une technique ancestrale permet d’obtenir, à partir des écorces, une pâte noire si collante qu’elle est capable de maintenir en place une armature sur un fût : le brai. Dans une visée plus thérapeutique, l’huile d’écorce de bouleau est très utilisée en Russie et au Canada pour lutter contre l’eczéma et le psoriasis. Obtenue par la distillation à la vapeur du goudron produit avec l’écorce de l’arbre, l’huile de bouleau possède des propriétés antiseptiques et cicatrisantes. Selon les témoignages, 5 à 6 semaines de traitement suffisent à faire disparaître le psoriasis et à cicatriser la zone atteinte. Il existe également de nombreux produits dérivés. Citons à titre d’exemple le savon à l’huile d’écorce de bouleau, très utilisé en Russie pour soigner l’acné.
Faites-le vous-même : infusion cholestérol
Préparation : préparer une infusion de 25 à 30 g de feuilles de bouleau pour un litre d’eau bouillante.
Mode d’emploi : à boire dans la journée pendant cinq jours par semaine. Poursuivre pendant deux mois puis contrôler la cholestérolémie.
Et en cas de rhumatisme : prendre 50 gouttes de teinture-mère de bouleau matin et soir dans un verre d’eau. En cures discontinues à affiner avec votre médecin.